1.1.3. Niveau Camerounais
Dans la plupart des pays en voie de développement, le
système de surveillance épidémiologique fait face à
de nombreux problèmes. Les données sont collectées en
grande quantité après un investissement important en termes de
ressources financières ; temporelles, communicationnelles et humaines.
Malheureusement, elles restent le plus souvent de mauvaise qualité, non
disponible en temps utile et peu utilisées pour des besoins de
planification des actions de santé publique. Le système national
d'information sanitaire de routine est peu operationnel, fragmenté et
non intégré. Il ne permet pas de renseigner en temps réel
la carte sanitaire sur les besoins et le niveau de satisfaction des usagers du
secteur de la santé, sur l'utilisation des services, les
difficultés de la chaine d'approvisionnement en technologies sanitaires
(médicaments et autres intrants) et la performance des services de
santé. Une hétérogénéité des outils
de collecte et la faible traçabilité de la collecte des
données de routine ont été constatées dans la
majorité des formations sanitaires visitées lors de
l'évaluation à mi-parcours de la stratégie sectorielle de
santé 2001-2010.
Une étude menée en 2008 par le réseau de
Métrologie Sanitaire du MINSANTE en analysant le système de
santé camerounais à la lumière de cinq dimensions telles
que les ressources, les indicateurs, le management des données, la
production des données, la dissémination et l'utilisation des
données, a mis en exergue les faiblesses suivantes selon leur
gravité sur une échelle de 0 à 100% : management des
données (28%), enregistrement des données de l'état-civil
(déclaration des naissances et des décès) (18%),
accès à l'information sur le recensement (38%), accès
à l'information sur la carte sanitaire (39%) et accès à
l'information sur les ressources humaines (59%). Le système de
l'État Civil existant présente quelques faiblesses notamment
l'enregistrement des naissances et des décès. L'échange
des données entre les secteurs public et privé n'est pas la
règle. De même, il est constant dans cette étude que
l'allocation des ressources n'est pas fondée sur l'exploitation des
données relatives aux besoins des formations sanitaires et services de
santé.
Au regard de ces informations, c'est donc un
système de santé qui rencontre plusieurs difficultés
lesquelles difficultés n'épargnent pas le système de
surveillance épidémiologique.
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique
Option Épidémiologie
Université Catholique d'Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé Page 8
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
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