CHAPITRE IV : LA GESTION DES INTERACTIONS ET LA
REUSSITE DES APPRENTISSAGES
IV-1 La gestion de la classe
La gestion de la classe en situation d'interactions avec les
élèves se fera sous trois principaux angles : l'application des
mesures disciplinaires et des sanctions, l'application des règles et des
procédures, la supervision active de l'accomplissement du travail par
les élèves. Les enseignants efficaces supervisent
fréquemment l'apprentissage des élèves à la fois de
manière formelle et informelle selon J.A. BUTLER (1987) dans un article
publié dans la Revue des sciences de l'éducation n°511
« la gestion de la classe ». Ils exercent une
supervision continue du travail en groupe. (M.C. WANG et al, 1990) se
préoccupent d'ajuster le débit de la leçon aux besoins des
élèves (Revue des sciences de l'éducation n°511
« la gestion de la classe »). Pour D.R. CRUICKSHANK (1990) et W.
DOYLE (1986), les enseignants surveillent le groupe, c'est-à-dire qu'ils
sont attentifs au déroulement des activités dans l'ensemble de la
classe. C'est une attention qui va au-delà de l'individuel et
intéresse l'idée de groupe. Cette vigilance a pour
finalité la réussite des élèves. En somme, ils
soutiennent que l'enseignant dans sa classe doit bien organiser les
activités pour bannir les pertes de temps entre deux activités,
bien les agencer pour qu'elles s'accommodent à la résistance
psychologique des élèves.
IV-2 La formation des groupes primaires
IV-2-1 La sociométrie
Comment constituer des groupes d'enfants pour un travail
efficace ? C'est la préoccupation de l'enseignant qui veut
s'intéresser au travail de groupe car la constitution des groupes est
sans doute une des plus délicates actions pour le maître.
L'objectif qu'il doit viser c'est que chaque élève retire un
bénéfice personnel de sa participation au travail collectif. Dans
ce sens, J. MORENO (1969) cité par D. ANZIEU et al, (2000 :61) propose
la sociométrie. C'est un procédé de découverte et
d'analyse des modèles ou patterns d'acceptation ainsi que de rejet
mutuels des individus engagés dans des activités
déterminées. Une condition importante est le secret le plus
complet sur l'élaboration des listes de
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sympathies et d'antipathies. Le sociogramme se constitue en
tenant compte donc des choix effectués par les uns et les autres. C'est
par cette technique que l'élève se sentira en
sécurité et dans des dispositions favorables de travail.
IV-2-2 Les propriétés des systèmes
ouverts
Pour P. VAYER (1987) dans « L'enfant et le groupe
», l'organisation des groupes peut se faire à travers les
propriétés des systèmes ouverts. Les systèmes
présentent des propriétés immédiatement applicables
à l'organisation des interactions dans l'ensemble-classe. Et plus le
système classe sera ouvert, plus les interactions seront faciles et plus
on pourra imaginer, créer et moduler les interactions. Le rôle de
l'adulte en tant que médiateur et responsable des interactions est de
faire en sorte que les diverses relations et stratégies
développées de part et d'autres soient évolutives. Pour E.
MORIN (1982), cité par P. VAYER (1987 : 151), « l'organisation
est le concept qui donne sa cohérence aux interactions». Pour
que se développent les interactions entre le sujet et son environnement,
il faut que celui-ci soit à la fois disponible, concerné et
autonome. Il importe aussi que l'environnement contienne de l'information. En
somme, selon P. VAYER (1987 :156) « Quand le système classe est
compris comme un système ouvert, il est quelque chose de vivant et
d'évolutif en même temps qu'il donne à chacun le sentiment
de sécurité et de vivre sur le mode autonome, condition sine qua
none de tout développement personnel».
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