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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

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II.3. Les projets de coopération technique.

Les projets de coopération technique soutenus par le gouvernement japonais au Burkina Faso s'articulent autour :

· Le Projet de promotion du développement rural par l'aquaculture durable au Burkina Faso : (2010-2013).

C'est un projet de coopération technique mis en oeuvre par la JICA et le Ministère de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques (MAHRH) à travers la Direction générale des ressources halieutiques (DGRH). Il consiste à mettre en place des techniques appropriées de l'aquaculture en milieu rural focalisées sur les systèmes extensifs et semi-intensifs et à renforcer le dispositif de vulgarisation à travers le renforcement des capacités des agents concernés. Le projet est cofinancé par le Japon à hauteur de 308910000 FCFA et le gouvernement du Burkina Faso à travers une contrepartie nationale de 46179000 FCFA. Son exécution vise à mettre à la disposition des agriculteurs et des pêcheurs, des techniques simples, pratiques et à moindre coût d'aquaculture qui leur permettront de diversifier leurs sources de revenus. Pour la première année d'exécution, le projet est intervenu dans 6 provinces à savoir: Bazèga (Centre Sud), Comoé (Cascade), Houet et Kénédougou (Hauts Bassins), Gourma (Est) et Sanguié (Centre Ouest)267(*).

· Le Projet d'appui à l'élaboration d'un schéma directeur pour la promotion d'une agriculture orientée vers le marché au Burkina Faso (PAPAOM) 2013 - 2015.

C'est un projet de coopération technique initié par la Direction générale de la promotion de l'économie rurale (DGPER) du Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA) avec l'appui technique et financier de la JICA qui soutient les entreprises intéressées par les produits agricoles à haut potentiel notamment le soja et la fraise. Le PAPAOM a été exécuté pendant 2 ans (avril 2013-mai 2015) avec un budget d'environ 589437000 francs CFA. Ce projet vise à contribuer au développement agricole et au commerce à travers la diversification des produits agricoles268(*).

Pour ce qui est de la filière soja, le Ministère de l'agriculture et des aménagements hydrauliques (MAAH) l'a placé au rang des priorités nationales en matière de développement des filières agricoles. Afin d'apporter sa contribution, la JICA a mis à la disposition du ministère, entre octobre 2017 et décembre 2018, un expert soja. Son objectif est de renforcer les capacités des acteurs de la filière et de les structurer selon l'acte uniforme de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Les activités ont été essentiellement menées dans les régions du Centre (Ouagadougou), du Centre-Ouest (Léo), du Centre-Sud (Po), du Centre-Est (Tenkodogo), et des Hauts-Bassins (Bobo). Ces régions sont considérées comme des zones de production et de transformation de soja269(*).

· Le projet de renforcement de la production du sésame au Burkina Faso (PRPS-BF, 2014-2019).

C'est un projet qui traduit la volonté du Japon à accompagner le Burkina Faso dans la diversification des filières agricoles porteuses afin de promouvoir des produits d'exportation de substitution au coton. Le sésame est l'une des cultures d'exportation au Burkina Faso et reste porteuse d'espoir car la demande à l'exportation augmente considérablement. Cependant, la filière est confrontée à de nombreuses difficultés notamment les faibles rendements couplés aux problèmes de qualité. C'est dans ce contexte que le projet de coopération technique a été élaboré afin de renforcer la filière sésame. Les objectifs sont d'accroître la productivité du sésame dans les différentes zones ciblées que sont les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins et d'accroître la productivité et les revenus des producteurs de sésame. Le projet est mis en oeuvre par le MAAH et bénéficie de la collaboration de l'Institut de l'environnement et de recherches agricoles (INERA)270(*).

· Le projet d'étude pour la formulation d'un programme nationale de développement des bas-fonds (2017-2019).

Le projet couvre tout le territoire du Burkina Faso et est mis en oeuvre par le MAAH. Il vise à améliorer la production agricole à travers le programme national de développement de bas-fonds et à adopter un programme national, opérationnel et stratégique de développement de bas-fonds à l'horizon 2030271(*).

· Le projet pour la mise en place d'un modèle de promotion des cultures par l'utilisation du phosphate naturel (SATREPS, 2017-2022).

Le projet est mis en oeuvre par le Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (MESRSI), dans le cadre d'une recherche conjointe internationale avec le « Japan International Research Center for Agricultural Sciences (JIRCAS) », institution de recherche japonaise. Le MAAH joue le rôle de partenaire de mise en oeuvre de l'expérimentation, l'adoption et l'utilisation des résultats. Les zones d'interventions du projet concernent les régions du Centre (Ouagadougou), du Centre-ouest (Saria), de l'Ouest (Farako-ba) et de l'Est (Kouaré). L'objet d'un tel projet est de proposer un modèle de promotion de l'application des engrais dans les systèmes de culture au Burkina Faso car la majorité des agriculteurs pratique toujours la culture sans engrais272(*).

· Le projet d'amélioration de la production alimentaire et des revenus des ménages à travers la création et la promotion des sites de référence (2014-2019).

Ce projet est mis en oeuvre dans la province du Bam au Centre-Nord, zone agropastorale par excellence au Burkina Faso. La zone est caractérisée par des sols qui sont altérés par la double action de l'érosion éolienne et hydrique. C'est dans le but de contribuer à l'épanouissement socioéconomique des populations à travers la protection environnementale et la consolidation de la sécurité alimentaire que la JICA appuie ce projet. Les principales activités portent sur l'amélioration des sols agricoles (application de la technique du zaï, la promotion de la production et de l'usage du compost, la production et la vente de miel) et l'embouche ovine. Il bénéficie aux principaux groupes socioprofessionnels de la zone que sont les agriculteurs et les éleveurs. Le projet est mis en oeuvre par l'ONG japonaise « Action for Greening Sahel (AGS-Japan) et l'ONG burkinabè « Association des jeunes pour la protection de l'environnement et l'élevage » (AJPEE) avec l'appui de la JICA. Le projet bénéficie à 135 ménages des 3 villages que sont Tamponga, Yalka et Foulou à raison de 45 ménages par village.) Selon la JICA, les résultats sont porteurs car le projet a permis l'amélioration de la productivité grâce aux diguettes et au zaï, le rendement passant de 30% (avant le projet) à 50% en 2018273(*). Le Burkina Faso bénéficie également de plusieurs initiatives lancées dans le cadre de la TICAD. Il s'agit notamment:

· La Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD).

Elle a été lancée en 2008 dans le cadre de la TICAD IV. L'objectif était de doubler la production de riz en Afrique de 14 millions à 28 millions de tonnes d'ici 2018 afin de contribuer à combler l'écart entre l'offre et la demande, à atteindre la sécurité alimentaire et à réduire la pauvreté sur le continent274(*). L'accompagnement du Burkina Faso se fait principalement à travers la contribution au développement, la mise en oeuvre de la Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR), l'appui au développement des politiques du secteur rizicole, le renforcement des capacités des acteurs du secteur, et l'accroissement de l'investissement par la création d'un environnement favorable275(*).

· Le Projet Smallholder Horticulture Empowerment and Promotion (SHEP) ou Projet de promotion de l'autonomisation des petits producteurs horticoles.

C'est une initiative qui promeut une agriculture orientée vers le marché en vue de relever le niveau des revenus des petits exploitants en Afrique. Le SHEP vise à faire de l'agriculture un business (« produire stratégiquement pour vendre » et non de « produire et vendre ») et à mieux connecter le producteur au marché. Tenant compte des bons résultats du SHEP au Kenya, la JICA a décidé de l'étendre à plusieurs autres pays africains et d'en faire un pilier de sa coopération dans le domaine de l'agriculture. A travers cette initiative, de nombreux agents du Ministère de l'agriculture du Burkina ont été formés au Japon et au Kenya276(*).

· L'Initiative pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique (IFNA).

Cette initiative, lancée lors de la TICAD VI en 2016, compte 10 pays membres et a pour objectif d'appuyer les efforts de chaque gouvernement dans l'accélération de la mise en oeuvre de leurs politiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les problèmes de priorités nutritionnelles tels que l'anémie, l'alimentation complémentaire et la croissance ont été identifiés et les zones d'intervention sont le Nord, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest. Dans ces zones est mise en oeuvre la Stratégie pays pour le Burkina Faso277(*).

Dans le secteur agricole, l'impact de la coopération japonaise au Burkina Faso est considérable. L'aide alimentaire, en plus de financer des projets de développement, permet aux populations vulnérables d'avoir accès à cette denrée à travers les dons gratuits accordés aux associations caritatives. Selon Salif Sankara, près de 45 associations et ONG bénéficient de l'aide alimentaire japonaise au Burkina Faso. Parmi ces associations, on peut citer le Centre Delwindé de Tanghin, l'Association action pour la relance de relève de solidarité sociale de Loumbila, l'Association Buud Nooma pour le développement, l'Association islamique des encadreurs des femmes, filles et hommes musulmans, etc.278(*). Les projets de coopération technique permettent de soutenir les filières agricoles porteuses comme le sésame, le soja et la fraise. Cela permet d'accroître la production et les revenus des agriculteurs. Cela permet également de diversifier les produits d'exportations du Burkina Faso. En plus de l'éducation de base et de l'agriculture, le développement des infrastructures constitue un autre secteur prioritaire de la coopération japonaise au Burkina Faso.

* 267 D'après le Bulletin d'information de la JICA, Amitié et développement, n°23 de 2010, page 5.

* 268 Salifou SARE, 2013, « Ministère de l'Agriculture et de la Sécurité Alimentaire (MASA) et l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) ont lancé officiellement le mercredi 12 Juin 2013 les activités du Projet d'Appui à l'élaboration d'un schéma directeur pour la promotion d'une agriculture Orientée vers le marché (PAPAOM) » in Amitié et développement, n°31, Ouagadougou, JICA Burkina, page 5.

* 269 JICA, sd, Les grandes lignes des activités: autres approches d'appui, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity/04_02.html, consulté le 18 janvier 2018.

* 270 JICA, 2018, Le projet de renforcement de la production du sésame au Burkina Faso (PRPS-BF, 2014-2019, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_01.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 271 JICA, 2018, projet d'étude pour la formulation d'un programme nationale de développement des bas-fonds (PE-PNDBF, 2017-2019), disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_03.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 272 JICA, 2018, projet pour la mise en place d'un modèle de promotion des cultures par l'utilisation du phosphate naturel (SATRES, 2017-2022), disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_04.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 273 JICA, 2018, Le projet d'amélioration de la production alimentaire et des revenus des ménages à travers la création et la promotion des sites de référence (2014-2019), disponible www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_02.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 274 Gouvernement du Japon, 2016, op.cit, www.washingtonpost.com/sf/brand-connect/wp/enterprise/Japan-in-africa-health-system.

* 275 JICA, sd, Les grandes lignes des activités : les initiatives, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_03.html, consulté le 18 Janvier 2019.

* 276 JICA, sd, Les grandes lignes des activités : les initiatives, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_03.html, consulté le 18 Janvier 2019.

* 277JICA, sd, idem.

* 278 SANKARA Salif, 2018, op.cit, annexe 6.

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