En premier lieu, du fait que les Monuments naturels restent
mal connus dans plusieurs aspects, il faut donc envisager des activités
de recherche approfondies notamment :
- une étude phytogéographie de la flore des
failles de Nyakazu ;
131 RWANYIZIRI G., Populations et aires
protégées en Afrique de l'Est, Op. Cit.
132 Plan de gestion et d'aménagement des Monuments
Naturels de l'Est du Burundi
54
- un inventaire exhaustif de la flore et de la faune ;
- une étude des plantes médicinales
utilisées par les communautés locales ;
- Etudes de la dynamique et de l'écologie des
espèces comme Onychognathus morio et Papio anubis;
- Etude de l'évolution de la végétation des
failles dans un contexte paléoclimatique.
En plus, les activités de protection des Monuments
Naturels de l'Est du Burundi doivent s'accompagner par des activités de
développement. C'est à travers ces activités que des
partenaires de développement et les communautés locales
pourraient s'impliquer davantage dans la conservation. Le programme de
développement peut se situer à trois niveaux :
- Exploitation des ressources naturelles des Monuments
Naturels;
- Introduction des alternatives aux ressources biologiques
vulnérables;
- Promotion du développement socio-économique
en faveur des communautés riveraines.
A ce premier point, les ressources des Monuments Naturels
susceptibles d'être rationnellement exploitées sont
essentiellement l'eau et les bambous (Oxythenanthera abyssinica) et
cordes (Smilax kraussiana). Ces ressources participent dans la survie
des populations locales et il faut promouvoir le développement de ces
activités en faveur des communautés.
L'exploitation individuelle de l'eau des rivières
alimentant les chutes se pratique de nos jours au niveau des Chutes de Karera
pour des besoins de boisson, d'irrigation des champs, de fabrication des
briques et de lessivage des habits. Mais, ces activités d'irrigation et
de fabrication des briques sont inquiétantes du fait qu'elles consistent
à dévier les eaux de rivière Nyakayi avant qu'elles se
déversent dans les chutes. Il en découle une diminution des eaux
au niveau des chutes qui en perdent l'aspect touristique. Pour arriver à
gérer rationnellement cette ressource eau, des mesures s'imposent visant
la construction des bacs d'eau qui se remplissent d'eau la nuit pour
l'irrigation des champs et la fabrication des briques.
55
L'exploitation des bambous pour la fabrication de divers
objets artisanaux peut être permise dans certains endroits
indiqués par le conservateur sur place au niveau de la zone
gérée des Failles de Nyakazu. Pour arriver à une gestion
rationnelle de ces bambous, des mesures s'imposent visant la fixation d'un
calendrier de coupe de ces bambous, l'octroi des permis de coupe aux
exploitants de bambous ainsi que l'établissement d'un programme
d'exploitation de bambous matures.