2.2.2. Théorie de la motivation
D'après le dictionnaire universel(2008), la motivation
est un ensemble de facteurs conscients ou inconscients qui déterminent
un acte, une conduite. C'est davantage un besoin ou un désire qui sert
à l'orienter vers un but (Myers, 1992).La motivation peut donc
être considérée comme un processus d'incitation pour le
psychisme à agir afin d'atteindre un but précis. Plusieurs
chercheurs ont apporté beaucoup de connaissance sur la théorie de
la motivation chacun se laissant influencer par son domaine de savoir ainsi que
l'objectif poursuivi.
? La théorie de l'équité
d'Adams
Dès le début des années 1960, John
Stacey Adams développe la théorie de l'équité, qui
a connu depuis de nombreux prolongements. Selon Adams, tout individu au travail
observe son environnement afin d'évaluer si le traitement qui lui est
réservé est équitable ou non. Il effectue le rapport entre
les avantages (A) ou rétribution qu'il retire de son emploi et les
contributions (C) ou apport qu'il effectue pour l'organisation.
? Les théories de la justice
organisationnelle
La théorie d'Adams a connu de nombreux prolongements
qui s'inscrivent désormais dans ce que l'on appelle communément
la justice organisationnelle. Ce concept regroupe trois formes de justice : la
justice distributive ou justice des résultats, la justice
procédurale ou justice des méthodes et des procédures
déployés par l'entreprise pour allouer les ressources et les
récompenses. (Greenberg, 1987) et enfin la justice interactionnelle
c'est-à-dire la justice informationnelle et la justice interpersonnelle
mises en oeuvre par les managers. (Bies et Moag, 1986).
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique
Option Épidémiologie
Université Catholique d'Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé Page 34
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Option Épidémiologie
Université Catholique d'Afrique Centrale
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Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
Les théories de la motivation telles que
développées dans le cadre de ce travail, permettent de comprendre
que le personnel en charge de la surveillance épidémiologique a
un potentiel. Il est capable d'adopter un comportement qui soit favorable
à l'investissement et au don de soi dans l'atteinte des objectifs visant
à réduire la survenue des crises sanitaires.
2.2.3. Modèles Transthéorique et en
spiral
Pendant plus de deux décennies, Prochasca et Di
Clémente (1982) ont étudié le processus de changement de
comportement, en examinant les différentes variables qui y sont
associées. Le modèle est né après une
méta-analyse sur dix-huit (18) théories préexistantes et
une analyse comparative des travaux des auteurs tels que Sigmund Freud,
Skinner, Karl Rogers. Ce modèle postule que le changement de
comportement s'effectue au cours d'une démarche constituée de
différents stades ordonnés de façon chronologique.
À l'intérieur de ces étapes, ils ont identifié neuf
procédés de changement de comportement et les différents
mécanismes que les gens utilisent pour modifier un comportement. Ce
processus linéaire et non itératif suggère cinq
étapes à cette démarche à savoir :
? La pré-contemplation
Elle se caractérise par la négation du
problème par l'individu. Ce dernier évite toute information
autour du sujet en question en justifiant et rationnalisant son comportement.
Toute son action vise à se conforter sur son désespoir de
changer. Pour l'extirper de ce cercle vicieux, les auteurs conseillent les
stratégies suivantes : l'éveil social en montrant les
conséquences de cette conduite ; la libération sociale en brisant
les tabous autour du sujet ; la création des relations aidantes, qui
visant à lui faire changer d'avis
? La contemplation
Le sujet a évolué en reconnaissant l'existence
du problème. Il recherche les informations y relatives en montrant les
prémices d'un changement, mais n'est pas encore prêt. Il lui faut
une auto-évaluation en plus des stratégies de la phase
précédente.
? La préparation
L'individu initie le processus de changement mais reste
dubitatif sur ses aptitudes à évoluer, à franchir un cap.
Il lui faut également une auto-évaluation, les relations aidantes
et l'engagement formel.
? L'action
Le sujet modifie activement son comportement. Même si
l'ombre d'une rechute probable plane toujours. Il lui faudra donc un control
environnemental, les récompenses, c'est-à-dire ce qu'il gagne
dans le processus en cours ceci dans le but de prévenir les rechutes
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
? La consolidation
Le comportement est acquis, il ne reste plus qu'à
prévenir les rechutes.
N.B : Le modèle en spiral est
né également des travaux de Prochasca Di Clémente et
Nacross (1992). Il est la forme aboutie du modèle Transthéorique
qui postulait un processus cyclique au changement de comportement. Le
modèle en spiral reconnait les étapes précédentes,
et postule que le changement de comportement envisage des possibilités
évidentes de rechutes en fonction des individus. Cette
possibilité de rechute intervient à l'étape de l'action et
se joue entre celle-ci et celle de la préparation sans
possibilité de retourner à la phase initiale du processus. C'est
donc un modèle cyclique, itératif.
Transposée dans cette étude, les modèles
Transthéorique et en spiral permettent de mettre en oeuvre une
thérapie comportementale. Les interventions thérapeutiques visent
le passage d'un comportement A non productif pour le système à un
comportement B utile avec cependant le contrôle des rechutes. Les
facteurs à intégrer ici sont de trois ordres : envisager un
changement, le planifier, l'amorcer et le consolider
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