3.1.1. Plan d'aménagement d'une aire
protégée
Il semble être un outil de gestion indispensable
lorsqu'il résulte d'un processus de négociation et de
facilitation entre les acteurs. Son aboutissement et son application
représentent de fait la résolution de beaucoup de conflits. Le
plan d'aménagement précise les ressources de l'aire
protégée (localisation); planifie les activités de
conservation, de développement et de valorisation à mener dans
les différentes zones délimitées; détermine
les structures (centralisées ou
décentralisées) à mettre en place ainsi que leur
rôle; il précise les programmes budgétisés
d'activités.
3.1.2. Méthodes traditionnelles
Pour réduire le nombre d'incursions des animaux
sauvages (par exemple des éléphants) dans leurs champs, les
communautés ont eu recours à diverses méthodes
traditionnelles. Frapper sur des boîtes en étain et crier, siffler
ou encore des grappes de boîtes de conserve vides (sous forme de
clochettes) suspendues à distance régulière le long d'une
liane, des lampes ou des feux allumées à l'intérieur ou en
périphérie des champs, des barrières érigées
autour des maisons, des détonations de carabine (tirées par les
villageois et les gardes) pour effrayer ou tuer les éléphants
importuns. Selon les endroits, ces méthodes n'ont que des effets
à court terme car les animaux finissent par s'y habituer.
3.1.3. Refoulement, abattage administratif, bagage et
clôtures
Pour plus d'efficacité dans les techniques de
refoulement, il est nécessaire de pouvoir suivre les déplacements
des troupeaux d'éléphants par exemple, dans leur milieu naturel.
La battue administrative, dérivé du culling mais différent
du game culling est une solution pour parer aux cas d'urgence et lorsque le
troupeau est jugé important et estimé menaçant pour les
vies humaines. Le bagage est un procédé qui consiste à
fixer un collier radio émetteur sur certains éléments du
troupeau. Grâce au suivi par satellite, on peut localiser leurs
déplacements et prévenir les conflits. Cette solution peut
être exploitée sur le plan touristique car en connaissant les
mouvements des éléphants, on peut mieux organiser leur
observation. En avril 2003, dans le cadre du programme WWF / parc national de
Nki au Cameroun, un vétérinaire du zoo de Caroline du Nord, en a
procédé à l'immobilisation des éléphants de
forêt (Loxodonta africana cyclotis) sur lesquels des colliers
radio-émetteurs ont été fixés (figure 5 et 6). Les
signaux envoyés par les colliers aux satellites permettent de suivre
leurs mouvements.
Figure 5 : Immobilisation d'un éléphant de
forêt ((c) WWF / Leonard Usongo)
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Figure 6: fixation d'un collier radio-émetteur sur un
éléphant de forêt (Source: (c) WWF / Leonard Usongo)
Les clôtures (barbelés, grille, clôture
électrique, canaux ou fossé, ligne de piège, etc) peuvent
être érigées entre l'aire protégée et les
terres agricoles (figure 7) pour contenir les animaux sauvages dans les
réserves et d'empêcher les animaux domestiques d'y entrer.
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D'autres méthodes alternatives qui sont parfois
être utilisées sont : le transfert d'animaux excédentaires,
l'immuno-contraception (castration chimique) et la vasectomie (non
expérimentée) des mâles dominants. L'élevage des
espèces non conventionnelles semble être une alternative aux
conflits résultant du braconnage.
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Figure 7: Elephants challenging an electric fence. (Source: L.
Osborn).
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