La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.par Eric ZONGO Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso - Master en économie, population et relations internationales. 2019 |
I.3. Les aspects socio- économiquesIls sont nombreux : Sur le plan commercial, le Burkina Faso et le Japon ont de bonnes relations. En matière d'exportation des biens et services, le Burkina Faso est un grand exportateur de sésame au Japon189(*). En 2017, par exemple, la part du sésame dans les exportations totales du Burkina Faso vers le Japon était de 99, 4 %190(*). En sens inverse, les sociétés japonaises voient le Burkina Faso comme un marché prometteur pour l'exportation des produits de marque japonaise comme Toyota, Suzuki, Yamaha, etc. Les sociétés japonaises manifestent un intérêt au Burkina en tant que pays fournisseurs de matières premières. Ces sociétés s'intéressent notamment aux gisements de manganèse191(*). Cependant, le Burkina Faso reste l'un des pays les plus pauvres de la planète. Selon la Banque mondiale, en 2016, le pays se situait au 144e rang sur 157 dans l'indice du capital humain qu'elle a établi192(*). Plus de 40 % de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. Ces raisons justifient la nécessité d'accompagner les efforts du Burkina Faso pour le mieux-être social, la croissance économique, la stabilité et la paix193(*). Pour le Japon, accordé l'aide au Burkina Faso est d'une grande utilité pour le soutien de la croissance stable du Burkina Faso et le renforcement des relations bilatérales avec le Japon. Comme nous l'avons vu dans la première partie, la réduction de la pauvreté par la croissance économique est l'un des enjeux prioritaires de la politique d'aide japonaise en Afrique. C'est pourquoi l'aide japonaise doit être au service de la réduction de la pauvreté au Burkina en ciblant des secteurs clés comme le développement des infrastructures de grande étendue, l'appui à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, la promotion du commerce et de l'investissement, le développement des communautés rurales, l'éducation et la formation des ressources humaines, la santé et les soins médicaux, l'eau et l'assainissement. Comme dans les autres pays d'Afrique, le Japon insiste toujours sur l'importance d'une « appropriation » par le Burkina Faso de son processus de développement. Autrement dit, le Japon respecte l'initiative de ses partenaires en matière de coopération et tient compte de leurs propres efforts pour la mise en oeuvre de leurs projets. C'est pourquoi, le Japon appuie le Burkina Faso à travers ses programmes nationaux de développement : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) qui a fait place en 2011 à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), qui elle-même a été remplacée en 2016 par le Programme national de développement économique et social (PNDES). Les grandes lignes de la politique d'aide japonaise en Afrique sont basées également sur les agendas de la TICAD, autrement dit, la coopération nippo-africaine s'appuie sur les conclusions de la TICAD. * 189 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso. * 190 Ministère du commerce de l'industrie et de l'artisanat, 2018, Balance commerciale et commerce extérieur 2018, Ouagadougou, Imprimerie nationale, page 33. * 191 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2015, op.cit., www.bf.emb-japan.jp/itrtopp_fr/orientation2015.html. * 192 Banque mondiale, 2018, Burkina Faso, vue d'ensemble, disponible sur www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso/overview, consulté le 31 juillet 2019. * 193 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso/. |
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