I.2.2. APPROCHE THEORIQUE
1. Facteurs et causes du
phénomène jeunesse désoeuvrée
1.1. Facteurs du phénomène jeunesse
désoeuvrée
Invoquer les facteurs du phénomènejeunesse
désoeuvrée c'est appeler inéluctablement, l'analyse de la
personnalité des acteurs de ce phénomènes, mais aussi les
élémentsextérieurs au délinquant mais qui
concourentà la formation ou à la facilitation du passage à
l'acte du phénomène criminel. La
personnalitéétantelle-mêmedéfinie comme la somme
algébrique des tendancesréactionnelles du sujet et l'ensemble
d'éléments culturels qui constituent l'état de conception
de morale du sujet. Parmi ces facteurs, il faut distinguer ceux qui sont
endogènes et ceux qui sont exogènes, cependant, la grande
bataille doit consister àéradiquer les facteurs exogènes,
car àcôté des élémentsliés directement
au criminel « kuluneur », il existe des facteurs
indépendants de sa personnalité, de sa psychologie mieux encore
de sa physiologie, lesquels concourentà la formation et à la
manifestation du phénomène sous examen.
A titre illustratif, nous pouvons à proposer
àénumérer :
A. la
précaritésocio-économique
Ladétérioration de la vie économique en
RDC explique également le phénomène jeunesse
désoeuvrée.
En effet, il ressort de nos analyses et recherches que la
jeunesse désoeuvrée est une jeunesse en situation difficile,
laquelle situation est occasionnée par la pauvretéextrême
qu'endurent leurs familles respectives. Les revenus de ménage issus du
formel sont insuffisant, l'informel est la principale source des
revenus. Malheureusement, ces revenus ne peuvent couvrir le logement,
l'alimentation, la sante, la scolarisation des enfants, les loisirs et autres
besoins.
Le chômage dans lequel se trouvent les jeunes, le manque
d'encadrement social plongent la jeunesse dans une oisiveté sans
mesure.
B. Facteur politique
Enpassant du crible la gouvernance de la RDC, l'on peut se
rendre compte qu'elle ne s'emploie pas à instituer une politique de
prévention et ou de lutte contre la criminalité susceptible de
limiter et de réprimer la délinquancejuvénile.
Par ailleurs, on note la manipulation des jeunes
désoeuvrés par certains politiciens congolais, pour faire valoir
leurs intérêtségoïstes.
Ce qui parait étrange est le fait que les jeunes
désoeuvrés dont on dit n'importent quoi à la
télévision, sont par moment de gangs amis des politiciens. Cette
réalitéamène certains hommes politiques
ànégocier la relaxation des jeunes désoeuvrés,
chaque fois qu'ils sont appréhendés par la police. Ce
comportement a exagérément contribues àla survie du
phénomène sous examen.
1.2. Les causesdu phénomène jeunesse
désoeuvrée
Dès l'abord, il sied d'indiquer que par cause, on
désigne une condition nécessaire sans laquelle un comportement ne
se serait pas manifesté.
D'où il sera question de scruter les
éléments ou les circonstances qui conditionnent réellement
l'apparition et la recrudescence du phénomène jeunesse
désoeuvrée.
Au terme de cette étude, plusieurs causes ont
été relevées pour expliquer le phénomène
jeunesse désoeuvrée, notamment :
A. L'usage du chanvre à fumer et de la
consommation des boissons alcooliques
Il est vrai que le chanvre et l'alcool ne sont pas toujours
les seuls causes explicatives de criminalité parce qu'ils peuvent,
d'aprèsle consommateur, êtreemployés comme stimulants pour
avoir du courage lorsqu'il faut affronter une épreuve ou encore
lorsqu'on veut se dérober des penséesembêtantes. Ceci
explique la montée en puissance de la consommation des liqueurs
appelés en langage
courant « Sapilo »dont
l'accessibilité est très facile, compte tenu du moindre
coût d'achat ; et la prolifération des lieux de vente du
chanvre. Cependant, plus que de simples stimulants et l'alcool passent des
substances déterminant les jeunes à commettre la violence.
La consommation de ces produits s'explique par le fait qu'ils
placent l'agent dans un état de délire et de dépression
mentale modifiant automatiquement et négativement son humeur et de ce
fait, soustrait dans la personne de celui-citout sentiment de compassion, de
pitié pouvant freiner le passage à l'acte. Ainsi,
lesintéressés appellent cela changé d'esprit, bien mieux
incité la résolution criminelle.
B. Du besoin de survie
La survie constitue une motivation d'actions irresponsable
surtout chez les jeunes engagés dans la recherche de l'argent, du
mangé, bref du bien-être. Dans ce domaine, la seule offrande de la
société congolaise aux jeunes est essentiellement la
débrouillardise. Étant donné que l'économie
formelle de notre société est marquée par une profonde
crise, l'informel a donc élu domicile. Ainsi, assiste-t-on à
l'invention d'un mécanisme de survie pour les jeunes
désoeuvrés et sa capacité d'attirer l'approbation des
jeunes en situation difficile. Cephénomène est donc pour ces
acteurs comme un moyen de vivre aux dépens des autres. Ce qui est
étonnantparmi les jeunes désoeuvrés on retrouve aussi les
jeunes ayant reçus l'encadrement scolaire, voir des
diplômés d'état. Nous estimons qu'ils y sont par manque
d'emploi, car le chômage bat son record dans la ville de Goma.
