1- Blocages liés au projet
1.1- La politisation des enjeux comme facteur
contreproductif
La particularité du Sénégal est que la
politique se retrouve souvent à tous les niveaux de l'intervention
publique mais aussi dans les rapports entre l'Etat central et les
collectivités locales mais aussi entre les élus locaux et les
populations. Il ressort souvent lors des discussions et consultations avec les
populations locales, beaucoup de conflits anciens ou actuels liés aux
partis politiques des uns et des autres. Ce sont soit des remerciements dignes
de meetings politiques ou des critiques aux relents politiques. Dans
l'imaginaire populaire sénégalais, on est avec ou contre le
pouvoir et toutes les actions publiques sont perçues à tord ou
à raison comme couvertes d'intentions électoraliste. Les deux
maires de Grand Yoff sont tous les deux, membres du parti socialiste ; le
même parti que le maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall qui vient non
seulement de débloquer sa contribution à hauteur de 110.000.000
mais aussi celle des deux communes à hauteur de 10.000.000. D'ailleurs,
durant les dernières élections municipales au
Sénégal, le « duel majeur » qui a cristallisé
toutes les attentions se jouait dans la commune de Grand Yoff entre Khalifa
Sall et la premier ministre d'alors, Aminata Touré. La victoire du
premier a installé un malaise relativement profond entre le parti au
pouvoir et la ville de Dakar. Pour ne pas arranger les choses, la contribution
financière de l'Etat du Sénégal pour le PPAB à
hauteur de 80.000.000 FCFA n'a à ce jour pas été
débloqué.
1.2-Une approche peu systémique de la
restructuration
La restructuration aura un impact réel en termes de
désenclavement et d'accessibilité des quartiers
bénéficiaires. Par contre au vu du projet de restructuration et
du plan défini pour les deux quartiers, on ne peut manquer de
s'étonner de la simplicité avec laquelle le plan de
restructuration a été élaboré. En effet il
ressemble plus à un projet d'élargissement et de la
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voirie urbaine qu'un projet avec un réel impact sur les
conditions de vie des populations et la qualité de leurs habitations.
Les plans de restructuration des deux quartiers ne prévoient pas une
emprise foncière destinée à accueillir des
équipements publics puisqu'il y en a très peu dans les quartiers
ou encore des zones d'activité. Cela se justifie d'autant plus que la
principale cause d'occupation de la voirie concerne des ateliers d'artisanat,
de menuiserie ou des cantines commerciales. Le plan de restructuration provient
sans doute des séances de consultation avec les habitants puisque
celui-ci doit se faire de manière collégiale. Cependant les
questions des équipements publics et des zones d'activités
auraient pu faire l'objet d'une attention particulière
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