Incidence des accords politiques dans la gestion de léétat cas du FCC-CACH.par Papy WETSHONGA LOKOMO Université - Licence en sciences politiques 2020 |
3.1.2. LAMUKALa coalition LAMUKA qui signifie « réveille-toi » en lingala est née dans le contexte préélectoral alors que les différents partis de l'opposition cherchaient à désigner un candidat commun pour les élections présidentielles. Sous l'égide de la Fondation Kofi Annan se rencontrent à Genève le 09 novembre 2018 les sept principaux leaders de l'opposition congolaise : Moise KATUMBI, Jean-Pierre BEMBA, et Adolphe MUZITO tous écartés du scrutin et les quatre opposants Martin FAYULU, Vital KAMERHE, Freddy MATUNGULU et Félix TSHISEKEDI. Les discussions portent sur divers enjeux politiques notamment la révision du fichier électorale, boycott des élections, le retrait des machines à voter. Le 11 novembre 2018, après trois jours de tractation et un vote à deux tours, Martin FAYULU est désigné candidat commun de l'opposition à la présidentielle, initialement prévue le 23 décembre 2018 puis reportée au 30 décembre 2018, et porte-parole de la coalition LAMUKA. Sur la liste officielle des candidats à la présidentielle, il est indiqué qu'il est le candidat de la plateforme Dynamique de l'opposition.62(*) Il était prévu que les autres participants occupent en cas de victoire différents postes importants (primature, présidence du sénat et Assemblée nationale, gouvernorat de la banque centrale.)63(*) Mais, coup de théâtre, dès le lendemain 12 novembre, Félix TSHISEKEDI et Vital KAMERHE annoncent le retrait de leur signature de l'accord de coalition conclu avec les cinq autres. Tous deux justifient cette décision afin de respecter la volonté de leur base. Par la suite, d'autres personnalités décideront de quitter le navire Lamuka. Ainsi, Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA de l'UNAFEC annonce son départ au cours d'un meeting le 18 février 2019. Ce retrait est officiellement confirmé le 1er mars 2019 dans un communiqué dans lequel KYUNGU déclare désormais soutenir le président de la République tout en étant encore membre de la plateforme de KATUMBI Ensemble pour le changement. Le 16 avril 2019 c'est autour de Jean-Claude VUEMBA, président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR) d'annoncer son retrait de LAMUKA. Le 27 avril 2019, la coalition électorale LAMUKA devient une plateforme politique en se dotant d'une charte. Il est décidé d'instaurer une présidence tournante d'une durée de trois mois qui sera assurée par un coordonnateur de présidium avec, dans l'ordre de succession : KATUMBI, MATUNGULU, BEMBA, MUZITO, et enfin FAYULU. Le 17 juin 2019, l'un des cadres de LAMUKA, Antipas MBUSA NYAMWISI, président national du Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani/Mouvement de libération (RCD/K-ML) qui avait regagné Kinshasa au terme d'un exil de sept ans formalise sa décision de quitter LAMUKA et se rapproche du président TSHISEKEDI. Il explique vouloir apporter sa contribution à la lutte contre l'épidémie à virus Ebola et à l'insécurité à l'Est du pays, notamment à Beni-Butembo et dans l'Ituri. Début juillet 2019, LAMUKA perd encore un autre de ses leaders en la personne de Freddy MATUNGULU. Il devait succéder à KATUMBI à la tête du présidium mais a accepté l'offre du Président TSHISEKEDI de siéger au conseil d'administration de la banque africaine de développement (BAD). * 62 Yassin KOMBI, « MbusaNyamwisi encourage le recensement annoncé par l'état-major des FARDC pour notamment savoir l'effectif réel des militaires qui se battent contre ADF à Beni » www.actualité.cd visité le 05 avril 2020 à 17h * 63 Jeune Afrique, « Antipas MbusaNyamwisi quitte la coalition Lamuka » www.jeuneafrique.com visité le 20 novembre 2018 à 14h |
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