1.2 Les réformes de la Banque Centrale
Deux ans après l`indépendance en 1958, la
République de Guinée s'est dotée d'un système
bancaire et financier composé d'un Institut d'émission et de
banques commerciales.
L'institut d'Emission dénommé, la Banque de la
République de Guinée (BRG) est un établissement public
doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière, qui avait pour mission le contrôle de la circulation
fiduciaire, la distribution du crédit et l'appui à l'Etat dans la
conduite de sa politique économique.
Le fonctionnement de la BRG deviendra problématique du
fait qu'elle pratiquait parallèlement une politique monétaire
expansionniste à travers le financement des entreprises et des
dépenses publiques entrainant une recrudescence de l'inflation.
Dès 1985, le nouveau Gouvernement militaire
négocie avec le FMI, un Programme de Redressement Economique et
Financier (PREF), portant sur le système bancaire, la monnaie, les
finances publiques, les prix et les structures économiques. Les
réformes ainsi engagées vont porter à la fois sur la
dévaluation du Syli par rapport au dollar USD, et sur la restructuration
de la Banque Centrale. Le résultat de cette restructuration avait permis
à la Banque Centrale d'être dotée d'un nouveau statut et
d'une organisation fonctionnelle. Ce nouveau statut lui conférait les
prérogatives de l'émission de la monnaie, la conduite de la
politique de crédit, le refinancement du Trésor et des banques et
le contrôle de change. Elle restait toujours rattachée à la
présidence alors que la gestion de la dette a été
ramenée au Ministère des Finances.
Toutefois, le statut de la Banque Centrale va connaitre
plusieurs révisions, en 1960, 1985, 1994, 2009 et 2010. Les
révisions engagées portaient sur le taux du concours de la Banque
Centrale au Trésor public. Le poste concours au Trésor public
attirait l'attention des partenaires techniques et financiers du fait de ses
effets néfastes sur l'économie nationale. Le taux du concours du
trésor par la Banque Centrale était de 20% des recettes
ordinaires de l'Etat de 1985 à 1994 contre 10% en 1960.
En 2009, l'Etat réduit le taux de 20 à 5,
marquant ainsi sa volonté de réduire son recours au financement
de la Banque Centrale, qui pourrait avoir des effets sur la conduite de la
politique monétaire dont l'objectif demeure la stabilité des
prix.
Le Gouvernement de la Troisième République,
à sa prise de pouvoir en 2010, a conclu un programme FEC avec le FMI en
2012. L'une des recommandations du FMI pour lutter contre l'inflation
était de supprimer le concours de la BCRG au Trésor public pour
permettre à l'Etat de fonctionner sur la base caisse et d'instaurer
l'unicité de la caisse.
Dans la même logique, de nouveaux statuts ont
été promulgués en 2014, dont les principaux
éléments sont, la recomposition du Conseil d'Administration de la
Banque Centrale, la création d'un Comité de Politique
Monétaire et d'un Comité d'investissement des réserves de
change.
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