Il faut dire, à l'instar de H. Cochet dans Crises
et révolutions agricoles au Burundi, que la protection de
l'environnement au Burundi « a été assise sur une conception
particulière de l'écologie par laquelle les paysans sont
désignés comme les
87 Plan de Gestion ; Op. Cit ; p 6
35
principaux coupables de dégradation de l'environnement.
» Dans ce contexte, la protection de l'environnement pourrait être
qualifiée de « répressive et mise en place contre les
intérêts des paysans. »88
Il faut dire qu'au niveau du site de la faille de Nyakazu et
des chutes de Karera, l'aménagement des lieux fait face à des
contraintes comme la pression démographique de la population
combinée à la baisse de la fertilité des terres
environnantes à cause de l'utilisation de techniques agricoles et
d'élevage non modernisés.
Le niveau de collaboration avec les parties prenantes
(administration, les communautés, la police de l'environnement, la
justice ...) est quasiment inexistante. Pourtant il existe une convention de
collaboration entre les communautés locales et les gestionnaires. Elle
porte sur :
· l'engagement du respect des limites ;
· l'accès contrôlé aux ressources
naturelles ;
· le partage des bénéfices issus de
l'exploitation des ressources naturelles ;
· la lutte contre les feux de brousse.
Les communautés riveraines utilisent encore
régulièrement le lieu de culte situé au niveau des chutes
de Karera. Cette convention a été réalisée à
l'initiative de l'INECN avec les financements du FEM89.
Au niveau des monuments, il y a un besoin de terres à
cause de l'augmentation de la population. La superficie agricole moyenne par
l'exploitation familiale est d'environ 1 ha. Les tendances de cette occupation
des sols par l'agriculture et le pâturage exercent une pression
considérable sur les milieux naturels. Cette pression se manifeste par
le défrichement cultural des galeries forestières des Chutes de
Karera et de la forêt et des forêts claires flancs des Failles de
Nyakazu. Cette installation des cultures dans les milieux naturels ou aux
alentours des Monuments crée des
88 RWANYIZIRI G., Populations et aires
protégées en Afrique de l'Est, Université Michel de
Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002
(Disponible sur
http://www.memoireonline.com/08/08/1508/m
populations-et-aires-protegees-en-afrique-de-l-est.html, consulté le
6 août 2014)
89
http://www.papaco.org/METT%20Monuments.pdf
(consulté, le 19 août 2014)
36
opportunités aux ravages des cultures par les animaux
sauvages notamment les cercopithèques aux chutes et les babouins aux
failles. Cela engendre des conflits interminables entre ces monuments et les
populations riveraines90.