1.2.2.1 La définition d'un actif
spécifique
Un actif spécifique est tout investissement
difficilement redéployé vers des usages alternatifs (Williamson,
1992). Le développement de cette définition rend
opérationnelle l'analyse de la théorie des coûts de
transaction. Du fait que la réutilisation d'un tel actif
spécifique engendre certains coûts élevés non
intégrés dans le système économique. Mocnik (2000)
affirme que la réaffectation de certains actifs propres aux entreprises
engendre une perte significative de valeur et donc sont moins susceptibles
d'être redéployés vers d'autres fins. Ce problème de
la non-réutilisation engendre des difficultés dans leur
financement16.
En effet, Williamson (1988) a soutenu, dans le cadre de sa
théorie des coûts de transaction, que le type de gouvernance
choisi en fonction de la dette ou des capitaux propres
12 Williamson (1985) a classifié ses
coûts en deux catégories : des coûts ex-ante nés
durant la phase de recherche d'information. Ils sont associés à
la rédaction et la négociation d'un contrat (Williamson, 1994).
Des coûts ex-post, associés aux coûts liés à
la réalisation ou l'achèvement du contrat (coûts de
marchandage, d'organisation, de gouvernance, d'engagements...).
13Chanson (2014) dit que la TCT repose sur la
comparaison des structures de gouvernance.
14Dans une analyse critique de la TCT, Boissin
(1999) stipule que la mise en place d'une relation bilatérale sur la
base d'un actif spécifique, rendre le risque de la
non-rentabilité de celui-ci réel lorsque l'un des parties cherche
personnellement à en tirer de profit.
15Riordan et Williamson (1985) stipulent que le
facteur responsable dans la différentiation des coûts de
transaction résulte d'une variation du degré de
spécificité des actifs.
16Aivazian et Berkowitz (1998) intègrent
l'analyse de la question du redéploiement des actifs et attestent que
plus l'actif est redéployé plus l'entreprise a
intérêt à augmenter son levier financier.
~ 27 ~
dépendra de la nature et des caractéristiques
des actifs utilisés dans chaque projet. Il affirme qu'il est
nécessaire de s'intéresser aux caractéristiques des actifs
(spécificité) et à leur mode de financement. En effet,
dans les travaux de Balakrishnan et Fox (1993), les actifs spécifiques
créent aux entreprises un problème lié à la nature
et au redéploiement de ces actifs eux-mêmes lors d'un financement
par endettement (capacité limitée). Outre, ces actifs offrent une
opportunité basée sur la capacité de l'entreprise à
gérer sa structure de gouvernance et ses relations envers
l'extérieur. Par ailleurs, il est essentiel d'avoir une structure de
gouvernance optimale dans le choix de mode de financement des actifs
spécifiques (Choate, 1997).
|