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Les pactes d'actionnaires et la répartition des pouvoirs dans les sociétés en droit français et en droit italien.

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par Serge DIENA DIAKIESE
Université d'Orléans - Master recherche 2010
  

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CONCLUSION DEUXIEME CHAPITRE

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

INTRODUCTION

La définition du terme donne des indications précises par rapport au sujet envisagé dans cette étude. En effet, un pacte d'actionnaires «  est une convention signée par tous les actionnaires ou par certains d'entre eux seulement(1). D'un point de vue formel, les statuts d'une société constituent l'exemple type du pacte d'actionnaires. Alors de quels pacte s'agit-il? De toute évidence des « autres pactes », ceux qui par cette expression se réfèrent à un contrat passé entre actionnaires, dont le contenu n'est pas incorporé dans les statuts et qui ont généralement pour objet de déterminer les modalités et conditions d'acquisition et de perte de la qualité d'actionnaire, les droits et obligations attachés à cette qualité et les règles d'organisation et de fonctionnement de la société et les modalités de participation des actionnaires à la gestion de celle-ci.

Ces conventions sont généralement destinées à demeurer occultes et par conséquent, à ne pas être porter à la connaissance des tiers non-signataires. Là est l'ambiguïté entre : la loi, qui pour protéger les catégories d'actionnaires ou d'investisseurs les plus faibles, oblige ces pactes à se dénaturer dans un souci légitime de transparence, surtout quand il s'agit de sociétés cotées et le souhait, pareillement légitime, des auteurs, qui ne peuvent envisager la stipulation de telles conventions, que lorsqu'elles peuvent rester secrètes.

Les mots « occulte » et « secrète » sont ceux à l'égard desquels les lois et les juges ont le plus préjugés. En effet, il est acquis en Italie qu'un pacte d'actionnaires est « una convenzione tra due o piu persone o stati, un accordo, una condizione o un insieme di condizioni »(2)(une convention entre deux ou plusieurs personnes ou Etats, un accord, une condition ou un ensemble de conditions).

1 Dictionnaire Permanent Droit des affaires, Feuillets 157, 1 er novembre 2001

2 Nuovo dizionario della lingua italiana, Armando Curcio Editore, Milano, 1998

Le fait qu'elle puisse être établie de façon licite et juridiquement légitime, à l'intérieur de la structure sociétaire et même uniquement entre certains actionnaires, sans avoir besoin d'en faire communication, non seulement aux tiers, mais aussi aux autres actionnaires, lui donne une efficacité relative qui suffit aux souscripteurs de la convention. Là se situe l'ambivalence de ces pactes.

Les lois doivent établir les règles de référence, donner des critères d'interprétation des phénomènes factuels. Elles doivent être adaptées aux évolutions de la pratique tout en respectant la culture juridique du pays, en faisant en sorte que ces points de repères historiques fondamentaux ne deviennent des chaînes inéluctables qui ralentissent l'évolution juridique et surtout créent des fractures entre la loi et la réalité.

Il ne s'agit donc pas de juger a priori ce qui est bon et ce qui est mauvais, mais plutôt d'intervenir sur la détermination des principes et surtout sur leur applicabilité dans la pratique des affaires. C'est en analysant cette question, qu'on se rend compte que les lois françaises et italiennes ont engagé une lutte législative contre ces pactes dans la crainte que ces conventions soient utilisés pour cacher des faits illicites ou illégitimes.

Certes, l'avouer de manière aussi claire n'est pas la voie choisie normalement par le législateur. Il ne faut pas oublier que les principes impératifs et le respect de l'ordre sociétaire doivent tant bien que mal, s'ajuster par rapport au respect d'un autre principe, celui de la liberté contractuelle des parties. Finalement, les parties au pacte ont le droit de déterminer des accords occultes, tout en assurant le respect des préceptes juridiques fondamentaux.

En tout état de cause, il s'agit d'envisager une étude structurée et relativement complexe, par rapport à un sujet qui ne peut pas être analysé uniquement d'un point de vue juridique, mais qui demande une compréhension globale du phénomène « pactes d'actionnaires ».

En particulier, pour ce qui concerne les dynamiques économiques, sociales et financières qui a priori justifient l'engagement des actionnaires dans ces conventions.

En effet, la question fondamentale, qui est sous-jacente et doit précéder toute analyse juridique, est celle qui devra relever les raisons essentielles qui amènent les actionnaires à souscrire de telles clauses.

Cette étude analyse les liens étroits qui existent entre le rôle de l'investisseur-actionnaire et la gestion effective du pouvoir . Car cette dernière sera déterminante, voire essentielle, pour arriver à concrétiser l'objectif majeur de tout actionnaire, qui est celui de rentabiliser au maximum l'investissement financier effectué dans le capital d'une société.

Dans cette optique, les pactes para-sociaux deviennent des moyens juridiques, voire des instruments, qui devront permettre la réalisation de l'objectif principal et comme tels seront soumis, par leurs auteurs, à cet impératif économique.

Finalement, au vu de la complexité du sujet et de l'ampleur des questions posées, il est certain que cette étude ne peut les traiter de manière exhaustive. Elle visera plutôt à donner une lecture parallèle des droits italien et français, ainsi que de la pratique des affaires en matière de pactes d'actionnaires.

