3.1.4. Les « bombes » au piment
Résoudre les conflits d'intérêt entre
l'homme et la faune sauvage est un objectif abordé selon
différents angles. Sur ce, pour faire face aux incursions
d'éléphants et éviter ainsi que les agriculteurs ne les
abattent, le Programme du WWF pour l'éléphant d'Afrique
expérimente actuellement des méthodes très pratiques. Des
pulvérisations d'un aérosol à base d'huile de piment,
associées à des bruits stridents, semblent efficaces pour les
éloigner. Le piment et l'huile (de vidange) de moteur ont
encouragé les communautés locales à soutenir le parc
national de Quirimbas nouvellement créé au Mozambique.
Il s'agit de la combinaison de deux méthodes (de
refoulement) plus fréquemment employées, des barrières de
cordes enduites d'huile de moteur et de piment ; la "bombes" de piment est un
mélange d'excrément d'éléphant et de piment
séché mis en boule que l'on fait brûler ; les figures 8 et
9 ci-dessous illustrent la production des bombes au piment et des cordes
huilées (par les villageois de Ngaia) accompagnée d'une
démonstration de la mise à feu aux "bombes" au piment.
La fumée dégagée est irritante; les
éléphants s'éloignent rapidement car n'appréciant
pas l'odeur. Cette odeur de piment peut tenir les éléphants
à l'écart pendant trois nuits. C'est une leçon que les
éléphants finissent quand même par comprendre. Cette
combinaison d'ingrédients très efficace par son action rapide;
requière néanmoins de la patience face au problème
croissant du conflit Homme/Eléphant.
Figure 8 : Production de la bombe au piment ((c) WWF / Peter
Bechtel)
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Figure 9 : Démonstration de la mise à feu de la
« bombe » aux piment ((c) WWF/ Peter Betche)
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3.1.5. Compensations par le développement de
l'écotourisme
Plusieurs autres expériences à travers le monde
ont permis de modifier le regard des populations rurales sur l'environnement en
faveur de la protection de la faune qui sans être mise en péril,
paie un tribut en nature en compensation des pertes de récoltes. A titre
d'exemple, Le projet de conservation de la biodiversité dans la
vallée du Zambèze mené au Zimbabwe par le Cirad et
financé par l'aide française (ministère des Affaires
étrangères, FFEM) a contribué à restaurer un
équilibre entre les animaux et les humains pour partager l'espace.
Le développement d'un écotourisme dans la
région (autre source de revenus importante) basé sur les paysages
protégés, la vision de la faune ainsi que sur la chasse sportive
a permi la valorisation de la faune contribuant ainsi au développement
des villages et au mieux-être des habitants. La viande de brousse issue
de la chasse sportive a été mise à la portée des
villageois comme source de protéines animales. Les villageois
participent aux concertations et aux négociations tel sur les quotas de
prélèvement, et l'augmentation des produits et des revenus locaux
issus de l'exploitation de la faune.
La compensation financière due au manque à
gagner des communautés locales par la perte partielle de leur droit
d'usage des terres permet de minimiser les conflits fonciers et de garantir la
sauvegarde des cheptels fauniques à l'exemple du rhinocéros au
parc d'Amboseli (UICN, 1984). Les conflits homme - faune sauvage ont
été atténués dans la réserve de la
biosphère d'Amboseli au Kenya par la redistribution aux populations, de
25% provenant des recettes du parc (droits d'entrée, taxes de chasse)
sous forme de services communautaires (Nyakweba, E.N., 1993).
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