C. De la complicité des autorités
judiciaires et politiques
L'effort que fournit la police dans la répression des
jeunes désoeuvrés est parfois menuisé, voire
mêmedécouragé par les interventions intempestives et
illégales des autorités, qu'elles soient judiciaires, militaires
ou politiques. En effet, il n'est pas rare que les
autoritésadministratives ou politiques demandent et obtiennent la mise
en libertéillégale de certains jeunes désoeuvrés en
raison de leurs liens de parenté ou de leur amitié ou encore en
raison de leurs objectifs politiques inavoués. Cette attitude contre
legem est non seulement de nature àdécouragerles efforts
d'une police déjàexposéeà de nombreuses
difficultés et de nature à encourager le passage à l'acte
criminel, mais également ce comportement imprime une sorte
d'encouragement en faveur de l'agent « Jeunes
désoeuvrés ». Ainsi, malgré la menace de la loi,
un tel jeune ne peut pas être retenu dans son entreprise car il sait
pertinemmentqu'in fine, un coup de téléphone pourra
entraine sa libération.
D. Du prestige
Certains jeunes sont poussés à commettre les
actes de violence simple pour inspirer le respect et la crainte dans la
société ou plus exactement dans le quartier. Pour y arriver, le
jeune désoeuvréprocèdeà l'exhibition de sa
capacité de nuisance et de sa force publique. La constance de son
honneur ne peut êtreassurée que par la poursuite
régulière de l'entreprise criminelle avec la démonstration
de toute nature. Car, la violence exerce une certaine attraction sur les
agents, et pas seulement sur les violents ; rares sont ceux qui
échappentà la fascination faite du respect et de terreur qu'elle
l'inspire.
2. Mécanisme de lutte contre le
phénomène jeunesse désoeuvrée
Evoquer les mécanismes de lutte contre
lephénomène jeunesse désoeuvrée, renvoie à
mettre des suggestions ou des stratégies susceptibles d'endiguer la
pathologie sociale que nous employons àétudier. Ceci doit passer
par l'analyse lapidaire des réactions des pouvoirs publiques sur la
jeunesse désoeuvrée, puis lesmécanismes proprement dits
pour éradiquer le désoeuvrement.
2.1. Les moyens proprement dits de lutte contre le
désoeuvrement des jeunes
La société congolaise est indéniablement
malade de la jeunesse désoeuvrée ou de la violence des jeunes.
Cette maladie insécurisée de plus en plus toute la population
prise indistinctement. En effet, il est sans conteste, que lorsque le
diagnostic n'est pas bien posé, aucune prophylaxie ne tiendra devant la
maladie. Ainsi, après la description sur les quelques facteurs et causes
de la maladie, il est maintenant impérieux d'en indiquer la
thérapeutiqueappropriée pour la sécurisation de la
population et la protection de la jeunesse, pierre angulaire du
développement de la RDC. Les moyens de lutte contre ce
phénomène sont àétablir, tout d'abord au niveau de
la prévention de la matérialisation effective des faits des
jeunes désoeuvrés. Il s'agit d'une énumération des
mesures a caractère collectif qui ont pour but de s'opposer à la
perpétration des délits, c'est-à-dire une sorte de sir
conception sociale, car dit-on mieux vaut prévenir que réprimer,
en suite, il sera question d'indiquer les moyens politiques, juridiques,
socio-économiques visant àempêcher la recrudescence de la
jeunesse désoeuvrée dans la ville de Goma.
A. Les moyens socio-économiques
Réfléchir sur une politique
d'intégrationsocio-économique de jeunes nous semble être
une solution qui mettrait fin à la recrudescence de la jeunesse
désoeuvrée dans la ville de Goma. Une telle option se veut
concrète et surtout pas théorique, au regard d'un certain nombre
d'activités auxquelles les jeunes de Goma ont coutume d'exercer. Cette
politique ne doit avoir pour finalité que d'éviter que des jeunes
puissent tomber dans diverses situations - problèmes, ou encore de le en
sortir s'ils y sont déjà.
En effet, à Goma ces activités semblent
être tant bien que mal structurées mais dans le cadre purement
informel, qui laisse une brèche aux situations - problèmes.
Ainsi, il est écrit par rapport à la
délinquancejuvénile qu'en s'adonnant à des
activités licites et utiles à la société et se
plaçant a l'égard de celle-ci et de la vie dans une perspective
humaines, les jeunes pourront acquérir une mentalité non
criminogène... il faut que la société toutentière
assure le développement harmonieux des adolescents en respectant leur
personnalité et en favorisant l'épanouissement de la tendre
enfance. Les jeunes devraient avoir un rôle actif des partenaires dans la
société et ne peuvent êtreconsidérées comme
simple objet de mesure de socialisation...
En cela, il faut reconnaitre qu'une bonne politique doit
toujours accorder une grande place à la consolidation de l'unité
familiale du fait que, la cellule familiale est devenue
puttoproblématique, ainsi que la vague des situations problèmes,
d'insécurité pour les enfants l'atteste le plus douloureusement,
mais restant peut être la seule du possible, dans le domaine urbain, qui
soit encore capable de canaliser l'énergie de la dispersion et de la
recentre pour la ramener littéralement a la maison.
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