2.1.2.2 Endettement direct sur le marché des
capitaux
Le recours au marché des capitaux consiste à
émettre des titres de créances ou de propriété par
les entreprises pour assurer leur besoin de financement. Il assure la
confrontation de l'offre et de la demande entre les agents à
capacité de financement et ceux à besoin de financement. En
effet, les entreprises émettent des titres de créance pour
emprunter des fonds très importants auprès des investisseurs
existants au sein du marché de capitaux. Ces titres peuvent être
des obligations émettes sur le marché obligataire ou des titres
de créance négociables sur le marché monétaire.
2.1.2.2.1 Les obligations
Les titres d'obligation sont des titres de créances
empruntées par désintermédiation sur le marché
obligataire. Ces titres sont définis par les entreprises sur la base de
certains objectifs ciblés en fonction de leurs besoins de financement.
En principe, Les obligations sont des titres
~ 41 ~
22 1% des entreprises de grande taille, 12% des
entreprises de moyen et petite taille et 87% d'entreprises de très
petite taille.
~ 42 ~
qui se caractérisent par une valeur nominale, un prix
d'émission, un taux d'intérêt, un prix de remboursement et
une longue durée de 2 ans en minimum. Les obligations émises
peuvent être des obligations ordinaires, remboursables en actions (ORA),
convertibles en actions (OCA) ou à bons de souscription d'actions
(OASA).
En 2017, les émissions des titres d'obligation des
entreprises marocaines ont connu une accélération atteigne un
taux de 3.30% par rapport à 2016. En principe, ce sont les banques qui
font la plupart des appels d'endettement obligataire, avec un montant total de
12997 MM de dirhams. Les entreprises non financières ont émis une
somme de 10555 MM de dirhams de titres obligataires avec une variation de 105%
en rapport à 2016.
Tableau (2.4) : Evolution des émissions
obligataires des entreprises marocaines (En millions de dirhams)
(2013-2017)
Année
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Sociétés bancaires
|
2250
|
4200
|
7000
|
8600
|
12997
|
Autres sociétés de financement
|
-
|
460
|
830
|
250
|
1350
|
Sociétés non financières
|
2250
|
12024
|
7312
|
5150
|
10555
|
Totaux
|
4500
|
16684
|
14000
|
24902
|
24902
|
Source : Elaborer sur la base des rapports de la BAM
En 2018, les entreprises marocaines non financières
cotées réalisent une part très importante des
émissions obligataires au sein du marché boursier. Le taux de ces
émissions atteigne 63,38% des émissions globales des entreprises
cotées. Le tableau (2.5) présente l'évolution des
émissions obligataires des entreprises marocaines cotées :
Tableau (2.5) : Evolution des émissions des
emprunts obligataires des entreprises
marocaines cotées (2015-2018) (en millions de
dirhams)
Année
|
Entreprises financières
|
Entreprises non financières
|
Totaux
|
Variation
|
Montant émis coté
|
Montant émis non coté
|
Montant émis coté
|
Montant émis non coté
|
2015
|
1491,8
|
2954,1
|
63,8
|
1132,4
|
5642,1
|
-
|
2016
|
383,9
|
5216,1
|
554,2
|
4445,8
|
10600
|
87,87%
|
2017
|
657,9
|
3092,1
|
-
|
-
|
3750
|
-64,62%
|
2018
|
584,4
|
3965,6
|
50,5
|
749,5
|
5350
|
42,66%
|
Source : réaliser sur la base des rapports de la
BVC
2.1.2.2.2 Les titres de créances
négociables :
Les titres de créances négociables sont des
titres de créance émettent sur le marché monétaire
et offrent aux entreprises émettrices des fonds liquides à court
et à moyen terme. Ces
~ 43 ~
titres donnent à leurs porteurs un droit de
créance et comprennent : les certificats de dépôt (CD), les
bons de sociétés de financement (BSF) et les billets de
trésorerie (BT).
Selon les rapports réalisés par la BAM et
l'ACAPS en 2017, les émissions des titres de créances
négociables des entreprises marocaines ont connu une
accélération importante. En principe, cette augmentation est due
aux émissions des titres de certificats de dépôt par les
banques avec un taux de 75,36% des émissions globales en 2017. En outre,
les bons des sociétés de financement et les billets de
trésorerie émettent, respectivement, par les
sociétés de financement et les entreprises non financières
marocaines atteigne un taux respectif de 13,53% et 11,09% des émissions
globales. Le graphique (2.) présente les évolutions des
émissions des titres de créances négociables par les
entreprises marocaines pendant la durée 2015-2018.
