3.1.8.2. Définition
Les Zones Tampons sont des régions jouxtant les Aires
protégées et dans lesquelles les activités sont
partiellement limitées pour assurer une protection supplémentaire
à l'aire protégée tout en apportant des avantages non
négligeables aux communautés rurales du voisinage (MacKinnon, J.
et al. 1990)
La Zone Tampon est une zone périphérique
à une zone intégralement protégée où une
valorisation durable des ressources est envisageable dans la mesure ou elle ne
transforme pas fondamentalement le fonctionnement de l'écosystème
et sa biodiversité. C'est une zone
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destinée à marquer la transition entre l'aire du
parc national et les zones où les activités forestières,
minières cynégétiques ou agricoles, sont librement
pratiquées.
Marc Rodriguez, et al page 6 ; définissent une
Zone Tampon ou zone d'amortissement « Buffer Zone » comme une zone de
protection des parcs et réserves naturels. Ce sont des zones plus ou
moins classées, selon les situations.
Mackinnon, J. 1986, présente une zone tampon comme une
zone d'exploitation raisonnée des ressources naturelles pour compenser
la perte liée à la mise en défens de la zone centrale.
Selon M.Shane Smith 2003, différents termes sont
employés pour décrire une zone tampon: c'est l'espace personnel
(en psychologie), secteur physique qui sépare les forces d'opposition,
où certaines règles doivent être respectées par
toutes parties en conflit existant ou potentiel afin d'éviter
d'escalader les hostilités.
Brown, Michael et al. 1992, dans leur
réflexion sur la gestion des Zones Tampons en Afrique...
précisent que la fonction des Zones Tampons consiste à «
absorber les chocs » entre les activités humaines et les
intérêts de la zone protégée de part leur
capacité assez remarquable dans la résolution des conflits
liés à l'utilisation de l'espace et des ressources naturelles.
Le Zonage, concept de réserve de la biosphère du
MAB (figure 10) semble efficace pour satisfaire les besoins prioritaires des
populations locales, il sert à prévenir les hostilités
entre les populations locales et l'aire protégée, à
l'exemple des conflits consécutifs aux dégâts causés
par les animaux sauvages dans les cultures vivrières.
Figue 10 : Zonage schématique d'une aire
protégée (source: Mengue-Medou, C. 2002)
Dans la région de Mananara-Nord, à Madagascar,
le aye-aye (Daubentonia madagascariensis), un
lémurien, nocturne (protégée par la loi ainsi que par les
croyances locales traditionnelles) très chassé autrefois à
cause de ces graves dégâts aux plantations de cocotiers, doit sa
survie grâce au zonage de l'espace (Ramangason, 1993). Ceci montre la
voie d'une entente écologique possible entre développeurs et
protecteurs.
Au niveau des zones tampons on fait des essais de culture de
certaines plantes plus ou moins utile à l'homme mais qui ne sont pas
consommées par les animaux dévastateurs des champs (exemple
l'Artemisia annua médicaments anti-malariens; -et
variété de Blé non appété par oiseaux) des
cultures de haies d'épineux (exemple
en Île Maurice contre les gorilles et autres animaux).
Si efficaces de tels dispositifs peuvent contribuer à
réduire les conflits entre les hommes et les animaux ; améliorant
ainsi le bien-être des communautés rurales en
périphérie des aires protégées.
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