1.4. Théorie sur les
conditions de travail
Dans les explications artisanales, rien n'était pas
pris en considération, l'ouvrier travaillait dans les conditions
établies par les maîtres que le milieu du travail soit chaud ou
froid, le travail doit être exécuté, par la
température du milieu de travail ne doit en aucun cas empêcher le
déroulement des travaux, la durée du travail est fonction de
l'achèvement des tâches exigées par le responsable ou les
passions, elles peuvent aller de 12 à 15heures par jour parfois
même jusqu'à 17 ou 20 heures, pour certains, les risques
d'accidents du travail étaient nombreux et ne dépendant pas de la
prudence de l'ouvrier lui-même dans le sens que ce dernierdevrait
être prudent pour éviter les accidents, pour les maladies
professionnelles on n'y mettait par l'accent ou cette situation était
négligé, le non-respect de l'équipement adapté aux
conditions de travail.
A ce niveau nous voulons signifier que l'avènement de
la législation internationale du travail où le droit
international du travail qui avait et a pour but et objectif la
réglementation du travail salarié et surtout
l'amélioration des conditions générales du travail, pour
assurer la survie et le respect de cette réglementation du travail,
l'ONU a procédé à la création à son sein
d'un organisme spécialisé en matière du travail connu sous
le nom de l'organisation international du travail (OIT) en sigle, ayant son
siège à Genève en Suisse ; les objectifs qui ont
assignée de cette organisation visait surtout l'amélioration des
conditions du travail en générale, ainsi que la justice sociale
dans le monde du travail.
C'est toujours dans le même ordre d'idée que
plusieurs conférences internationales ont contré leurs
intérêts sur l'amélioration des conditions du travail et la
protection des travailleurs.
En république démocratique du Congo, le premier
décret sur le contrat du travail fut promulgué en 1933 et
l'exécution des dispositifs et celle des textes qui les modifient,
étaient confiée aux services qui avancer dans les
attributions :
- Le maintien de l'ordre du travail n'est pas respecté
au Congo tandis que l'élaboration de la législation relevait du
servie des affaires étrangères et de la main d'oeuvre sur le plan
international.
Après la deuxième guerre mondiale,
l'autorité compétente autorise la création d'un service du
travail ayant pour mission l'élaboration des textes de la
législation de travail.
Le décret-loi du 16 mars 1950 institua l'inspiration du
travail, celle-ci devrait veiller à l'application des disparitions
légales en matière d'organisation ce travail et de la protection
des travailleurs dans l'exercice de leurs professions.
En se conformant aux conditions internationales de travail
leurs recommandant la tenue de l'évolution des problèmes de
travail, il fut promulgué le 18 juillet 1963, décret-loi portant
création et organisation de l'inspection de travail, complète
depuis le 05 Août 1965 par l'ordonnance loi n°63/310 institua le
code du travail (Code du travail congolais):
Ce code du travail renferme l'ensemble des ordonnances loi,
décret et arrêtés qui réglementent les conditions de
travail qui s'attachent à la protection du travail en
général.
Dans l'ouvrage intitulé : « Gestion
des ressources humaines une approche globale et
intégrée », nous lisons : l'expression condition
de travail sont extrêmement ambiguë, elle prend tous les sens qu'on
veut attribuer et inclus... tous les éléments qu'on veut bien y
mettre d'une manière très générale et globalisante,
ont l'usage de le définit en les regroupant en cinq blocs
distincts
- Le travail lui-même
- Les avantages sociaux
- L'environnement physique
- L'environnement social
- L'environnement organisationnel
Le Bureau international du travail (BIT) dans l'ouvrage
intitule « introduction à l'étude du
travail » ce qui suit, des multiples facteurs déterminent les
conditions générales de travail : l'emplacement du
bâtiment, le type de construction, l'implantation, la ventilation, la
température, l'éclairage, l'hygiène, la nature des
planches et escaliers, le matériel installé.
La santé est le confort des travailleurs exigent une
ventilation correcte des locaux, ceci montre bien l'importance de la
qualité de l'air, des températures trop élevée et
une ventilations insuffisante réduisent la productivité en
diminuant la vitalité des travailleurs et en augmentant leur confort et
même des risques des maladies, il est évident qu'aucun ouvrier ne
peut exécuter sa tache efficacement s'il n'a pas assez d'espace pour
travailler, pour déposer les outils, les accessoires et pour effectuer
leur déplacement. Il y a trop de difficultés en gênant ces
camarades de travail ou tout autre objet, la posture (ou position débout
pendant un long moment est l'une des causes les plus fréquentes et les
plus facilement évitables de fatigue et d'inconfort.
