I.2 - L'ASYMETRIE DE L'INFORMATION : UN OBSTACLE MAJEUR
DANS L'ENDETTEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES
Dans la relation banque-entreprise, en général,
les emprunteurs (les entreprises) maîtrisent toutes les informations
relatives à leurs entreprises voire à leurs projets, les
prêteurs (les banques) quant à eux, ne peuvent prétendre
avoir une connaissance parfaite des emprunteurs. Ce problème de
difference informationnelle est particulièrement important lorsque les
banques analysent les demandes de crédit qu'elles reçoivent.
L'information imparfaite rend en effet difficile pour la banque,
l'évaluation du risque de l'emprunteur parce que les prêteurs ne
peuvent identifier parfaitement ledit risque. Chaque opération de
crédit étant unique, il en résulte une très grande
variabilité du risque crédit. Aussi convient-il de mettre en
relief le problème de financement bancaire propre à travers le
concept de risque de crédit d'une part, et les asymétries
d'information relatives aux opérations de financement bancaire d'autre
part.
I.2.1 - LE RISQUE DE CREDIT
Une information imparfaite sur les entreprises fait courir aux
banques un risque dit de crédit. Ce risque revêt une coloration
toute particulière lorsqu'il porte sur les PME et devient de ce fait un
risque majeur.
Le mot vient du terme italien « riscare » qui
signifie oser (BERNSTEIN, 1996). Le risque désigne un choix plutôt
qu'un destin. Il peut aussi être défini comme un danger
éventuel plus ou moins prévisible. La caractéristique
propre voire essentielle du risque est donc l'incertitude temporelle d'un
évènement ayant une certaine probabilité de survenance.
Pour SMYSKY (1995), on parle alors de risque lorsque l'univers dans lequel se
déroulent les transactions économiques est
probabilisable.9
Les banques, tout comme d'autres entreprises sont soumises
à plusieurs variétés de risques, comparativement aux
autres institutions. La maîtrise de ces risques est un enjeu capital pour
les banques. Parmi les risques qui peuvent affecter leurs activités, on
peut citer entre outre, le risque de liquidité, le risque de
marché, le taux d'intérêt, le taux de change
9 C'est-à-dire qu'on admet de façon globale
comme hypothèse de départ que le comportement stochastique est
gouverné par des distributions de probabilité stable, que ces
distributions de probabilité sont observables par les agents, que la
distribution est indépendante des actions des agents.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
opérationnel, le risque systémique, le risque
administratif...etc. Mais celui qui nous préoccupe dans le cadre de
notre travail est le risque de crédit aussi appelé risque de
contrepartie. En effet, s'il existe plusieurs types de risque, celui de
contrepartie est un risque majeur (MANCHON, 2001).
Le risque de crédit, est le risque que court la banque
de ne pas rentrer dans ses fonds engagés pour le financement d'un client
à l'échéance fixée. HEEM (2000) définit le
risque de contrepartie pour le banquier comme « le risque de voir son
client ne pas respecter son engagement financier, qui dans la plupart des cas
est un remboursement de prêt ». Il existe donc de l'incertitude
quant à la possibilité ou à la volonté de la
clientèle d'une banque, de remplir ses obligations. Par
conséquent, la banque court un risque lorsqu'elle se met en situation
d'attente dans une entrée de fonds provenant de sa clientèle ou
d'une contrepartie de marché. Elle doit alors intégrer ce risque
dans sa gestion afin de le minimiser.
Bien plus, les banques cherchent à identifier les
risques en mettant en place une gestion de l'information. Dans cette optique,
on pourrait avoir une approche du risque bancaire qui porte sur
l'indentification informationnelle et sur la prise de décision. Tout
compte fait, le risque ne paut s'apprecier uniquement à travers des
variables quantitatives (production de ratios), il mérite
également la prise encompte des variables qualitatives. Cependant, la
recherche de l'information relative au risque de crédit est très
coûteuse car les banques doivent collecter et analyser des informations
externes sur leurs débiteurs (cash flow, examen des bilans) pour
éviter le problème des asymétries informationnelles (D.W.
DIAMOND, 1984). Le risque de crédit des entreprises résulte en
majeur partie des riques liés à certaine catégorie
d'entreprise (PME).
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