Accord-cadre d'Addis Abeba. Analyse de l'incidence sur la RDC six ans après.par Modeste Keta ibutshi Université Nationale Pédagogique - Licence 2018 |
I.1.2. NEGOCIATIONSLe terme négociation pose toujours problème quant à ce qui concerne sa définition. On le retrouve aujourd'hui partout, confondu avec plusieurs autres notions allant dans le même sens, qu'en cela ne tienne, nous allons essayer dans la mesure du possibleà le définir. 1.origine et histoire du mot négociationNous sommes dans la Rome antique, vers les années 700 avant J.-C. Une centaine de familles de guerriers, en provenance d'au moins trois « envahisseurs » successifs, ont décidé de faire la paix et viennent de fonder la ville de Rome. Chacune de ces familles, qui possèdent les terres et les chevaux, a son « grand ancêtre » d'origine quasi divine, son « pater », dont la descendance porte le nom et constitue une « gens ». L'ensemble de ces « gens » forme la caste des « patriciens » qui n'ont aucune activité productive, mais gèrent, administrent la cité (sénateurs) en occupant les postes de magistrature7(*). A côté des patriciens, la deuxième caste est constituée des membres des tribus (quatre tribus urbaines et trente tribus rustiques). Ils assument toutes les tâches de production artisanale et agricole et constituent la plèbe. Les plébéiens n'ont aucun droit civil et pas d'état civil, mais ils sont des hommes libres (liber) et ont le droit de posséder. En 578 avant J.-C., Servius Tullius décide que les plébéiens riches seraient considérés comme citoyens, au même titre que les patriciens. Enfin apparut une troisième caste : les peuples vaincus par Rome et qui n'avaient pas été exterminés au cours ou après la bataille, c'est-à-dire qui avaient été épargnés, devenaient esclaves. Ils sont des objets, appartenant à leur vainqueur ou à ceux qui les achètent. Ils accomplissent les travaux domestiques et de divertissement, mais aussi, parfois, les travaux physiquement pénibles8(*). L'esclave peut être affranchi (libertus), mais il reste jusqu'à sa mort sous le « patronat » de son ancien maître. Les enfants d'esclaves sont eux-mêmes esclaves alors que les enfants d'affranchis deviennent des citoyens libres. 2. Définition de la négociationRepartons du latin negociatio qui désigne en premier sens le négoce et les affaires de banque, en second le commerce et le trafic, et de negociator ou negotians qui désignent en premier lieu le négociant, l'homme d'affaires, l'entrepreneur, le banquier, voire le spéculateur, en second lieu le marchand, le commerçant, voire le trafiquant, et, en troisième lieu, l'agent, l'intermédiaire. Négoce apparaît en français dès le XIIe siècle, au pluriel (négoces), au sens des affaires. Négocier apparaît au XIVe siècle au sens de faire du commerce, négociateur au sens de régisseur et négociation au sens d'affaires. Au XVIe siècle, négoce au singulier désigne « une affaire », un trafic, un commerce, d'où négociant ; négociation prend alors le sens d'action de s'entremettre. Les sens de négociant et de négociateur vont rester très voisins jusqu'au siècle dernier. Le Larousse de 1923 en deux volumes établit clairement la différence : est négociant celui qui fait le commerce alors que le négociateur est « celui qui négocie une affaire considérable auprès d'un Prince ou d'un État, et, par extension, celui qui négocie une affaire quelconque ». A propos de négociation, il parle de « l'art de mener à bien les grandes affaires, les affaires publiques, de l'action de vendre ou de transmettre à un autre des effets de commerce ou des lettres de change, enfin des rapports de deux ou plusieurs États qui veulent traiter d'un acte ou d'une affaire ». On peut noter que la négociation se produit à un niveau élevé, éventuellement à propos d'espèces, mais non de marchandises qui sont rejetées sur le négoce et le négociant qui fait commerce (du latin merx : la marchandise en elle-même). En droit international, le Larousse du XXe siècle écrit : « Le droit de négocier, qui est la première partie du droit de traiter, appartient aux États indépendants et souverains ». Enfin, H. Touzard écrit10 à propos des conflits du travail : « Chaque partie envoie des représentants avec le but de défendre les positions de leur organisation et d'arriver à une solution acceptable pour les deux camps ». Pour Christophe Dupont, « la négociation met face à face deux ou plusieurs acteurs qui, confrontés à la fois à des divergences et à des interdépendances, choisissent de rechercher volontairement une solution mutuellement acceptable qui leur permette de créer, de maintenir ou de développer une relation9(*)». De cette définition, retenons les aspects suivants : - La recherche de solutions mutuellement acceptables est préférable (quand cela est possible) dans la mesure où elles préservent les intérêts de l'acheteur tout en respectant les besoins du fournisseur ; - La relation actuelle et future est une dimension à prendre en compte dans la négociation si l'on souhaite fidéliser un fournisseur ou un client, voire coopérer avec lui sur de futurs projets. * 7 Pierre L. G. GOGUELIN, le concept de négociation, Document téléchargé depuis www.cairn.info169.159.212.9 - 11/05/2019 19h17. * 8 Pierre L. G. GOGUELIN, le concept de négociation, Document téléchargé depuis www.cairn.info169.159.212.9 - 11/05/2019 19h17. * 9 Cité par Audebert Patrick, Bien négocier, Éditions d'Organisation, 3e édition, 2005. Christophe Dupont a écrit de nombreux ouvrages de référence sur la négociation. |
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