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Déterminants de la demande de monnaie en république de Guinée.


par Bruno Fagbon BILIVOGUI
Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaire - DESS en Banque et Finance 2017
  

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3.2 Travaux empiriques dans les pays en développement

Les résultats des travaux réalisés dans les pays en développement montrent en grande partie la dominance du revenu et du taux d'inflation comme premier déterminant de la demande de monnaie tandis que le taux d'intérêt en général joue un rôle secondaire.

C'est dans cet ordre d'idée que l'auteur Simmons.R (1992) utilise un Modèle à Correction d'Erreur pour examiner la demande de monnaie de cinq pays africains, dont la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, l'Ile Maurice, le Maroc et la Tunisie. Il parvient aux résultats que le taux d'intérêt a un impact significatif sur la demande de monnaie à long terme, dans le cas de la Côte-d'Ivoire, de l'Ile Maurice et du Maroc.

Deux ans plus tard, dans une étude sur le Cameroun, la Côté d'Ivoire, le Kenya et le Nigeria, Fielding (1994) utilise des données trimestrielles pour construire une fonction de demande de monnaie. Il prouve que la demande de monnaie dans ces pays est expliquée par la volatilité de l'inflation et du taux d'intérêt. Pour aborder la stabilité de la demande de monnaie dans 21 pays africains sur des données trimestrielles de 1971

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 20

à 2004, Bahmani-Oskooee et Gelan (2009) aboutit à la conclusion que la demande de monnaie est stable à long terme dans ces 21 pays.

Toutefois, certaines études montrent l'importance du revenu dans la demande de monnaie. C'est ainsi qu'au Sénégal, Aboubakry Gollock (2000) montre un effet positif et significatif du PIB réel sur la demande de monnaie, avec une élasticité supérieure à l'unité. Cette élasticité diminue au fur à mesure qu'on élargie la définition de la demande de monnaie de M1 à M2. Mounkala Evrard Ulrich (2013) dans sa recherche sur l'estimation d'une fonction de demande de monnaie dans les pays de la CEMAC sur la période 1972-2012, utilise un panel hétérogène cointégré et parvient au résultat que la demande de monnaie est influencée positivement par le PIB réel.

Dans le souci de stabilité de la vitesse de circulation de la monnaie au Maroc, les auteurs Chourouk Moudine et Younes El Khattab (2013) estiment une fonction de demande de monnaie. Il ressort de leur étude que le taux d'intérêt interbancaire et le taux d'inflation n'expliquent pas la demande d'encaisses réelles, seul le revenu l'explique. Le résultat montre également que la politique de ciblage de croissance de la masse monétaire adoptée par le Maroc n'est plus efficace du fait de l'absence de relation significative entre l'inflation et la masse monétaire.

D'autres recherches utilisent un modèle à correction d'erreur aboutissent à des résultats similaires avec une élasticité de la demande de monnaie par rapport au PIB réel supérieure à l'unité. C'est le cas de Emmanuel Dodzi et al (2014) dans leur étude sur la demande de monnaie et sa stabilité au Ghana. Aussi, John Randa (1999) étudie la demande de monnaie en Tanzanie. Il montre une élasticité de la demande de monnaie par rapport au revenu positive et, celle par rapport au d'inflation négative de même que l'élasticité par rapport à la dépréciation de la monnaie nationale. Il conclut que lorsque la monnaie tanzanienne se déprécie par rapport à la monnaie étrangère, le public anticipe une dépréciation future plus forte et demande de la monnaie étrangère.

Pour le cas de l'Algérie, Anissa Atmani (2016) montre l'existence d'une économie d'échelle dans la demande de monnaie. Elle signale également une fuite de la monnaie nationale remplacée par des devises à cause de l'effet négatif du taux d'inflation et du taux de change sur la demande de monnaie.

Jean François Goux et Thomas Rusuhuzwa Kigabo (2007) examinent pour le Rwanda l'existence d'une relation de cointégration entre la demande de monnaie et la rupture structurelle sur des données trimestrielles de 1980 à 1999. La conclusion de l'étude montre l'absence de relation de cointégration avec l'agrégat M1 même si elle serait expliquée par le PIB réel, le taux d'inflation et le taux d'intérêt. La relation de cointégration de long terme existe avec l'agrégat large M2.

En plus des déterminants essentiels de la demande de monnaie, d'autres variables sont souvent intégrées dans la modélisation pour prendre en compte l'effet des innovations financières ou l'effet de la volatilité du taux de change. Dans ce sens, on peut citer l'étude de Franklin Belnve et Theresa Mannah Blankson sur le Ghana, qui s'est appesantit sur la relation entre l'innovation financière et la demande de monnaie.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo