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Gestion durable des adductions d'eau villageoises au Bénin


par Femi COCKER
Université d'Abomey Calavi - Master en droit option: marchés publics et partenariat public privés 2018
  

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A. Le chemin tortueux des réalisations

L'exemple le plus connu de tous est le processus d'appel d'offres. La mobilisation de la ressource avec les Partenaires Techniques et Financiers ou sur le Budget National n'est pas automatique. Elle se concrétise au bout d'un long processus. Une fois le financement disponible, les différentes étapes du processus de passation du marché depuis l'avis à

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manifestation d'intérêt jusqu'à l'attribution du marché de réalisation en passant par les études de faisabilité et d'avant-projet détaillé, dans la pratique, un an (01) est passé sans un seul coup de pioche ni la pose d'une seule conduite dans le meilleur des cas. Si la procédure n'a pas échoué pour des cas « d'offres infructueux » ou de faute administrative ou autre, elle continue l'année suivante pour quelques mois. Si tout va pour le mieux, les travaux démarrent vers la moitié de l'année et sont après un bout de temps suspendus à cause des pluies. Avec un peu de chance, la réception sera prononcée l'année suivante. Pendant tout ce temps, l'urgence est là et attend. La plainte des populations reste sans suite. Alors que depuis près de deux (02) ans, la ressource est disponible et attend la paperasse et les procédures pour servir à approvisionner en eau potable les braves populations des campagnes qui produisent la plupart des produits vivriers consommés en ville.

Après la réalisation, commencent les difficultés pour mettre en place un système de gestion durable de l'ouvrage.

B. Les difficultés de gestion durable

Une fois l'AEV construite et fonctionnelle, il faudrait penser à un système de gestion qui se dérobe un peu de la lourdeur administrative. Une gestion autonome serait appropriée. L'AEV n'a pas besoin de ressources extérieures pour fonctionner et se maintenir. Le dimensionnement est fait en sorte que les recettes issues de la vente de l'eau servent à l'entretien, au renouvellement et à l'extension du réseau. Compte tenu du caractère communautaire du service de l'eau, il faudrait éviter la gestion solitaire et prioriser l'approche participative.

Pour réussir la gestion durable des Adductions d'Eau Villageoises, il faut en amont mieux connaître les ressources en eau disponibles par l'organisation du suivi permanent de leur évolution qualitative et quantitative dans l'espace et dans le temps. Il faudrait également évaluer les besoins en ressources humaines en nombre et en qualification intervenant dans la chaine de gestion des AEV et disposer d'un système de formation et de recyclage continu approprié.

Il serait souhaitable que l'Etat prenne en charge les frais de gestion afin que la distribution de l'eau potable devienne enfin gratuite pour le bonheur de la population en milieu rural. En réalité, l'objectif que poursuit l'Etat en réalisant les infrastructures d'approvisionnement en eau potable est la consommation de l'eau potable pour éviter les maladies liées à l'eau. Mais lorsque l'eau est vendue et les usagers n'ont pas la capacité financière de l'acheter, ils retournent aux sources non conseillées et sont exposés à des maladies de tout genre. L'Etat gagnerait donc à adopter la politique de la gratuité de l'eau potable en milieu rural car cela garantie l'accessibilité effective

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des bénéficiaires à la ressource vitale. Ainsi, la mortalité infantile due au manque d'eau potable et à l'assainissement sera limité. Les femmes et les hommes seront concentrés sur leurs activités économiques et pourront contribuer au développement du pays. Les ressources que l'Etat allait gaspiller pour lutter contre le choléra et les autres maladies hydriques seront affecter pour d'autres actions de développement. Finalement, en soulageant la population rurale en mettant de l'eau potable gratuitement à sa disposition, c'est encore l'Etat qui est le premier bénéficiaire parce qu'il résout plusieurs problèmes à la fois.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci