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Déterminants de la demande de monnaie en république de Guinée.


par Bruno Fagbon BILIVOGUI
Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaire - DESS en Banque et Finance 2017
  

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Conclusion

Nous retiendrons dans ce chapitre que l'économie guinéenne a été longtemps caractérisée par une instabilité macroéconomique, une croissance économique volatile et faible, une dégradation du compte courant. Le déficit budgétaire souvent important est accompagné par une recrudescence de l'inflation et de la dépréciation de la monnaie nationale. Le secteur minier reste le principal pourvoyeur de recettes d'exportation (près de 90%).

Pour permettre le décollage économique de la Guinée, certaines contraintes et défis doivent être relevés notamment, pallier à l'insuffisance des ressources publiques, favoriser le développement du secteur privé, améliorer la qualité des institutions et renforcer la cohésion sociale. Ces contraintes et défis ne seront résolus qu'en prenant en compte certains facteurs entre autres, la bonne gouvernance et la qualité des institutions, la disponibilité des ressources humaines qualifiée, et le développement d'une base productive. C'est ainsi que le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES 2016-2020) a été non seulement élaboré pour prendre en compte ces facteurs mais également pour créer une base solide pour la vision 2040, qui devrait faire de la Guinée un pays émergent.

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CHAPITRE 2 : Politique Monétaire en Guinée

Dans ce chapitre, nous présenterons dans la section 1, l'évolution du système bancaire, dans la section 2, la Politique monétaire et, dans la section 3, les défis de la politique monétaire en Guinée.

Section 1 : Le système bancaire guinéen

Dans cette section, nous présenterons en premier lieu l'évolution du paysage bancaire et les reformes sur la politique monétaire en deuxième lieu.

1.2 Le paysage bancaire de la Guinée

Le paysage bancaire Guinéen n'était composé que de banques de la colonie française avant son indépendance en 1958. A la suite de l'accession à la souveraineté nationale, quatre banques étrangères ont continué leurs activités sur le sol guinéen, malgré la rupture des relations entre la France et la Guinée.

Aussi, les réformes monétaires engagées en 1983 avec les Institutions de Bretton Woods ont permis la liquidation de six banques d'Etat (BNDA, BGCE, Crédit National, BNSE et BC). Pour combler ce vide crée par cette liquidation, le Gouvernement guinéen a favorisé l'installation de banques commerciales en 1983, suivie en 1985 par l'ouverture de compagnies d'assurance, et en 1988 par la création des institutions de microfinance.

A partir de 1985, c'est avec des groupes français que les quatre banques de la place ont été créées (en 1985, Banque Internationale pour l'Afrique de Guinée, Banque International pour le Commerce et l'Industrie de Guinée avec Banque Nationale de Paris, Société Général de Banques de Guinée avec Société générale, en 1987, Union Internationale de Banques de Guinée avec Crédit Lyonnais), dans des conditions qui ont nourri quelques controverses. En 1991, la BPMG fût créée dans le but d'allier les intérêts privés guinéens à ceux de banques marocaines.

En 1992, le bilan agrégé des banques représentait 9.5% du PIB avec une bancarisation relativement faible. L'analyse de ce bilan montre que le total des dépôts était constitué de 82% des dépôts à vue, dont 31% des dépôts des non-résidents et 42 % libellés en devises. Les crédits mobilisés par les banques en 1992 étaient composés de 83.6% des crédits à court terme et le reste de crédits à moyen et long terme. Ces crédits étaient orientés en grande partie au financement des importations (crédits à court terme) afin d'éviter de financer les activités de production que les banques considéraient comme trop risquées.

La réforme monétaire enclenchée depuis 1985 a favorisé l'installation massive de plusieurs banques de capitaux étrangers (occidentaux et africains) entre 1996 et 2006. On note la présence de géants africains par la rentrée d'International Commercial Bank (1996), ECOBANK (1999), First International BANK (2006). Aussi, en 1996, le groupe bancaire géré par les groupes français (BIAO, BNP, SG et Crédit Lyonnais) représentait plus de 85% du système bancaire en termes de collecte de dépôts et de crédits distribués.

En 2008, cinq(5) banques commencent leurs activités parmi lesquelles, quatre (4) banques étrangères (Skye Bank Guinée, Banque Sahelo saharienne pour l'Industrie et le Commerce de Guinée, Banque pour le Commerce et le Financement, United Bank for Africa) et une banque de développement agricole et minier de capitaux privés guinéens (Banque Africaine de Développement Agricole et Minier de Guinée). Malgré la présence massive de ces banques, le système bancaire reste relativement

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concentré en termes de volume de dépôts collectés et de crédits distribués. Trois grandes banques détenaient 76% des dépôts et 78% des crédits du système bancaire.

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