Améliorer les conditions de travail est une
préoccupation majeure pour plusieurs employeurs. Les objectifs
visés desservent autant les intérêts de l'employeur que
ceux de l'employé : I. le maintien de la santé physique et
mentale ; II. La motivation au travail de l'employé ; III. La
réduction des accidents.
Quelle que soit la démarche à entreprendre, il
importe de décrire les conditions de travail dans toute intervention
ergonomique. Celles-ci peuvent être décrire par le contenu du
travail et les effets qu'il peut avoir sur la santé et sur la vie
personnelle et sociale des travailleurs. Les éléments recouverts
par cette notion sont à la fois physiques (conditions physiques de
travail, milieu ambiant, aménagement du poste, durée et rythmes
de travail, etc.) et psychique (intérêt et perception du travail,
intégration dans un groupe, travail mental, etc.)
Tableau 3. Comme l'indique Jardillier (1979), on distingue
dans les conditions de travail différentes rubriques,
notamment :
Les conditions résultant du travail lui-même
|
-conception du poste de travail
-contenu du travail
-Dépenses physiques et mentales,
-Hygiène et sécurité
|
Les conditions résultant de l'environnement
immédiat :
|
-environnement physique
-environnement psychosocial
-Mode de rémunération
|
Les conditions résultant de l'insertion de l'entreprise
dans son milieu :
|
-Horaire
-Trajet
|
Source : J.P. Citeau, GRH : Principes
généraux et cas pratiques, P. 169.
Avenant que les conditions de travail ne répondent pas
aux besoins sécuritaires des travailleurs, il en résulte de la
gêne, de la pénibilité, de l'inconfort ; et ces
éléments peuvent devenir plus ou moins directement des facteurs
de risque d'accidents du travail ou de maladies professionnelles. Si les
conditions de travail sont bonnes, on constate moins d'absences, de fatigue
physique ou nerveuse, de risques d'accidents ou de maladies, un accroissement
de la production, de bonnes relations subordonné-supérieur
immédiat.
Les conditions de travail ont longtemps été
assignées à des mesures d'ordre ergonomique et
sécuritaire. Les conceptions classiques de sécurité
mettaient l'accent, davantage, sur les mesures de prévention
matérielle et physiologique, dans l'unique souci d'adapter le
matériel ou l'équipement aux exigences physiques des
travailleurs. Cette vision occultait énormément les dimensions
organisationnelle et psychologique et reflétait un handicap de taille
quant à la conception de l'homme au travail.
De nos jours les notions de « conditions de
travail »englobent une multitude d'aspects et de facteurs en
interaction, représentant l'ensemble des caractéristiques
internes et externes dans lequel s'inscrit le travail.
Selon H. Savall les conditions de travail comprennent :
· les conditions intrinsèques du travail
directement liées aux structures et aux processus mis en oeuvre dans la
réalisation d'un travail particulier,
· les conditions extrinsèques du travail
associées aux dispositifs statutaires entourant la relation du
salarié à son travail,
· l'environnement global du travail.
De son côté M. de Montmollin considère que
les conditions de travail expriment tout ce qui caractérise une
situation de travail et favorisent, ou freinent l'activité des
travailleurs, à savoir: les conditions physiques, organisationnelles et
sociales. Enfin pour schématiser globalement ce concept, J. Leplat
considère que les conditions de travail résument l'ensemble des
facteurs, à l'exclusion des caractéristiques individuelles des
travailleurs, qui peuvent influencer les conduites au travail (J.P. Citeau,
2002).
1.4.1 Scenario du
travail
Le grand problème de l'intervention ergonomique est
d'identifier avec précision les différentes inadéquations
entre l'homme et ses activités, ses conditions et ses milieux de
travail.
On peut en suivant un cheminement simple proposé par
Jacques Dumain, qu'il appelle le scénario du travail, détecter
les anomalies possibles dans un système homme-machine. Le schéma
de Jacques Dumaine comprend neuf rubriques. Considérons-les
successivement :
1. Pour qu'un travail s'exécute, il faut qu'il y ait en
présence au moins un individu I disposant d'un équipement E
(outil, matière, machine, objet...) par exemple un mécanicien I
et son équipement E (spane, pince, clés de roux,...)
I E
Individu Equipement
Figure 2 : Equipement
L'individu comporte toutes ses caractéristiques
intrinsèque (aptitudes, effort, adaptation) et l'équipement avec
toutes ses caractéristiques techniques (taille, dimension, grandeur,
etc.)
2. Quand l'individu (un mécanicien par exemple)
commence son travail, apparait la tâche (ou procédure de travail
ou mode opératoire) T qui est la relation homme-Equipement. Celle-ci
peut être représentée par l'intersection de deux facteurs
précédents puisque la tâche est à la fois
déterminée par l'individu et par l'équipement.
