La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.par Eric ZONGO Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso - Master en économie, population et relations internationales. 2019 |
4. La méthodologie de rechercheTout travail de recherche scientifique nécessite l'adoption de méthodes de recherche. Pour la présente étude, deux méthodes de collectes de données ont été prises en compte : la recherche documentaire et l'entretien oral. La recherche documentaire est l'un des moyens par excellence de collecte d'informations. Elle a toujours été au centre de tout travail scientifique et se définit par la consultation de documents portant sur le même sujet ou ayant le même champ d'étude15(*). Dans notre cas, il s'agit essentiellement de la consultation de documents relatifs aux relations entre le Japon et l'Afrique. Ce qui implique l'exploitation des journaux de presse, des articles, des ouvrages, des archives et la webographie. Pour cela, nous avons eu recours aux différentes bibliothèques de l'Université Joseph Ki-Zerbo, la bibliothèque du Centre national des archives (CNA), la bibliothèque du Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale (MAECR) et la bibliothèque de l'Institut de haute étude internationale (INHEI). En ce qui concerne la webographie, les sites du Ministère des affaires étrangères du Japon (www.mofa.go.jp), de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso (www.bf.emb-japan.jp), et du Bureau de la JICA au Burkina Faso (www.jica.go.jp/bf) ont été visités. La recherche documentaire a permis de consulter plusieurs ouvrages et articles, des rapports, des archives, etc. Ne pouvant pas les énumérer tous, nous choisissons ceux qui permettent de mieux comprendre notre sujet. On peut noter: ü AMBASSADE DU JAPON AU BURKINA FASO, 2015, orientation de l'assistance pour le Burkina Faso, traduction provisoire. Ce document de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso résume les raisons qui ont poussé le Japon à assister le Burkina Faso dans ses politiques de développement. Ces raisons sont d'ordres politique, géostratégique, diplomatique et socio-économique. Ce document fait également cas des principes qui guident l'aide japonaise au Burkina Faso. Ces principes s'articulent autour de l'accélération de la croissance et le renforcement du capital humain. Le document mentionne également les objectifs spécifiques de la coopération japonaise. Ces objectifs sont le développement du secteur agricole, l'amélioration de la qualité de l'éducation et la promotion de l'intégration économique sous-régionale. Les autres points à noter dans le document sont le soutien à la stabilité sociale et le soutien à l'investissement du commerce des sociétés japonaises. ü BLAISE Séverine, 2006, « De l'aide à la coopération économique : pour un réexamen de la politique japonaise », Revue Tiers-Monde, n° 186, Paris, Harmattan, pp. 307-328. L'article examine la politique d'aide japonaise dans sa globalité sur une longue durée et essaye de tirer des enseignements de l'aide japonaise en termes d'efficacité. L'article montre également comment la politique d'aide japonaise apporte une vision différente de l'aide et du développement qui est riche d'enseignement. ü EYINLA Bolade, 2018, « Promoting Japan's national interest in Africa: a review of TICAD», in Africa Development, volume XLIII, n°3, CODESRIA, page 107-122. Cet article conteste l'affirmation japonaise selon laquelle le processus de la TICAD est un mécanisme permettant d'attirer l'attention du monde et de mobiliser le soutien international en faveur de l'Afrique. Le processus de la TICAD est plutôt perçu comme un changement dans la politique du Japon à l'égard de l'Afrique, défini jusqu'à présent dans le contexte du Consensus de Washington. Ce faisant, le Japon élabore une politique africaine visant à servir ses intérêts nationaux. ü JICA et Mitsubishi UFJ Reasearch and consulting, 2013, la revue des vingt années de la TICAD, Rapport principal, Tokyo, 79 pages. Ce rapport est une rétrospective des progrès accomplis par la TICAD durant ses deux premières décennies d'existence. Le document analyse l'aide apportée par le gouvernement japonais et ses partenaires de la TICAD notamment la Banque mondiale et le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). Il analyse également l'aide par secteur mais insiste davantage sur les engagements pris par le Japon à la TICAD IV. ü JICA/Burkina Faso, les grandes lignes des activités. Ce document de la JICA énumère les principales activités de l'agence au Burkina Faso. Ces différentes activités prennent en compte les secteurs de l'éducation, de la santé, du développement agricole et rural, de l'environnement, etc. Il énumère aussi l'historique des différents projets de coopération de la JICA à partir des secteurs ci-dessus cités. Malgré tout, plusieurs secteurs importants n'ont pas été pris en compte dans ce document. On peut noter par exemple le secteur relatif au développement des infrastructures. ü KABRE Grégoire, 2012-2013, l'intervention de la coopération internationale dans le développement de l'enseignement de base au Burkina Faso: l'exemple de la coopération japonaise à travers l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), mémoire de fin de formation, INHEI, 75 pages. L'auteur