Par conséquent, dans cette introduction il est nécessaire d'envisager avant tout l'examen du « domaine d'investigation: les pactes d'actionnaires et ultérieurement, il sera possible d'en établir «  la méthode d'investigation : la confrontation des systèmes juriques»

Les clauses sur les pactes d'actionnaires et le pouvoir sont nombreuses dans les protocoles, dans les statuts et dans les pactes adjoints et sont fort variées. Elles tendent à assurer la sécurité d'un minoritaire au regard de l'évolution économique de l'entreprise et sont destinées à permettre un contrôle de la gestion de celle-ci; ce contrôle peut aller du moins au plus, par paliers successifs.

Beaucoup de conventions extra statutaires concernent la situation des dirigeants. En effet, d'une part les dirigeants occupent dans la société la place principale, ils peuvent ainsi exercer une influence plus notable sur la société elle même. D'autres part, les dirigeants sont souvent tentés d'user de leur influence prépondérante pour se faire consentir des avantages ou des prérogatives qui s'accommodent mieux de la discrétion des contrats que du caractère public des stipulations statutaires.

Toute convention conclue avec les dirigeants comporte, par conséquent, un risque d'abus, surtout lorsque l'intéressé a la qualité de représentant légal de la personne morale, car on est en présence d'une sorte de contrat avec soi même. Cela explique notamment que, dans les sociétés anonymes, les contrats entre la société et ses dirigeants sont soumis à une réglementation spéciale, sauf lorsqu'il s'agit de conventions courantes établies à des conditions normales. Afin de préciser ce sujet, il convient de dire que la loi interprète de façon très restrictive les accords extra-statutaires qui limitent les pouvoirs légaux des organes d'administration ou de direction(d'ailleurs, il n'apparaît pas de différences substantielles remarquables, par rapport au fait qu'ils soient ou non insérés dans les statuts).

En effet, d'une part ces accords sont inopposables aux tiers, puisque les dirigeants sont réputés disposer de tous les pouvoirs pour agir en toute circonstance au nom de la société. D'autre part, même entre les parties, ces conventions suscitent de nombreuses objections, car elles faussent le jeu social en privant les dirigeants des attributions que la loi leur accorde, dans l'intérêt même de la société. Il paraît donc difficile de tolérer la coexistence d'une organisation officielle et d'une hiérarchie parallèle occulte résultant de pactes extra-statutaires, même si ceux-ci lient tous les associés.

De même, pour ce qui concerne les conventions qui augmentent les attributions des organes d'administration ou de direction, car elles ne peuvent porter atteinte aux prérogatives de la collectivité des associés et doivent pour cette raison être frappées de nullité. Les organes de direction n'ont de compétence de principe qu'en matière d'actes de gestion. Ils peuvent chercher, par un accord extra-statutaire, d'avoir le pouvoir de modifier des règles statutaires, ce qui est normalement contraire aux principes fondamentaux d'organisation de la société.

L'étude se concentrera essentiellement sur la question concernant la gestion du pouvoir à l'intérieur de la société, en essayant de déterminer de quelle façon, ceux qui ne détiennent pas ce pouvoir peuvent arriver à influencer tangiblement l'organisation sociétaire. En effet, les dirigeants font partie d'une des catégories qui peuvent ingérer considérablement dans la vie sociétaire, tant leur rôle est principal et ils peuvent avoir le statut d'associés, d'actionnaires ou n'avoir aucun de ces deux rôles. Normalement, le dirigeant doit appliquer les décisions que la majorité des actionnaires ont prises en assemblée. Finalement, il arrive couramment que les dirigeants ne soient que des « hommes de paille », qui doivent exécuter la volonté plus ou moins expresse du groupe majoritaire.

Dans cette analyse, une question fondamentale revient, concernant les minoritaires et leurs moyens de protection. Il est évident que, selon les modalités de répartition du pouvoir, les différentes catégories d'actionnaires peuvent intervenir dans le coeur des décisions sociétaires de manière plus ou moins incisive. Bien évidemment, ceux qui craignent le plus de subir des choix non désirés sont les actionnaires qui ont, moins que d'autres, la possibilité d'intervenir dans la gestion du pouvoir sociétaire.

Par conséquent, il est fort probable que, dès la constitution de la structure sociétaire, des conventions interviennent portant sur la situation même de la société, même si elles entraînent le plus d'objections en terme de validité et d'efficacité. En effet, on peut se demander pourquoi les associés ont recours à une technique purement contractuelle, puisque les statuts ont précisément pour rôle de fixer l'organisation et le fonctionnement de la société. La conclusion de simples contrats ne serait-elle pas l'indice qui relève une volonté de dissimuler des stipulations dont la régularité pourrait être discutable? Il n'est pas possible de donner une réponse unique à cette question, car la réalité est dans tout domaine très complexe et ne peut être envisagée de façon trop simpliste.

Les intéressés utilisent parfois les conventions extra-statutaires à un stade de leurs relations où normalement les statuts n'existent pas encore, parce que la société n'est pas encore constituée ou ils ne sont plus pleinement en vigueur, parce que la société est dissoute ou en phase de changements importants. Les pactes d'actionnaires sont alors, préalable aux accords statutaires ou la suite logique des stipulations contenues dans ces derniers. Finalement, même en période de plein fonctionnement de la société, des conventions peuvent être nécessaires, du moment que tous les actionnaires n'y participent pas forcément. Rien ne s'oppose à ce que des associés plus motivés que d'autres s'unissent par des conventions particulières qui renforcent les liens sociétaires, en établissant des règles spécifiques à l'organisation du pouvoir de celle-ci.

Ce travail sera composée de deux partie, la première consacré à l'étude des « pactes d'actionnaires et l'exercice du pouvoir » et la seconde aux « pactes d'actionnaires et l'évolution du pouvoir »

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore