1.2.1.2 L'apport d'Oliver Williamson
La théorie d'Oliver Williamson (1975) approfondie
l'analyse précurseur de Ronald Coase sur la théorie des
coûts de transactions. L'analyse de Williamson porte sur les explications
des facteurs qui sont à l'origine de ces coûts. Ses propositions
théoriques sont fondées sur les relations institutionnelles et
contractuelles des agents économiques à l'intérieur et
à l'extérieur de la firme. En effet, Williamson (1975)
développe sa théorie institutionnelle de la firme en mettant le
point sur deux hypothèses principales :
1.2.1.2.1 La rationalité
limitée
Compte tenu de l'asymétrie d'information, de
l'incertitude et de la capacité cognitive limitée des agents qui
ne leur permettent pas d'envisager les réactions et les
évènements des autres, la notion de rationalité
limitée pose un problème d'alea morale. En effet, Williamson
propose l'implication des contrats entre les agents qui se caractérise
par l'incomplétude pour prévoir largement les
événements possibles. Par conséquent, les relations
contractuelles entrainent des problèmes contractuels, nommés
« post-contractuel », qui dégagent à leur tour des
coûts ex-post apparaissent lors et après la signature du contrat.
D'autre part, l'incomplétude de ces contrats demande une
renégociation et offre la clé à la naissance des
comportements opportunistes et à la manipulation de l'information par
les parties contractantes.
1.2.1.2.2 L'opportunisme
Compte tenu de l'incomplétude et de la
nécessité de renégociation des contrats qui créent
des comportements opportunistes, les individus cherchent, en fonction de leur
volonté, d'agir en leurs propres intérêts. En effet, la
manipulation de l'information résulte de l'opportunisme avant ou
après la signature du contrat a pour objet de tirer plus de profit
individuel en fonction des événements imprévus. Williamson
a soutenu que le problème d'opportunisme s'exerce essentiellement dans
le cas où les agents réalisent une transaction basée sur
les actifs spécifiques. L'appropriation de la quasi-rente
prévenue de ce type de transaction crée un conflit
~ 26 ~
potentiel du fait que les parties croient que l'autre capte
l'essentiel du bénéfice de la transaction. Ce qui engendre une
augmentation des coûts de transaction.
En revanche, Williamson (1994) définissait les
coûts de transaction comme étant des coûts12
payés lors d'une relation économique ou autre, qui prend la forme
d'un problème contractuel afin de réaliser une transaction d'un
bien ou d'un service. Dans ce sens, pour minimiser ses coûts,
l'entreprise fait un choix optimal entre ses modes de gouvernance13.
Williamson (1988) expose que les entreprises acceptent d'internaliser leurs
transactions lorsque les coûts engendrés par celles-ci sont
faibles par rapport aux coûts du marché14. Par contre,
lorsque ces coûts sont élevés, l'entreprise externalise ses
transactions. Ces modes de gouvernance se présentent en trois
caractéristiques : l'incertitude, la fréquence et la
spécificité des actifs. Cette dernière présente la
particularité des transactions les plus importantes lors de leur choix
de mode de gouvernance. En effet, plus l'actif détenu a un degré
de spécificité élevé, mieux les coûts
liés à sa transaction15 au sein du marché
seront élevés (Williamson, 1986).
1.2.2 Spécificité des actifs et structure
de capital d'une firme
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