III-3-4 Les théories humanistes
L'approche humaniste voit l'humain comme un individu qui se
construit selon ses perceptions personnelles du monde et qui tend toujours vers
une plus grande réalisation.
Un des grands représentants de cette approche est C.
ROGERS (1972). Selon lui, toute personne est fondamentalement bonne et tend
vers son plein épanouissement qu'il nomme «réalisation
de soi». La seule condition pour que cela fonctionne bien est que
l'individu grandisse dans la considération positive inconditionnelle.
Cette considération positive inconditionnelle n'est pas l'acceptation de
tout ce que fait l'individu mais bien plutôt la séparation entre
ce qu'il est et ce qu'il fait. Indépendamment de ce qu'elle fait, la
personne doit sentir qu'elle est quelqu'un d'unique, de bon, de capable. Ce
qu'elle fait peut correspondre ou ne pas correspondre à cette vision
mais doit être séparé. Par exemple, je peux dire à
un enfant: tu es quelqu'un et je t'aime mais je ne suis pas d'accord avec ce
que tu as fait. L'important, c'est que dans la désapprobation de ce que
l'enfant a fait, il ne sente pas que c'est lui qu'on condamne mais bien ses
gestes.
A. MASLOW (1970) est aussi un grand représentant de
l'approche humaniste. Pour lui, tout être tend aussi vers la
réalisation de soi. Il nomme cela «actualisation». Il
part de l'idée selon laquelle chaque humain tend vers la
réalisation de ses potentialités, tend à développer
au maximum ses talents et ses capacités. Il intègre à
cette idée le concept de satisfaction des besoins. En effet, selon lui,
il y a cinq grandes catégories de besoins:
- les besoins fondamentaux (manger, boire, dormir) ;
- le besoin de sécurité ;
- le besoin d'appartenance et d'amour ;
- le besoin d'estime
- le besoin d'actualisation.
Selon lui, il faut que les premiers besoins soient
comblés pour que l'on puisse s'occuper des autres. Quant à
l'actualisation, il s'agit d'une étape qui n'est jamais terminée
où l'individu va croître continuellement tout au long de sa
vie.
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Synthèse des théories
énoncées
En résumé, nous pouvons dire que les
théories citées plus haut sont des vecteurs de transmission des
savoirs, les unes pour l'enseignement les autres pour l'apprentissage. Ces
théories se différencient par les techniques de transmission des
connaissances en mettant l'accent sur un point focal dans la méthode
d'acquisition. La théorie de G. FERRY accorde de l'importance sur les
contenus enseignés et privilégie de facto la position de
l'enseignant. Par contre, le conflit sociocognitif est centré sur
l'apprenant, ses capacités réelles à acquérir les
connaissances. Quant à la fonction communicative, elle
s'intéresse plus au statut et au rôle du langage dans la
communication entre les élèves d'une part et entre le
maître et les élèves d'autre part. Concernant les
théories sur l'apprentissage, nous pouvons dire que le behaviorisme met
l'accent sur le comportement de l'apprenant suite à une influence, une
nouvelle information reçue. Mais le constructivisme s'intéresse
plus aux processus mentaux mis en évidence par l'acquisition de
l'information et son traitement. Avec le socioconstructivisme, l'aspect
important est l'interaction entre l'environnement et les
caractéristiques de l'apprenant. Pour cela, il valorise l'observation et
la coopération sociale. Quant au courant humaniste, il souligne que le
plein épanouissement de l'individu se construit selon les perceptions
personnelles du monde. L'individu doit tendre vers sa propre
réalisation.
Les classes au primaire sont des classes à larges
effectifs avec des apprenants de la même tranche d'âge donc
susceptibles d'avoir les mêmes potentialités ou des
potentialités complémentaires. Il s'agit donc pour le
maître de savoir créer les conditions idoines pour que les
élèves se retrouvent dans une entraide mutuelle voire une
médiation sociale pendant les cours. Selon plusieurs théoriciens,
la connaissance s'acquiert de l'inter individuel à l'intra individuel.
Dans ce sens, un groupe dans lequel les interactions sont bien
canalisées et orientées, chaque individu du groupe verra ses
compétences s'augmenter. Au cours de notre étude, sans pour
autant négliger les autres théories, nous mettrons un accent
particulier au conflit sociocognitif. Cette théorie semble prendre en
compte plusieurs dimensions de l'apprenant tels que sa capacité mentale
réelle, la valeur de l'environnement d'étude et surtout le
prépare à sa future vie en société.
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