Conclusion
Dans ce chapitre, les différents usages, leur niveau
de satisfaction, ainsi que les pressions exercées sur l'eau, ont pu
être identifiés ce qui permet une validation de l'hypothèse
3 selon laquelle les usages des ressources en eau dans le secteur
d'étude n'intègrent pas suffisamment les principes de la GIRE.
Ces usages sont classés en fonction du secteur d'activité. Ainsi,
chaque usage implique une ou plusieurs actions sur la ressource sans tenir
compte du principe de gestion intégrée et participative : des
actions de prélèvements, des actions d'extraction, des actions
d'artificialisation visant à l'aménagement des berges. L'analyse
de ces usages et des ressources disponibles met en exergue des cas
d'adéquation entre ressources et besoins surtout en ce qui concerne
l'approvisionnement en eau potable. Il en ressort que la quantité d'eau
potable utilisée par ménage varie en fonction de la situation
géographique. Les ménages des communes de Dangbo et d'Adjohoun
consomment une quantité supérieure à la moyenne de 34
#177; 12 litres/jour/habitant. Cependant, cette quantité
prélevée dépend de la disponibilité de la source
d'eau potable, de la distance ainsi que de la saison. Les résultats
d'analyse multivariée ont ainsi révélé un risque de
consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20
litres/jour/habitant lorsque les usagers sont en saison pluvieuse ou sont
confrontés à la non-disponibilité d'ouvrage
d'approvisionnement en eau potable et à des distances supérieures
à 300 m. Face à ces résultats et dans le but de l'atteinte
des ODD, il faudra donc réaliser des compléments d'ouvrages pour
assurer la disponibilité de la ressource en eau potable. Ensuite,
positionner ces ouvrages à des distances raisonnables des ménages
(moins de 300 m) et mieux, aider les ménages à disposer de l'eau
à domicile
178
(distance zéro). Enfin, assurer la
fonctionnalité des ouvrages surtout en période de forte demande
(saison sèche). Cette étude met également en
évidence les liens forts entre les usages. L'envahissement de ces masses
d'eau par les plantes aquatiques constitue également une source de
diminution de la production halieutique, de réduction des zones de
pêche et des zones navigables. D'autres actions ont également un
impact indirect via la modification des pratiques culturales, le drainage
agricole, la pollution due aux activités domestiques. Ces situations
peuvent donc contraindre certains usages. Il se pose dès lors la
question de la conciliation entre les usages domestiques, les usages agricoles,
la pêche et la navigation fluvio-lagunaire dans un contexte de
modifications des paramètres climatiques.
179
Chapitre 6 : Stratégie de mise en oeuvre efficace
de la GIRE dans le contexte des changements
climatiques
|