I T E
Figure 3 : Tâche
3. Cette tâche se déroule dans le temps suivent
un mode opératoire spécifique : prenons par exemple la
tâche d'un maçon (préparation du mortier, pose de briques,
manutention), elle comporte donc des phases successives de travail liées
aux facteurs temps H
I T E H
Figure 4 : Temps
A cette tâche se rapportent les principaux facteurs
valorisant du travail notamment :
a. Les facteurs motivateurs (réussite personnelle,
reconnaissance publique des mérites, contenus du travail,
responsabilités confiés, progression professionnelle.
b. Les facteurs d'hygiène (sécurité
d'emploi, rapport avec autrui, salaire, condition matérielles,...)
4. Le travail se déroule dans un décor au milieu
environnant Mi dont les caractéristiques dimensionnelles et physique
sont données : c'est l'emplacement du travail (au poste de
travail)
I
T
E
I T E H
Le milieu environnant Mi
Figure 5 : Milieu
A ce milieu environnant correspond les conditions physiques
de la brille dans laquelle évalue le travail
5.
MI
Le travail peut être accompli non plus par un moins deux
individus ayant chacun une tâche et travaillant en équipe. Il
apportait alors un facteur de liaison L entre les deux exécutants qui
doivent coordonner leur travail, chacun de deux individus ayant chacun sa
propre tâches T1 et T2
E
T1
I1
I1
T2
Figure 6 : Liaison
A ce facteur « liaison »
correspondent les informations (signaux, codes, langage, moyens de
communication de l'information) permettant d'accomplir un travail
coordonné.
6. Mais le poste de travail aussi reconstitué n'est pas
totalement indépendant, un autre poste d travail peut se trouver
à proximité et, bien que n'ayant pas le même objectif, peut
influencer le poste précédent au fait de cette proximité.
Ainsi un soudeur L3 travaillent à proximité des maçon,
peut créer un risque (projection d'étincelles) ou une nuisance
(éblouissement des maçon) par interaction de proximité IAP
inversement, les maçon peuvent constituer un risque ou une nuisance pour
le soudeur (projection d'éclats de brique).
Poste P1
E
I1 T1
L
IAP
T2
I2
MI2
I3
T3 E3
Poste P2
H
Interaction de proximité
Ce facteur introduit les notions de risques et de nuisance
réciproques à la proximité de plusieurs postes de
travail.
7. En outre, les deux postes de travail
précédents P1 et P2 situés dans le même atelier AT
peuvent être influencés dans leur déroulement par un autre
poste de travail P3 situé dans un autre atelier de l'usine mais dont
l'influence organisationnelle est déterminante. Par exemple, un magasin
qui doit fournir les outils ou les matériaux, un poste de commandement
qui donne des informations. C'est ce qu'on appelle « interaction
organisationnelle » IAO. Ce facteur introduit l'élément
organisationnel comme étant non seulement une source possible des
risques dans l'exécution d'un travail et une source de nuisances
physiques mais aussi des nuisances morales lorsque des anomalies entrainant des
tensions psychologiques.
USINE
Interaction organisationnelle
Poste P1 ATELIER
Poste P2
I1 T1T1
L
E
T2
I2
T3E3
I3
IAP
IAO MAGASIN
POSTE P3
E4
I4 T4
Figure 8 : interaction
organisationnelle
8. Suivant le moment de la journée de travail, l'homme
se trouvera dans de situations spatiales. En activité à son
poste, en déplacement hors de son poste mais à l'occasion du
travail, en conclusion pour rejoindre ou quitter son poste de travail, les
situations transitoire ST (vestiaire, douche, réfectoire, salle de
repos, etc.). à l'intérieur de l'entreprise, en circulation
(trajet domicile-travail), à l'extérieur de l'entreprise.
9. Enfin, à cette situation spatiale il y a lieu
d'ajouter le déphasage temporel, par rapport aux rythmes biologique
acquis, qui ont comme l'ont démontré les professeur WISNER et
CAZAMIAN, une influence sur la fatigue mentale, donc sur la
réceptivité et sur la défense de l'individu contre les
risques et les nuisances qui se pressent à lui au cours de son travail.
c'est ce que Jacque Dumaine appelle le déphasage chrono biologique
(DC).
CIRCULATION
Dans poste
Hors poste
Hors Atelier
Situations transitoires
Hors usine
Poste P1 ATELIER A1
Poste P2
USINE
T1E1
T2
I1 T1
L
I2
T3E3
IAP
I3
H
IAO ATELIER A2
POSTE P3
I4
T4E4
Autres locaux ST
Figure 9 : Déphasage chrono
biologique
0h 8h 16h 24h
ST= Situation diverses suivant déroulement de la
journée
DC= Déphasage chronobiologique Activité
principale Activités hors entreprise
Suivant le moment de la journée de travail, l'homme se
trouvera dans de situation.
