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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

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III. Les régions prioritaires de l'aide japonaise

Depuis les années 1980, le Japon a diversifié son APD en termes de répartitions géographiques.

III.1. L'Asie

Depuis le début de l'aide publique au développement, l'Asie a toujours été la première région receveuse d'aide de la part du Japon. Les raisons de cet état de fait sont aussi bien historiques, géographiques que politiques mais surtout économiques. Selon la charte révisée de 2003, l'Asie, une région qui entretient des relations étroites avec le Japon et qui peut avoir un impact important sur la stabilité et la sécurité de ce dernier, est une région prioritaire pour le Japon. Le Japon donnera la priorité de manière stratégique, prenant pleinement en considération la diversité des conditions socio-économiques de ces pays. En particulier, la région de l'Asie de l'Est, qui comprend des pays membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), étend et approfondit ces derniers temps l'interdépendance économique et entreprend des efforts visant à mettre en valeur sa compétitivité régionale en maintenant une croissance économique et en renforçant l'intégration. L'APD du Japon sera utilisée pour forger des relations plus étroites avec cette région et pour remédier aux disparités y existant, prenant pleinement en considération des facteurs tels que la consolidation des partenariats économiques avec les pays de l'Asie de l'Est59(*). En 2015, le Japon a affecté 3,4 milliards de dollars américains à l'Asie du Sud et l'Asie centrale, et 3,2 milliards de dollars à l'Asie orientale60(*).

III.2. Moyen-Orient et autres

Le Moyen-Orient reste le principal fournisseur de pétrole du Japon, il est donc synonyme d'or noir pour la majorité des Japonais. Selon la charte de 2003, le Moyen-Orient est une région importante du point de vue des ressources énergétiques, de la paix et de la stabilité de la communauté internationale, mais cette région contient des facteurs déstabilisants, dont notamment la situation du processus de paix. Le Japon consentira son aide pour favoriser la stabilité sociale et la consolidation de la paix61(*).

Les relations du Japon avec l'Amérique latine sont très différentes. En effet, la présence japonaise sur ce continent est relativement ancienne et importante. Plus d'un million de Sud- Américains sont de descendance japonaise et résident pour la plupart d'entre eux au Brésil.

III.3. L'Afrique

Le Japon a peu de liens historiques avec l'Afrique et l'intérêt qu'il éprouve pour cette région est relativement récent. En effet, avant les années 1990, le Japon a été à la traine sur le continent par rapport à de nombreuses autres puissances industrielles62(*). Des indépendances africaines dans les années 1960 jusqu'à la fin de la guerre froide en 1991, les liens entre le continent africain et le Japon sont restés faibles. C'est à la Conférence de Bandung de 1955 que le Japon commença timidement à prendre contact avec quelques pays africains à savoir le Libéria, le Soudan et le Ghana. Son objectif était de nouer des relations économiques et commerciales63(*). En 1961, le Ministère des Affaires étrangères du Japon établit, pour la première fois, en son sein une division africaine64(*). C'est à partir des années 1970 que le Japon s'est davantage intéressé à l'Afrique. Les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979 semblent expliquer cet intérêt pour l'Afrique. En 1974, le Ministre des Affaires étrangères du Japon Toshio Kimura visita l'Egypte, le Ghana, le Nigéria, le Zaïre et la Tanzanie. En 1979, ce fut le tour de Naoshi Sonodo qui visite le Nigéria, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Tanzanie et le Kenya. C'est le début de la diplomatie des ressources du Japon en Afrique65(*). Durant les années 1980, l'APD japonaise se développe. L'ONU a constitué une voie pour le Japon d'approfondir son dialogue avec les pays africains. C'est ainsi que le Japon a servi de coordinateur lors de l'élaboration de la Déclaration sur la situation économique de l'Afrique, adoptée par l'Assemblée générale le 3 décembre 1984. En novembre 1984, Abé Shintaro, ministre des affaires étrangères du Japon, se rendait en Zambie, en Ethiopie et en Egypte et promettait cent millions de dollars américains d'aide alimentaire aux pays d'Afrique frappés par la famine66(*). Cet épisode peut avoir contribué à l'évolution progressive de la philosophie d'APD japonaise vers une grande prise en compte des enjeux humains.

Malgré le mécontentement des pays africains soulevé par les relations entre le Japon et l'Afrique du Sud67(*), les dirigeants africains perçoivent positivement l'arrivée de l'aide japonaise au cours de cette période. D'une part, le Japon n'est pas une puissance occidentale, il n'est pas non plus une puissance coloniale ; d'autre part, l'expérience japonaise de développement intéresse les dirigeants africains68(*). L'aide a été l'aspect le plus visible de la politique japonaise vis-à-vis de l'Afrique. Alors que seulement 2,2% de l'aide japonaise était destiné à l'Afrique en 1970, sa part a atteint 15,3% en 198969(*).

A partir des années 1990, le Japon est devenu le principal pourvoyeur d'APD au monde. L'aide qu'il accorde à l'Afrique le range aux côtés de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne qui sont les principaux bailleurs de fonds du continent. Depuis lors, le Japon joue un rôle moteur pour le développement de l'Afrique. Lancée en 1993, la TICAD est une plate-forme clé pour piloter les initiatives du développement du Japon en Afrique.

* 59 Charte de l'aide publique au développement du Japon de 2003,op.cit., page 8.

* 60 D'après le rapport sur la coopération au développement 2017/Japon de l'OCDE, page 252.

* 61 Charte de l'aide publique au développement du Japon de 2003,op.cit., page 9.

* 62ANTIL Alain, 2017, « Japan's revived african policy », in l'Afrique en questions, n°34, Paris, les Editoriaux de l'IFRI, disponible surwww.ifri.org/en/publications/editoriaux-de-lifri/lafrique-questions/japans-revived-african-policy, consulté le 13 août 2019.

* 63AMPIAH Kweku, 2004, « L'Afrique du Sud dans la TICAD: un rôle pivot », in revue Afrique contemporaine, n°212, Paris, De Boeck Supérieur, page 92.

* 64 ANTIL Alain, 2017, op.cit. www.ifri.org/en/publications/editoriaux-de-lifri/lafrique-questions/japans-revived-african-policy, consulté le 13 août 2019.

* 65AICARDI DE SAINT-PAULMarc, 2016, op.cit., www.academiedegeopolitiquedeparis.com/japon-afrique-genese-dune-relation-perenne/ consulté le 11 aout 2019.

* 66 JALLAIS Bérénice, 2004, « Le Japon et l'Organisation des Nations-Unies : efforts récompensés et espoirs frustrés », in revue Ebisu, n°33, Paris, la Maison franco-japonaise, page 226.

* 67 Le Japon a maintenu des relations privilégiées avec l'Afrique du Sud malgré le régime d'apartheid en vigueur dans le pays.

* 68KITA Julien, 2008, op.cit., page 16.

* 69ANTIL, Alain, 2017, op.cit. www.ifri.org/en/publications/editoriaux-de-lifri/lafrique-questions/japans-revived-african-policy, consulté le 13 août 2019.

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