2- Le développement urbain
2.1- Des villes secondaires concentrées dans
l'Ouest du pays
Le Sénégal a connu, ces dernières
années, une situation de forte croissance urbaine non planifiée
qui a engendré des problèmes et des dysfonctionnements en
matière d'aménagement et d'urbanisme, un déficit en
logements et équipements ainsi qu'une détérioration
progressive du cadre de vie (assainissement, transport, mobilité, etc.).
Ce tableau peu reluisant de la situation urbaine est en partie lié
à une faible prise en charge du secteur par les pouvoirs publics et
à une réduction drastique des moyens qui lui sont
alloués.
5 UN HABITAT, profil du secteur du logement au
Sénégal, 2012
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La situation urbaine montre des disparités
territoriales à l'intérieur et entre les localités.
Malgré les efforts fournis par l'Etat, seuls 26 % des communes
étaient dotées de plans d'urbanisme en 2012. Le reste des
localités, malgré le statut communal, ne dispose pas de documents
de planification spatiale de référence et quelquefois là
où ils existent ces documents sont dépassés et ne sont pas
appliqués.
Une tendance de l'urbanisation au Sénégal est la
domination de la région de Dakar comme ville principale et quelques
centres urbains régionaux dispersés et soutenant chaque
arrière-pays. La figure 2 présente la capitale nationale et les
capitales régionales en fonction de la taille de la population.
Figure 2 : Capitales régionales selon la taille de la
population (Source: Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie)
La région de Dakar avec une population de 3 137 000
habitants en 2013 représente un centre urbain exceptionnel au
Sénégal. Elle sert de capitale économique, politique et
administrative du Sénégal et constitue une passerelle
internationale pour les activités de commerce et d'affaires
internationales.
Un groupe de pôles urbains secondaires est
dispersé plus ou moins en masse à l'Est de Dakar dont
Thiès, Diourbel, Fatick et Kaolack et vers le nord dont Saint Louis et
Louga. Ces centres urbains situés dans la partie occidentale du
Sénégal constituent les noeuds fournissant divers services
urbains transférant des produits agricoles de l'arrière-pays vers
d'autres zones. La partie Occidentale du Sénégal est plus
favorable à l'agriculture avec de riches ressources en eaux
souterraines, et dispose donc d'une plus grande capacité d'attraction
des populations.
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Compte tenu de ces caractéristiques, les quatre
régions de l'arrière-pays immédiat de Dakar, que sont
Thiès, Diourbel, Fatick et Kaolack, sont plus densément
peuplées dans une zone représentant seulement 12% du territoire
national avec une population équivalente à 37% du
Sénégal6. Deux grandes agglomérations urbaines
sont observées dans la partie orientale du Sénégal:
Tambacounda et Matam. Tambacounda se trouve dans une position très
stratégique où se croisent les routes nationales RN-1, RN-6 et
RN-7. Il est également situé sur la voie du chemin de fer menant
à Bamako au Mali. C'est un point important pour le trafic routier en
provenance et à destination de la Casamance qui regroupe trois
régions coupées du reste du pays par la Gambie.
Ces centres urbains, qui ont montré une forte
croissance démographique, étaient Kaolack (5,3% / an),
Tambacounda (3,6% /an) et Thiès (3,2% / an), Dakar (3,0% / an) et Saint
Louis (3,0% / année7). Ces centres urbains sont
alignés le long de l'axe de transport ouest-est menant à Bamako,
au Mali. Combinées au riche potentiel agricole de l'arrière-pays,
ces villes ont un potentiel de croissance avec le renforcement de cet axe
Ouest-Est. L'agro-industrie pourrait être promue dans un premier temps
pour stopper les importations de produits agricoles, ensuite pour la promotion
des exportations non seulement vers l'Europe et l'Asie via Dakar mais aussi
vers les pays enclavés comme le Mali à travers le chemin de fer
rénové.
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