En résumé, ce schéma de
référence regroupe les facteurs principaux du scénario de
travail :
I : les individus
E : les équipements
T : les tâches aux procédures de travail
avec leurs phases successives au cours du temps H
Mi : le milieu environnent du poste
L : les liaisons entre exécutants
IAP : les interactions de proximité
IAO : les interactions organisationnelles
ST : les situations transitoires, spatiales de l'individu
lors de sa journée de travail
DC: le déphasage chrono biologique
C'est donc à travers le scénario de travail
qu'il faut analyser la conception d'installation nouvelle ou la correction
d'installation existante. A travers le développement de ce scenario de
travail, la recherche des anomalies possibles et la conception des corrections
d'installation peuvent être systématisées.
1.4.2 Anomalie et action
possibles
Selon Szekery cité par Tshilonda, toute situation de
risque ou de nuisance correspond à une anomalie dans le modèle
que nous venons de voir. Chaque situation de risque ou de nuisance peut alors
se définir comme une variation ou un dysfonctionnement par rapport
à un modèle idéal imaginable et réalisable. On peut
donc porter du modèle pour déceler les anomalies possibles dans
le cadre d'une création future.
Le tableau ci-après résume les conclusions de
J.Dumaine en ce qui concerne les anomalies et les actions possibles en rapport
avec les facteurs ergonomique identifient dans les scenarios du travail de
J.Dumaine.
Tableau 4 : les anomalies et actions possibles en
fonction des facteurs ergonomiques.
N°
|
FACTEURS ERGONOMIQUES
|
ANOMALIES POSSIBLES
|
ACTIONS POSSIBLES
|
1
|
Individu
I
|
-Aptitude, adaptation et évolution des aptitudes
-déficiences physiques ou mentales
|
-sélection
-orientation
-formation
-Suivi médical et social, ou le recrutement
|
2
|
Equipement
E
|
-Adaptation dimensionnelle de l'équipement à
l'opérateur
-Adaptation fonctionnelle de l'équipement au travail
à exécuter
-Risque spécifiques des équipements et
outillages
-Chois et l'identification des substances et produits
|
-Etude des postures de travail
-Etude d'outillages et produits adaptés
-Méthodes de protection de prévention de
réglementation, etc.
-Identification étiquetage et fiches
réglementation
|
3
|
Tâche T ou procédure de travail
|
-Répétitivité à cycles courts
-Manque d'autonomie individuelle
-Relations de travail
-Absence d'éléments valorisation
-Fatigue physique
-Fatigue mentale ou nerveuse
-Risques liés aux gestes et postures imposées
-Définition ou l'absence de définition de
posture
|
-Enrichissement et restructuration des tâches
-Etude des risques potentiels
-Définition des procédures consignes et
règlements
|
4
|
Milieu
Mi
|
-Eclairage naturel ou artificiel
-Encombrement en termes de visibilité et de
circulation
-Bruits et vibrations
-Atmosphère (vapeurs, fumées et
poussière
-Température et intempéries
-Qualité de l'air
-Etat des surfaces de circulation
-Projections éventuelles des matières
-Aspect des surfaces environnement (laideur, tristesse ou
absence des couleurs)
|
-Etude d'amélioration des conditions physiques du
travail (éclairage, ombre, insonorisation, ventilation,
dépoussiérage et protection diverse)
- Esthétique industrielle et conditions
psychologiques
|
5
|
Liaisons entre l'exécutant
L
|
-Moyens de signalisation optiques ou sonore, les gestes ou les
voix
-Méthodes de transmission d'information (codes ou
langages normalisées)
-Travail isolé et sans liaison
|
-Diverses techniques de rationalisation des liaisons
|
6
|
Interaction de proximité
IAP
|
-Protection et isolation des postes de travail contre les
chutes d'objets, les projections, les éblouissements, les bruits, les
chaleurs, les fumées, les poussières, et les vapeurs
|
-Introduction d'écran, de cloison, des planchers de
masques ainsi que d'autres dispositifs protecteurs
-Insonorisation, l'isolation et la ventilation
|
7
|
Interactions organisationnelles
IAO
|
-Etat des stocks (ruptures de stocks)
-Transmission, information et d'instruction
-Absence d'économie de groupe
|
-Rationalisation des relations organisationnelle et la
-Restructuration des tâches
|
8
|
Situation transitoire spatiales
ST
|
-Encombrement des surfaces de circulation,
-Eclairage ou l'état des surfaces de circulation
|
Cfr Mi
|
9
|
Déphasage chrono biologique
D.C
|
-Périodes de repos
|
-Limitation du travail de nuit
-Programme de reclassement
-Suivi médical
-Hygiène et vie
|
|