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Déterminants de la demande de monnaie en république de Guinée.


par Bruno Fagbon BILIVOGUI
Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaire - DESS en Banque et Finance 2017
  

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Section 2 : L'évolution de la politique monétaire en République de Guinée

Après avoir favorisé pendant des décennies le recours à l'action directe sur la liquidité bancaire, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a procédé au cours des années 1986, à la refonte de sa politique monétaire en optant, notamment, pour les instruments indirects. Ces différentes phases seront passées en revue dans cette section.

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2.1 La politique monétaire avant les années 1985

Jusqu'en 1985, la Banque Centrale de la République suivait des objectifs classiques, notamment, ceux visant la stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie nationale en faveur de la lutte contre l'inflation, l'équilibre de la balance des paiements, le plein emploi, le développement et la croissance économique.

Pour atteindre ces objectifs assignés pendant cette période, elle utilisait les instruments classiques que sont, le contrôle direct de crédit, le réescompte et l'open Market, les réserves obligatoires, le taux d'intérêt et le contrôle de change.

(i) Le contrôle direct de crédit

Dans le souci de limiter la progression rapide du crédit bancaire, la Banque Centrale pratique dès novembre 1964, le contrôle quantitatif et qualitatif du crédit. Pour agir sur la quantité du crédit, il fut institué un Comité Spécial de crédit sous la tutelle de la Banque Centrale qui devrait s'assurer de la conformité de toutes les demandes soumises par les banques spécialisées par rapport à la politique et aux priorités du Gouvernement.

Aussi, une politique de sélectivité de crédit a été mise en place pour faciliter l'accès aux crédits de certains secteurs et certaines activités. Cette politique favorisait les crédits aux entreprises publiques notamment à travers le financement du secteur agricole, des collectivités locales, des entreprises publiques. Quant aux entreprises privées industrielles, elles n'avaient accès aux crédits que si leurs activités étaient jugées prioritaires par le plan de développement et si elles étaient aussi solvables.

(ii) Le réescompte et l'open market

La Banque Centrale de la République de Guinée pour agir sur la liquidité des banques commerciales réescomptait au taux de 2.5% leurs effets de commerce. La manipulation de ce taux a permis d'agir sur la liquidité des banques primaires. L'année 1965 avait été marquée par une étatisation très poussée de l'économie Guinéenne dont le secteur public représentait 80% de la valeur ajoutée et bénéficiait 73% des crédits à l'économie.

S'agissant de l'open market, son utilisation était conditionnée par l'existence d'un marché monétaire actif, et cela n'était possible que si les acteurs potentiels disposent d'actifs importants et entourés de garantie suffisante, les rendant facilement négociables. Ce qui a conduit à l'abandon du réescompte et de l'open market.

(iii) Les réserves obligatoires

La politique des réserves obligatoires avait été instituée le 27 juillet 1960 et mise en vigueur en mai 1993. Ce retard s'explique par le fait que les banques primaires des pays de la CEDEAO n'avaient pas toutes la maitrise de leurs dépôts liquides dont la conversion en monnaie fiduciaire était très élevée. C'est ce qui expliquerait l'importance de la circulation fiduciaire dans la masse monétaire, qui représentait près de 57% en 1975 et 40% en 1979. Cette situation avait poussé les banques à appliquer un coefficient de liquidité très élevé dans le but de répondre à la demande de retrait par la clientèle. Ce contexte ne permettait pas à la Banque Centrale d'imposer aux banques des charges supplémentaires en les obligeant de constituer des réserves obligatoires. Par conséquent, cet instrument n'a été utilisé qu'à partir de 1993.

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(iv)

Le taux d'intérêt

La Banque centrale pratiquait la politique des taux bas dans l'espoir de stimuler les investissements pour accélérer le développement économique et permettre la production de biens et services à des prix de revient modérés afin de contenir l'inflation et préserver le niveau de vie de la population. Elle pratiquait de 1961 à 1967 des taux débiteurs différenciés par secteur d'activité alors que les taux créditeurs étaient fonction de la nature de l'instrument d'épargne privilégié.

Sous la pression des partenaires techniques et financiers (FMI et Banque Mondiale), la structure des taux d'intérêt débiteurs sera modifiée en 1981. Elle sera fonction du secteur bénéficiaire et de la nature de crédit.

(v) Le contrôle de change

Il a été utilisé dans le seul but de favoriser les entrées et sorties de devises dans le pays en vue de permettre l'équilibre du compte courant, d'une part, et de stabiliser le taux de change, d'autre part. Dans le souci d'un contrôle de change, le Gouvernement a créé l'Office de change2 en 1960 ayant pour attribution de s'occuper de la législation et de la réglementation de change.

Malgré la création de l'Office, le taux de change pratiqué n'a presque pas varié pendant 26 ans entre 1960 et 1985. Cette situation s'expliquerait par une absence du marché de change, et l'inconvertibilité de la monnaie, préjudiciable au développement des échanges extérieurs. Cette inconvertibilité était doublée d'une fixité rigide du taux de change avec une surévaluation de la monnaie impactant négativement l'investissement direct en Guinée.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore