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Spécificité des actifs et structure financière.


par SOUFYANE BOUJANE
Université CADI AYYAD Marrakech - Master Economie de l'Energie et de la Finance 2020
  

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Chapitre 1 : Spécificité des actifs et structure financière :
fondements théoriques

Introduction

Au cours de ces dernières années, de nombreuses études et recherches ont été réalisées pour expliquer la structure financière des firmes. Ces études suggèrent que les firmes ont intérêt à choisir une structure du capital en fonction des coûts et des avantages associés à chaque source de financement. En revanche, la théorie classique (Durand, 1952) a soutenu que la firme a intérêt à s'endetter au maximum pour atteindre une valeur maximale. Selon les tenants de cette théorie, le ratio d'endettement optimal est lié à la limite d'endettement qui maximise le rendement des actionnaires. Outre, Modigliani et Miller (1958, 1963) ont pris la fiscalité comme facteur déterminant du niveau d'endettement. Ils suggèrent que les entreprises ont intérêt à augmenter leurs parts de dette financière au maximum pour profiter de la déductibilité des charges financières. Cette opération a pour effet d'augmenter la valeur de l'entreprise en ajoutant la valeur actuelle des économies d'impôt à la valeur de la firme. Cependant, la prise en compte des coûts de faillite impose aux firmes de faire un arbitrage entre les coûts et les avantages de la dette.

Les études empiriques dans ce domaine ont affirmé l'existence d'un nombre de déterminants de la structure du capital, autre que la fiscalité et le risque de faillite. Notamment, les garanties, la taille des entreprises, les possibilités de croissance, la profitabilité... etc. Dans ce cadre, la théorie des coûts de transaction soutient que le caractère spécifique des actifs à financer détermine leurs structures de capital. Williamson (1985) a soutenu que la spécificité des actifs affecte la structure du capital des firmes par le biais des coûts de transaction et donc la valeur de la firme.

Le présent chapitre est composé de deux sections, il a pour objet de présenter une revue de littérature des principaux fondements théoriques et empiriques des déterminants de la structure financière. La première section s'articule autour des fondements théoriques de la structure financière des firmes. La deuxième section sert à présenter une description théorique et empirique de la théorie des coûts de transaction, précisément, la spécificité des actifs.

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Section 1 : Les fondements théoriques de la structure financière

1.1.1 L'optimalité de la structure financière

Selon les adeptes de la théorie classique, le choix d'une structure optimale a un effet positif sur la valeur de l'entreprise. David Durand (1952) affirme que la maximisation de la valeur d'une firme dépend de la manière dont elle finance ses activités. En effet, toute augmentation de la dette financière implique une augmentation de la rentabilité financière des bailleurs de fonds (levier financier). En revanche, les tenants de cette théorie soutiennent que le taux de rentabilité des fonds propres de la firme varie avec le risque financier associé au degré d'endettement. Ils stipulent que la firme a intérêt à augmenter sa dette financière au maximum, si et seulement si, cette augmentation maximise la rentabilité financière1 des investisseurs.

En effet, au fur et à mesure que l'entreprise augmente sa part de la dette, le coût moyen pondéré du capital diminue. Celui-ci représente la part de chaque ressource (capitaux propres ou dette) par rapport aux ressources totales. A une limite précise, les bailleurs de fonds deviennent exigeants en termes de rémunération. Cette situation a pour effet d'augmenter le coût moyen de financement et donc de baisser la valeur de l'entreprise.

Malgré son importance comme étant une théorie de base portant sur la structure financière des firmes, la théorie du bénéfice net d'exploitation de David Durand (1952) reste incomplète en termes d'analyse de l'indépendance de la structure financière. En effet, le développement théorique du débat sur la neutralité de la structure financière sur la valeur de la firme a été exposé plus tard par Modigliani et Miller (1958).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry