Première partie : Le contexte économique
en République de République de Guinée
Cette première partie, à travers deux chapitres
mettra l'accent sur (1) le cadre macroéconomique et, (2) la politique
monétaire mise en oeuvre en Guinée.
CHAPITRE 1 : Cadre macroéconomique en
République de Guinée
Située en Afrique de l'Ouest, la République de
Guinée qui couvre une superficie de 245.857 km2 dispose
d'énormes potentialités agro-pastorales, minières,
énergétiques et climatiques. Toutefois, la croissance
économique du pays est restée relativement faible n'atteignant
pas le taux d'accroissement de la population. Le revenu par tête
d'habitant en 2016 était estimé à 519,197 USD pour une
population, environ 12 millions d'habitants, plaçant la Guinée
à la 179e sur 186 selon l'IDH.
Dans ce chapitre, nous examinerons le contexte
macroéconomique en section 1, la dynamique sectorielle de
l'économie guinéenne en section 2 et en section 3, les
principales contraintes et défis de l'économie
guinéenne.
Section 1 : Le contexte macroéconomique de la
Guinée
Au cours des dernières années, la situation
macroéconomique s'est considérablement dégradée. La
conduite de la politique économique, associée aux chocs
intérieurs et extérieurs, s'est soldée par des
déficits budgetaire et courant substantiels, une
accélération de l'inflation et la dépréciation de
la monnaie.
Pour cerner cette situation, nous présenterons dans
cette section, la situation économique pendant les sous-périodes,
1960 à 1983, 1984 à 2009 et 2010 à 2016.
1.1 La situation économique de la Guinée de
1958 à 1983
Au cours de cette période, le régime a
adopté une politique de développement de catégorie
socialiste en s'appuyant sur les entreprises publiques et l'Etat. Le secteur
privé promoteur de croissance économique est légué
au second plan par la promulgation d'une loi cadre qui nationalise toutes les
activités privées, et met le secteur public au centre de
l'activité économique. Par ailleurs, l'absence de mesures
favorables et le poids du secteur public dans l'économie poussent le
secteur privé à évoluer dans le secteur informel par le
canal des activités sur le marché de devises et le commerce
transfrontalier.
Afin d'atteindre les objectifs de développement
économique, les Autorités lancent trois plans. D'abord, le plan
triennal de 1960 à 1964, qui portait sur les fondements du
système économique à travers la réforme
monétaire, le contrôle du commerce, et l'industrialisation
légère. Ensuite, le plan septennal de 1964 à 1974,
orienté vers la création des entreprises d'Etat ou mixte et
l'industrialisation, avec extension du secteur minier suivi du plan quinquennal
de 1973 à 1980, portant sur l'autosuffisance alimentaire. A la suite de
ces plans, l'Etat crée et place son portefeuille dans 20 entreprises
industrielles, dont la production est tournée vers le marché
local. Ainsi, les recettes budgétaires étaient mobilisées
essentiellement auprès du secteur minier et des transferts des
excédents des entreprises publiques. Entre 1970 et 1974, la croissance
économique est restée limitée à 2.8% en moyenne par
an pour une croissance moyenne de la population du même ordre. La
croissance économique atteint 3.5% sur la période 1974 à
1980, grâce à la contribution de la Compagnie de Bauxite de
Guinée (CBG) et de l'Office de Bauxites de Kindia (OBK).
Les déterminants de la demande de monnaie en
Guinée Page 5
A partir de 1980, suite à la diminution des recettes
minières, l'Etat va faire fonctionner la planche à billet pour
financer le déficit budgetaire. Ce financement s'est traduit par une
pression inflationniste et une dépréciation du taux de change.
Face à la méfiance du secteur privé vis-à-vis du
système bancaire avec les mesures de limitation des retraits sur les
comptes bancaires privés, les agents économiques constituent
leurs épargnes en devises ou en bien immobiliers. Le taux de change
officiel était de 23 sylis pour 1 dollar US, tandis que sur le
marché parallèle, ce taux avoisinait 400 sylis pour un dollar.
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