analyse la contribution de la coopération japonaise dans le domaine de l'enseignement de base. Cette intervention est analysée en terme quantitatif et qualitatif. Toutefois, l'auteur analyse l'intervention de la coopération japonaise dans le domaine de l'éducation. Les autres secteurs importants comme l'agriculture sont relativement abordés. ü KITA Julien, 2008, « L'aide publique au développement japonaise et l'Afrique : vers un partenariat fructueux », in Asie Vision, n°10, Paris, Institut français de relations internationales (IFRI), pp.1-36 pages. Cet article est une étude historique de l'aide japonaise en Afrique. Il explique, dans un premier temps, comment l'aide japonaise a été implantée en Afrique et comment elle a évolué. Ensuite, l'article nous explique comment l'APD a été le fer de lance des ambitions japonaises en Afrique. Cependant, on remarque que l'article ne prend pas en compte la coopération japonaise dans sa globalité. Il ne montre pas les différents domaines d'interventions du Japon en Afrique. La TICAD, qui est le cadre de la coopération japonaise depuis le milieu des années 1990 en Afrique, est peu analysé. ü LEHMAN Howard, 2005, «Japan's foreign aid policy to Africa since the Tokyo International Conference on African Development», Pacific Affairs, volume 78, n° 3, Columbia, University of British, pp. 423-442. L'article étudie l'évolution de la politique d'aide japonaise en Afrique depuis le début de la TICAD. Il analyse les trois premières TICAD. Les trois maîtres mots de l'article sont « appropriation », « partenariat » et la mise en avant du « modèle de développement asiatique. » Selon l'auteur, le modèle de développement asiatique peut être utilisé par les décideurs politiques africains dans leur politique de développement. D'ailleurs, Howard Lehman affirme que le modèle de développement asiatique offre une alternative aux pays africains qui ont des difficultés à sortir de l'ornière des politiques néolibérales des institutions de Bretton Wood. Cependant, l'article met l'accent sur le volet diplomatique. Les secteurs de développement socio-économiques élaborés dans les Agendas de la TICAD ne sont pas traités. ü MAECR, 2013, Fiche sur l'état de la coopération Burkina Faso-Japon, KM126. Ce document du Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale est un résumé de la coopération japonaise au Burkina Faso dans sa globalité avec des résultats chiffrés. On peut noter les enjeux diplomatiques, politiques, les secteurs de développement socio-économiques (éducation de base, agriculture, santé, coopération technique, environnement, coopération décentralisée, etc.). ü OUEDRAOGO Fatoumata, 2015-2016, la contribution de la coopération japonaise à la gouvernance scolaire au Burkina Faso, mémoire de fin de formation, INHEI, 72 pages. Elle analyse la contribution de la coopération japonaise dans la gouvernance scolaire au Burkina Faso à travers le PACOGES. L'auteur se limite également au domaine éducatif. Les autres secteurs sont relativement abordés. ü SANKARA Salif, 2018, la contribution de la coopération japonaise au développement économique et social du Burkina Faso : cas de l'aide alimentaire « KR1 », mémoire de fin de cycle, INHEI, 90 pages. Ce mémoire analyse la contribution de l'aide japonaise au Burkina Faso à travers l'aide alimentaire. Selon l'auteur, l'aide alimentaire japonaise a deux volets : l'assistance aux personnes vulnérables et sa reconstitution en fonds de contrepartie pour réaliser des projets de développement. Cependant, l'auteur met l'accent sur l'aide alimentaire et les projets issus du fonds de contrepartie. II n'insiste pas sur les autres projets mis en oeuvre par le Japon au Burkina Faso dans le secteur agricole. Quant à l'enquête orale, elle est une méthode interactive de recherche qui met en exergue le concept de communication au sens propre du terme. Nous nous sommes entretenus avec le personnel de la Direction Asie, Moyen-Orient et Pacifique (DAMOP) qui coordonne la coopération du Burkina Faso avec l'Extrême-Orient. Nous avons principalement rencontré le Directeur du DAMOP, Monsieur Ibrahim Koné. Parmi les bénéficiaires, nous avons eu des entretiens avec le président de l'Association des parents d'élèves (APE) de l'Ecole primaire public de Kingria, Monsieur Boniface Séogo. Cette école a été bénéficiaire de la phase III des projets de construction des écoles primaires en 2006. Nous avons eu des discussions avec Monsieur Moyenga Moise, à l'époque, Directeur de l'école de Kingria. Ce dernier a piloté les travaux d'exécution du Projet. Nous avons également rencontré des enseignants qui ont bénéficié de la formation de l'approche ASEI/PDSI, à travers le projet SMASE dans le domaine de l'éducation. * 15 Cité par BANDE Delwende Samuel, 2008, Les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la République de Chine (Taiwan) : enjeux politiques autour de la reconnaissance internationale du statut de la République de Chine (Taîwan), mémoire de maitrise en relations publiques internationales, Université libre du Burkina, disponible sur www.memoireonline.com/03/12/5434/m_Les-relations-diplomatiques-entre-le-Burkina-Faso-et-la-Republique-de-chine-tawan-enjeux-polit0.html, consulté le 30 juil. 19. |
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