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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

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I.3. La TICAD III (2003)

En 1998, à l'issue de la TICAD II, aucun paragraphe du Plan d'action de Tokyo ne mentionnait la possibilité d'une TICAD III. Malgré tout, plusieurs facteurs vont inciter le Japon à envisager l'organisation de la TICAD III. Dès la seconde moitié des années 1990, la réduction de la pauvreté est devenue un thème important sur la scène internationale. En 2000, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont été lancés et incluent la réduction de la pauvreté dans ses objectifs. De même la question de l'efficacité de l'aide, thème qui a débuté avec la Déclaration de Rome, est devenue un enjeu majeur de la communauté internationale. En avril 2000, l'Union européenne et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ont adopté lors du Sommet Afrique-Europe, le « Plan d'action du Caire », et en mai 2000, les Etats-Unis ont mis en place la « Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique » (AGOA) qui indique un cadre aux investissements commerciaux en Afrique subsaharienne. De plus, la Chine a adopté en octobre 2000 la « Déclaration de Beijing » lors du Forum sur la coopération sino-africaine et a rédigé le « Programme de coopération sino-africaine sur le développement économique et social ». D'autre part, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique(NEPAD) a été adopté au sommet de l'Union africaine (UA) en 2001. Et lors du sommet du G8 à Gênes en 2001, le « Plan de Gênes pour l'Afrique » a été présenté94(*).En décembre 2001 fut organisée une réunion au niveau ministériel de la TICAD à une époque où le développement de l'Afrique faisait l'objet de nombreuses discussions au sein de la communauté internationale. À cette occasion, la TICAD a exprimé son appui au NEPAD en tant qu'organisme exprimant l'esprit d'appropriation des pays africains95(*).

La ministre des Affaires étrangères du Japon, Yoriko Kawaguchi a officiellement présenté les objectifs de la TICAD III à l'Union africaine le 26 août 2002 à Addis-Abeba en Ethiopie. Dans son discours, elle rappelle que le Japon a désigné la période précédent la TICAD III comme « année de la coopération avec l'Afrique ». Soulignant que l'appropriation des pays africains a atteint un nouveau sommet avec le NEPAD, la ministre affirme que la TICAD peut continuer à jouer un rôle catalyseur unique en tant que cadre permettant à l'Afrique et à ses partenaires de promouvoir un dialogue approfondi et une coopération mutuelle. Selon elle, le Japon accorderait la priorité aux trois domaines suivant du processus de la TICAD96(*) :

ü la coopération Asie-Afrique ;

ü le développement centré sur l'homme qui est un principe important de la coopération  japonaise en matière de développement ;

ü les efforts visant à consolider la paix en tant que condition préalable du développement.

Une réunion préparatoire des hauts fonctionnaires de la TICAD III a été organisée à Addis-Abeba les 3 et 4 mars 2003. La réunion a discuté de l'ordre du jour, du concept et des résultats de la TICAD III. Le but de la réunion était également de mettre en place un processus préparatoire avec la communauté internationale, y compris les pays africains, qui ouvrirait la voie au succès de la TICAD III prévue du 29 au 1er octobre 200397(*).

À la suite de la réunion préparatoire d'Addis-Abeba, des réunions régionales se sont tenues à :

ü Pretoria, Afrique du Sud, pour les pays d'Afrique australe, 22-23 mai 2003 ;

ü Nairobi, Kenya, pour les pays d'Afrique du Nord et de l'Est, 5-6 juin 2003;

ü Yaoundé, Cameroun, pour les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, 23-24 juin 2003.

Les trois réunions régionales ont mis au point de nouvelles approches en tenant compte des secteurs prioritaires identifiés lors de la réunion préparatoire, en vue d'orienter la TICAD III dans ses délibérations.

La TICAD III s'est tenue du 29 septembre au 1er octobre 2003 à Tokyo avec pour thème « soutenir le développement de l'Afrique au XXIe siècle ». Elle rassembla des délégués représentant 89 pays dont 50 pays africains ainsi que 47 organisations internationales et des ONG98(*).

Dans son discours d'ouverture, le premier ministre Junichiro Koizumi a annoncé les trois piliers qui constituent l'initiative japonaise d'aide à l'Afrique: le développement centré sur l'homme, la réduction de la pauvreté par la croissance économique et la consolidation de la paix99(*).

Le premier pilier met l'accent sur le développement des ressources humaines, l'eau, la santé et les soins médicaux. Le deuxième pilier est la réduction de la pauvreté par la croissance économique. Le Japon cherche à mettre davantage l'accent sur la coopération, en particulier pour améliorer :

ü la productivité agricole avec le développement du riz NERICA ;

ü le développement des infrastructures ;

ü la promotion du commerce et de l'investissement ;

ü la réduction de la dette ;

ü l'assistance de la réforme de la structure économique ;

ü le soutien par l'intermédiaire des institutions internationales pour le développement.

Le troisième pilier concerne la consolidation de la paix. Dans son discours, le premier ministre souligne que « la paix est la base du développement ». Et ce dernier de rappeler que le Japon a participé à des opérations de maintien de paix comme au Mozambique. Il rappelle également que le Japon s'est récemment engagé dans une coopération en vue de la consolidation de la paix dans des pays comme la République Démocratique du Congo (RDC), l'Angola, la Sierra-Leone, le Soudan et le Libéria100(*).

Pour le premier ministre japonais, le Pays du Soleil Levant « souhaite approfondir le dialogue avec ses partenaires africains afin de déterminer comment le peuple africain peut s'affranchir des diverses menaces comme la pauvreté, les conflits et les maladies infectieuses ». En d'autres termes, comment le Japon peut réaliser une société dans laquelle les gens peuvent vivre avec espoir »101(*).

La conférence a adopté également « la Déclaration commémorative du dixième anniversaire de la TICAD ». La déclaration montre l'importance de la contribution de la TICAD au cours des dix dernières années et des espoirs ont été exprimés pour que la TICAD devienne une plate-forme permettant de réunir le soutien de la communauté internationale au NEPAD. La déclaration met l'accent sur plusieurs approches102(*):

ü l'appropriation et le partenariat ;

ü le renforcement de la coopération sud-sud ;

ü la sécurité humaine qui est un vaste ensemble d'objectifs qui souligne des problèmes comme la pauvreté, la faim, les maladies infectieuses et le manque d'éducation.

Un autre fait majeur de la TICAD III a été l'engagement des coorganisateurs à poursuivre le processus de la TICAD sous une forme plus institutionnalisée et à développer davantage ses partenaires. Dans son discours, le premier ministre japonais déclare : « le Japon s'organisera pour institutionnaliser la TICAD afin de renforcer ses structures de suivi pour rendre son processus plus dynamique 103(*)». Il a été également décidé que ses résultats feraient l'objet d'un suivi régulier.

Après la TICAD III, fut organisée la Conférence de la TICAD sur le commerce et l'investissement Asie-Afrique les 1er et 2 novembre 2004. Cette conférence a eu pour objectif de promouvoir l'un des trois piliers de la TICAD III qui est « la réduction de la pauvreté par la croissance économique », par le biais des investissements commerciaux dans le cadre de la coopération Asie-Afrique, concept clé du processus de la TICAD. Cette conférence a eu pour résultat l'intégration de quatre points au processus de la TICAD : la formulation d'une politique appropriée pour la promotion de l'industrie, la promotion du développement de produits basés sur la supériorité relative, le renforcement de l'autonomie des PME locales et la promotion d'une contribution sociale par les entreprises privées.

Une réunion de la TICAD III sur la consolidation de la paix a aussi été organisée les 16 et 17 février 2006 à Addis-Abeba par le gouvernement du Japon, l'ONU, la CMA, le PNUD et la Banque mondiale. Elle a connu la participation de 23 pays africains, 50 autres pays, 38 organisations issues de la société civile. L'objectif de la réunion visait à promouvoir l'un des trois piliers de la TICAD III, « la consolidation de la paix ». Cette dernière étant un domaine qui nécessite des engagements divers et globaux est important du point de vue de la sécurité humaine. L'objectif est d'examiner les possibilités d'appui à la consolidation de la paix en Afrique en partageant l'expérience de la consolidation de la paix au Cambodge et en Afghanistan. La réunion a reconnu la nécessité de renforcer les engagements pour la consolidation de la paix, et que celle-ci nécessitait une approche multiple, intégrée et cohérente104(*). Une dernière conférence ministérielle de la TICAD III sur l'énergie et l'environnement pour un développement durable a été organisée à Nairobi au Kenya en mars 2007. C'est à l'issue de cette conférence que les réunions préparatoires de la TICAD IV ont commencées.

* 94 Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et Mitsubishi UFJ Research and Consulting, 2013, la revue des vingt années de la TICAD, Rapport complémentaire, page 2-4.

* 95Idem.

* 96 MOFA, 2002, Policy speech by Ms. Yorika Kawaguchi, Minister for foreign affairs of Japan at the United Nations conference center (Addis Ababa, 26 August),disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/fmv0208/ethiopia.html, consulté le 23 mars 2019.

* 97 MOFA, 2003, TICAD III senior official- level preparatory meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/announce/event/2003/2/0228.html, consulté le 23 mars 2019.

* 98 MOFA, 2003, Aperçu de la TICAD III, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad3/outline_f.html, consulté le 23 août 2019.

* 99 MOFA, 2003,Keynote speech by Prime minister Junichiro Koizumi at the Third Tokyo international conference on African development (TICAD III): Provisional translation) , Tokyo, 29 Septembre, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad3/pmspeech.html, consulté le 23 mars 2019.

* 100 MOFA, 2003, Keynote speech by Prime Minister Junichiro Koizumi, idem, §15.

* 101 MOFA, 2003, Keynote speech by Prime Minister Junichiro Koizumi,Ibidem, §16.

* 102 MOFA, 2003, Déclaration commémorative du dixième anniversaire de la TICAD, traduction finale, Tokyo, 1er octobre, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad3/index.html" consulté le 23 août 2019.

* 103 MOFA, 2003, Keynote speech by Prime Minister Junichiro Koizumi,op.cit. §18.

* 104Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et Mitsubishi UFJ Research and Consulting, 2013, Idem, page 2-7.

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