IV-3 Les interactions sociales
Actuellement, les travaux centrés sur le rôle
constructeur des interactions sociales portent soit sur les " interactions
dissymétriques de guidage ", soit sur les " interactions
symétriques de résolution conjointe ".
Le premier pôle concerne plus spécifiquement tout
ce qui touche aux différents modes d'étayage ou de tutorat. M.
GILLY (1995 : 136) définit ces interactions de guidage par «
les interactions dans lesquelles un sujet naïf est aidé par un
sujet expert (adulte ou enfant plus avancé que le naïf) dans
l'acquisition d'un savoir ou d'un savoir-faire ». Cette orientation
est à l'origine des pratiques pédagogiques mettant en avant toute
forme de régulation effectuée par un individu plus
qualifié et donc apte à apporter une forme de soutien à
l'apprenant.
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Le deuxième pôle s'intéresse aux
interactions caractérisées par une symétrie des statuts et
des rôles entre pairs. Les courants expérimentaux qui se sont
intéressés à ce type d'interactions ont le mérite
d'avoir clairement démontré qu'un bénéfice cognitif
peut apparaître sans que l'un des deux partenaires ne soit plus
compétent que l'autre. Cependant, comme le signalent S. JOHSUA et J.J.
DUPIN (1993 : 108), «Le progrès n'a pas toujours lieu : " C'est
lorsque les sujets ne maîtrisent pas encore les coordinations cognitives
en jeu dans l'effectuation de la tâche qu'on peut constater cette avance.
Par contre la supériorité du groupe n'est plus retrouvée
lorsque les coordinations impliquées sont acquises par chacun" (A. N.
PERRET-CLERMONT, 1981). En revanche, des progrès sont possibles
même si aucun des sujets ne maîtrise totalement les
opérations nécessaires pour la tâche ».
Même si l'étayage et le tutorat sont
présents dans la nouvelle méthodologie, les activités
proposées font appel aux interactions entre pairs de même statut.
C'est pourquoi, nous pensons qu'il est juste de tenir compte des relations
entre processus interpersonnels et processus intra-personnels dans la co-
résolution entre pairs. Dans ce sens, il y a différentes
façons d'organiser les interactions entre élèves :
l'apprentissage collaboratif, l'apprentissage coopératif et le
tutorat.
Dans l'apprentissage collaboratif, (A. BAUDRIT (2007) et
SLAVIN (2010)) il faut des contradictions entre partenaires et la recherche
d'un nouvel équilibre. Quant à l'apprentissage coopératif,
(SLAVIN 2010 :172) il se fait par un « travail de groupes restreints
ou en équipes dont les membres doivent s'entraider pour acquérir
des connaissances scolaires ». C'est dire qu'il existe une conscience
de buts collectifs et aussi d'une responsabilité individuelle. Le
tutorat est appliqué lorsque les interactions de tutelle
maître-élève passent entre les élèves. Il a
un effet positif pour le tuteur et son pupille.
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