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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

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I.2. La TICAD II (1998)

En 1993, la déclaration de Tokyo de la TICAD I stipulait qu'une conférence d'une ampleur et d'une composition similaire devrait se tenir avant le tournant du siècle81(*). C'est la TICAD II. Une série de réunions ponctua le lancement de la TICAD II.

Lors de la neuvième session de la Conférence des Nations-Unies sur le développement durable tenue en Afrique du Sud en avril 1996, le gouvernement japonais a proposé d'organiser la TICAD II en 1998 et sa conférence préparatoire en 1997 à Tokyo. En février 1997, après une série de discussions entre le gouvernement japonais, les agences du système des Nations-Unies et la CMA, un accord a été conclu sur un cadre de base et le processus de la TICAD II a été officiellement lancé82(*). La première conférence préparatoire de la TICAD II s'est tenue du 10 au 11 novembre 1997 à Tokyo. Les principaux objectifs de la conférence préparatoire étaient83(*):

ü passer en revue les progrès accomplis depuis la TICAD I ;

ü identifier les principaux thèmes d'un programme d'action ;

ü constituer un « Comité préparatoire » chargé du « Programme d'action » à soumettre à la TICAD II. Il a été indiqué que la TICAD II visait à promouvoir davantage le partenariat émergent pour le développement durable de l'Afrique.

La conférence a convenu que le Comité préparatoire se réunirait en principe trois fois en Afrique en 199884(*). La première réunion du comité préparatoire s'est tenue à Dakar les 2 et 3 mars 1998. A l'issue de la conférence, un document synthétique a été préparé pour servir de base à l'élaboration de l'avant-projet du « Programme d'action » qui a été examiné par le comité préparatoire à sa deuxième réunion tenue à Harare en juin 199885(*). La troisième réunion du comité préparatoire de la TICAD II s'est tenue les 7 et 8 septembre 1998. Le comité a parachevé son projet d'agenda d'action à présenter pour adoption à la TICAD II prévue du 19 au 21 octobre 1998 à Tokyo. Le programme d'action identifie les actions que doivent entreprendre les pays africains et leurs partenaires de développement pour atteindre les objectifs de la TICAD II en matière de réduction de la pauvreté et d'intégration accrue des pays africains dans l'économie mondiale86(*).

La TICAD II s'est tenue du 19 au 21 octobre 1998 à Tokyo et coorganisée par le Bureau du coordinateur spécial pour l'Afrique et les pays en développement (OSCAL), le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) et la CMA. Les pays du continent africain, à l'exception de la Somalie et du Sahara occidental, 10 pays d'Asie, 16 pays donateurs, 6 organisations internationales, plusieurs observateurs et 22 ONG y participèrent87(*). La TICAD II diffère quelque peu de la TICAD I du fait que les thèmes fixés sont les « approches » et les « thèmes transversaux »88(*). Le point le plus remarquable de la TICAD II consista en l'adoption du « Plan d'action de Tokyo ». Le principal thème de la conférence était « la réduction de la pauvreté et l'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale ». L'objectif de ce programme d'action est de mettre l'accent sur la réduction de la pauvreté par une croissance économique accélérée et un développement durable, ainsi que l'intégration effective des économies africaines dans l'économie mondiale. Le principal défi était de réduire d'au moins la moitié de la population vivant dans l'extrême pauvreté d'ici à 2015, ce qui souligne l'importance d'une croissance économique équitable, toutes les couches de la population participant à des activités économiques et partageant les avantages. Le document souligne également que « la stabilité politique et sociale ainsi que la bonne gouvernance sont essentielles au développement durable, de même sans développement, la paix et la stabilité ne sont pas durables »89(*). L'appropriation et le partenariat sont également les principes sous-jacents du Programme d'action. Le document rappelle que ces principes sont inscrits dans le programme d'action du Caire pour le développement économique et social de l'Afrique de 1995 ainsi que dans la stratégie du Comité d'aide au développement de l'OCDE de 1996 intitulée « construire le XXIe siècle: la contribution de la coopération au développement»90(*).

En définitive, le programme d'action de la TICAD II clarifie les actions prioritaires dans le domaine du développement de l'Afrique : réduire au moins de moitié la proportion des personnes dans l'extrême pauvreté jusqu'à 2015 ; assurer l'éducation primaire dans tous les pays jusqu'à 2015 ; réduire la mortalité maternelle de trois quarts et la mortalité infantile de deux tiers jusqu'à 2015.

Quant au bilan, la TICAD II a permis de mieux comprendre les problèmes de développement en Afrique et de renforcer la coopération Asie-Afrique. Le Centre de promotion et de la technologie Asie-Afrique (Centre Hippalos) a été créé en 1999 et géré par l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI). Ce centre, également connu sous le nom de Centre Afrique-Asie pour la promotion de l'investissement et de la technologie, vise à encourager les investissements et les transferts de technologie des pays d'Asie à ceux d'Afrique. A l'époque, le centre avait choisi la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Mozambique, l'Ouganda, le Sénégal, la Tanzanie et le Zimbabwe pour participer à des activités de projets. Il fournit des données sur la situation économique, les systèmes juridiques nationaux, les possibilités en matière d'investissement et des informations utiles en matière d'investissement91(*).

La TICAD II a notamment développé un partenariat avec l'Afrique basé sur sa production de riz. Le Nouveau riz pour l'Afrique (NERICA) a été présenté comme une réalisation majeure et concrète du processus de la TICAD. NERICA a été un vecteur reliant les objectifs du gouvernement japonais en matière de coopération Asie-Afrique. La TICAD II a préparé le terrain pour le développement de NERICA en tant qu'agent important. NERICA constitue un remarquable exemple de coopération entre l'Asie et l'Afrique qui améliore les perspectives de sécurité alimentaire. Cette nouvelle variété de riz associe la hardiesse des espèces de riz d'Afrique occidentale à la grande productivité du riz asiatique. Mis au point par l'Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) et ses partenaires en Afrique, en Asie, en Europe, et en Amérique du Nord et du Sud, il a également reçu l'appui de nombreux donateurs, y compris le gouvernement du Japon, le PNUD, la Banque mondiale, la Fondation Rockefeller, l'Agence américaine pour le développement international (USAID), la Banque africaine de développement (BAD) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'Initiative pour le riz africain (ARI) lancée en mars 2002 visait également à accélérer la diffusion du Nouveau riz pour l'Afrique dans l'ensemble de l'Afrique en partant de sept pays pilotes d'Afrique de l'Ouest, à savoir le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigeria et le Togo, pour inclurent des pays d'Afrique australe et de l'Est: Éthiopie, Madagascar, Malawi, Mozambique, Ouganda, Tanzanie et Zambie92(*).

Suite à la TICAD II en 1998, deux Forums d'affaires Asie-Afrique ont été organisés: l'un à Kuala Lumpur en Malaisie en octobre 1999 qui a débouché sur la signature de 27 protocoles d'accord et l'autre à Durban en Afrique du Sud en juillet 2001 qui a permis la signature de 97 protocoles d'accord. Ces forums visaient à instaurer des partenariats commerciaux et à attirer un plus grand flux d'investissements étrangers directs et d'échanges commerciaux entre l'Asie et l'Afrique. Une série d'ateliers destinée à renforcer les compétences s'est tenue, axée sur des sujets clés tels que l'administration et le fonctionnement des entreprises. Une stratégie visant à effacer les perceptions négatives que chaque région peut avoir de l'autre a été élaborée afin d'instaurer la confiance et de multiplier les possibilités de conclure des affaires93(*).

* 81 Déclaration de Tokyo sur le développement de l'Afrique : vers le XXIe siècle, op.cit. http://www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad22.htlm.

* 82 MOFA, 1997, Lancing of TICAD II Process, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad23.html, consulté le 23 mars 2019.

* 83 MOFA, 1997,The preparatory conference for the second Tokyo international conference on African development (TICAD II), co-chairs'summary report, disponible sur www.mofa.go.jp/africa/ticad2/ticad24.html, consulté le 23 mars 2019.

* 84 MOFA, 1997, idem, www.mofa.go.jp/africa/ticad2/ticad24.html .

* 85 MOFA, 1998,The Tokyo international conference on African development: the second preparatory committee meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad25.html, consulté le 23 mars 2019.

* 86MOFA, 1998, The third preparatory committee meeting for TICAD II (8 September): Press release, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad210.html, consulté le 23 mars 2019.

* 87 MOFA, 1998, Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, Tokyo, 19-21 octobre 1998, liste des participants, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/list/index.html, consulté le 23 août 2019.

* 88 Les thèmes relevant de l'« approche» sont le renforcement de la coordination, la coopération et l'intégration régionales, la coopération sud-sud. Quant aux thèmes « transversaux », on peut noter le renforcement des capacités, l'intégration de la dimension genre, la gestion de l'environnement.

* 89 MOFA, 1998, African development toward the 21st century: the Tokyo Agenda Action, § 4, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/agenda21.html, consulté le 23 mars 2019.

* 90 MOFA, 1998, Développement de l'Afrique au XXIe siècle: l'Agenda de Tokyo pour l'action, idem, §8.

* 91 MOFA et al, 2003, TICAD III: soutenir le développement de l'Afrique au XXIe siècle, page 12.

* 92 MOFA et al, 2003, idem, page 7.

* 93 MOFA et al, 2003, ibidem. page 10.

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