2.2- La croissance spatiale de l'agglomération
dakaroise et ses effets
Historiquement, l'expansion de Dakar s'est toujours faite vers
l'Est, comme le montre la figure 3, recevant l'afflux de populations en
provenance des zones rurales. Le taux de croissance a été
particulièrement rapide après l'accession du pays à
l'indépendance en 1960. Une série de sécheresses a
entraîné une migration massive des populations rurales qui se sont
établies en particulier dans les bas-fonds de la capitale. Avec le
retour d'une pluviométrie régulière à partir de
2005, ces quartiers ont commencé à subir des inondations
récurrentes. Les inondations de 2009 ont affecté environ 360.000
personnes, avec une perte économique estimée à près
de 100 millions de dollars.
L'étalement urbain incontrôlé a
créé une structure urbaine déséquilibrée
avec la concentration des fonctions commerciales au centre-ville de Dakar,
entrainant une forte congestion de la
6 Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie
7 ibidem
circulation aux heures de pointe de la matinée et de la
soirée. Le développement d'infrastructures et
d'établissements publics ne s'est pas fait au rythme de l'urbanisation
rapide, et le décalage ainsi créé a conduit à la
détérioration du cadre de vie des populations
(1) Ca. 1900(pop de 100,000) (2) Ca. 1967(pop de 500,000)
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(3) Ca. 1986(pop de 1.25 mil.) (4) 2009(pop de 2.5 mil.)
(5) 2013 (pop à 3 mil.)
Figure 3 : Evolution spatiale et démographique de
l'agglomération de Dakar
(Source: JICA)
L'urbanisation s'est poursuivie autour du centre-ville
(Plateau) situé à l'extrémité de la
presqu'île. Le Plateau regroupe l'administration nationale et
régionale, le secteur commercial, les industries manufacturières
et la logistique.
La forte concentration entraîne une demande excessive en
infrastructures alors qu'une importante partie de la zone urbaine est
aménagée sur des terrains inappropriés tels que des terres
exposées aux inondations, aux marées hautes et à
l'érosion côtière. L'urbanisation a été
observée dans les zones écologiquement sensibles et les zones
agricoles favorables aux cultures de rente. Les forêts classées et
les zones forestières existantes sont confrontées à
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l'empiètement lié à la forte urbanisation
et les zones d'habitation font face à des menaces causées par les
carrières de ciment, les usines et la logistique situées les unes
à côté des autres, en raison des manquements notés
dans contrôle de l'occupation du sol. Enfin les parcs et espaces verts
n'occupent qu'une superficie de 0,1% du territoire soit 47,0 ha8. Ce
qui est largement insuffisant pour qu'il y ait une qualité de vie et un
cadre de vie acceptable.
Face à ces problèmes, un certain nombre de
projets sont actuellement en cours de mise en oeuvre et de planification. Parmi
ces projets figurent l'Aéroport International Blaise Diagne, l'extension
de l'Autoroute Dakar-Diamniadio, le développement du pôle urbain
de Diamniadio, le développement de la Zone Economique Spéciale de
Diass, et la construction du nouveau port de Sendou. Parmi ces projets en cours
figure aussi le Plan Directeur d'Urbanisme de Dakar, horizon 2035. Projet dans
lequel j'ai participé à travers des réunions hebdomadaires
de coordination et de validation des principales étapes dans le
processus de formulation du plan.
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