2. Les missions de l'apprenti
2.1. Une mission d'analyste des
données de l'aide publique au développement
2.1.1 - Nature et contexte de la
mission
La première mission qui m'a été
confiée au cours du premier semestre 2018-2019 a été celle
d'un chargé de mission en analyse des données de l'aide publique
au développement. Cette mission s'inscrivait dans la lignée des
demandes formulées par le chef de service des affaires
multilatérales au bureau de l'aide publique au
développement : il s'agissait pour le Trésor, de produire un
bulletin annuel présentant les « chiffres
clés » de l'aide publique au développement. Ce document
a vocation à être diffusé sur le site internet du
Trésor, à destination du grand public et des
non-spécialistes de l'APD, afin que ceux-ci puissent entre autres
apprécier les ordres de grandeurs, les priorités
géographiques ou les priorités sectorielles de l'APD de la France
sur l'année 2017. Il s'agit pour le Trésor de faire preuve de
transparence et de pédagogie sur une politique publique relativement
méconnue de l'ensemble des français.
Ces « chiffres clés » de l'APD
peuvent être également diffusés auprès des services
économiques régionaux et des parlementaires qui travaillent sur
les politiques publiques du développement. Les services
économiques régionaux (SER), dans leur dialogue avec les
autorités locales et avec les bailleurs internationaux, sont souvent
interrogés sur les montants d'APD que la France verse au pays
concerné, la nature des instruments financiers employés (dons,
prêts concessionnels, appuis budgétaires) ou encore les secteurs
sur lesquels la France intervient (santé, éducation, aide
à l'industrie, etc.). Ces données peuvent aussi être
demandées par les SER dans le cadre de la rédaction de leurs
brèves économiques et financières sur les relations
économiques entre la France et leur zone ou le pays sous leur
supervision. A ce titre, des demandes en provenance des services
économiques parviennent régulièrement au bureau Multifin 5
afin de renseigner les données sur ces questions. Pour ce qui est des
parlementaires et de leurs collaborateurs, ceux-ci ont fait remonter à
plusieurs reprises leurs difficultés à comprendre et leur manque
de temps pour exploiter eux-mêmes les bases de données
statistiques du développement du CAD dans leurs rapports et leurs
études parlementaires. Les commentaires parvenus au Trésor sur ce
sujet, avant mon arrivée, ont laissé entendre le besoin d'une
transparence et d'une accessibilité accrues des données de l'APD
pour les élus dans le cadre de leurs travaux.
Le document dont on m'a confié la rédaction doit
ainsi pouvoir s'analyser selon une double grille de lecture : il est
à la fois un document de communication informationnelle pour le grand
public sur l'APD française, et un mémento utile aux agents du
Trésor, du parlement ou d'autres interlocuteurs, qui sont en demande de
chiffres clairs et transparents en matière de données d'aide au
développement.
Pour réaliser cette tâche, j'ai d'abord dû
identifier les principales sources des données du développement
disponibles. Dès le début de mon travail, mon tuteur m'a
orienté vers le site du CAD de l'OCDE, qui centralise l'ensemble des
données et des statistiques des flux d'aide au développement.
L'OCDE fut ma source principale pour mener à bien cette première
mission.
Ce travail a été mené de manière
itérative, avec de nombreux échanges avec mon maître
d'apprentissage quant aux informations qu'il convenait de faire figurer dans ce
document. Concrètement, mon travail durant les premiers mois a
consisté à filtrer, extraire et représenter graphiquement
les données quantitatives de l'APD de la France, afin de faire
apparaître les tendances en matière de ventilation
géographique et sectorielle, la trajectoire de l'APD depuis les
années 1960, la position de la France parmi les grands donneur du CAD,
la répartition de l'APD selon les instruments financiers employés
(prêts, dons, annulations de dette, etc.).
Mon travail comportait également une dimension
comparative : d'une part, les données françaises devaient
être mises en perspective avec celles du Royaume-Uni et de l'Allemagne
des deux bailleurs européens d'un poids économique similaire
à celui de la France. D'autre part les données françaises
devaient faire l'objet d'une comparaison avec les données de la moyenne
des donateurs du CAD, afin de pouvoir situer l'effort de la France en
matière d'aide au développement par rapport à l'ensemble
des donateurs, et faire ressortir certaines spécificités de
l'aide française.
|