Graphique (2.3) : Evolution des émissions des
titres de créances négociables des
entreprises marocaines (2015-2018) (en millions de
dirhams)
50000 45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 10000
5000
|
|
|
0
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
CD
|
47498
|
21245
|
28181
|
39047
|
BSF
|
7502
|
4979
|
3889
|
7015
|
BI
|
11322
|
15464
|
4385
|
5749
|
Source : effectuer sur la base des rapports de la BAM et
l'ACAPS
2.1.2.3 Autres modalités de financement 2.1.2.3.1
Les crédits fournisseurs
Lors d'une opération d'acquisition d'une immobilisation
ou l'achat d'un bien ou d'un service, les entreprises essayent d'obtenir des
crédits auprès leurs fournisseurs. Les crédits
fournisseurs sont considérés comme des sources de financement
permettant à une entreprise de réaliser un gain futur sur les
factures non encore payées. Cette modalité de financement reste
le choix principal de financement à court terme pour les entreprises.
Les entreprises marocaines profitent de cette modalité
de financement comme source de financement prioritaire à court terme. En
effet, grâce à une enquête faite par la BAM sur la base
~ 44 ~
d'un échantillon composé de 74400 entreprises en
2017. Par taille, les grandes entreprises affichent les délais les plus
élevés de leurs crédits fournisseurs, atteignant 115 jours
d'achats en 2017, avec une hausse de 10 jours une année auparavant. Ce
résultat est revenu à la capacité de ces entreprises
à négocier leurs factures en imposant leurs conditions d'achats
sur les fournisseurs grâce à leur poids dans le marché,
à la diversification de leurs activités et à leur
capacité de remboursement. En revanche, les crédits fournisseurs
accordés aux entreprises de très petite et petite et moyenne
taille atteignent respectivement 71 et 106 jours en 2017, contre 65 et 103
jours affichés en 2016.
2.1.2.3.2 Crédit-bail
Le crédit-bail est une opération de location
d'un bien meuble (équipements et matériels...) ou un bien
immeuble (bâtiments et construction...) rendue par des
sociétés de financement spécialisées
appelées organismes de crédit-bail. Sur le plan financier, le
crédit-bail est considéré comme une source de financement
substitut d'emprunt grâce à ses avantages fiscales et à la
facilité de son accordement. Néanmoins, les intérêts
versés aux sociétés de crédit-bail sont plus
couteux en comparaison avec celui versés aux créanciers d'un
emprunt.
Graphique (2.4) : Evolution des crédits bail
accordés aux entreprises marocaines
non financières (2013-2018) (en milliards de
dirhams)
180
175 170 165 160 155 150
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2013 2014 2015 2016 2017 2018
|
|
|
Crédit bail
|
|
Source : effectuer sur la base des rapports de la BAM
2013-2018.
La période 2013-2018 est marquée par une forte
croissance des crédits bail accordées par les
sociétés de financement aux entreprises marocaines non
financières. Tout d'abord, le montant total des crédits bail
accordés à ces entreprises atteigne 994,8 milliards de Dirhams
~ 45 ~
entre 2014 et 2018. Ce constat montre l'importance prise par
cette modalité de financement dans les décisions de financement
de ces entreprises.
2.1.2.3.3 Les crédits interentreprises
Un crédit interentreprises est un crédit
financier où les entreprises jouent le rôle d'un emprunteur.
Cependant, la situation de leurs besoins de financement est négative
grâce à leurs soldes positifs des créances clients et
dettes fournisseurs, ce qui les rendent d'être des emprunteurs nets.
Alors, comme présenté ci-dessus, les entreprises marocaines
disposent de plusieurs sources de financement externes et internes. Parmi ces
sources de financement, la plus utilisée par celles-ci est l'emprunt
bancaire, avec une part de plus de 64% de la dette globale des entreprises non
financières. En effet, selon la BAM, ces emprunts atteignent 485
milliards de dirhams en 2018.
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