I.1.1.2 - L'ENDETTEMENT DES BANQUES AUPRES DE LA BANQUE
CENTRALE
Le marché monétaire est l'une des pièces
maîtresses dans une économie d'endettement. Ce marché est
le lieu où se négocient l'offre et la demande des ressources
à court terme. Dans le cas camerounais par exemple, l'offre provient des
banques structurellement excédentaires, tandis que la demande provient
des banques structurellement déficitaires. Ce marché comprend
deux compartiments : un compartiment interbancaire et un compartiment Banque
Centrale. Le premier répond à la fonction de compensation entre
les banques ; il correspond tout simplement à l'un des copartiments du
marché de refinancement. Le second est celui où l'on
procède à des périodes irrégulières à
l'adjudication de la monnaie centrale. Le compartiment interbancaire du
marché assure moyennant un certain coût le transfert de ressources
au sein des banques et il est en équilibre si l'offre des ressources est
égale à la demande de refinancement.
Cependant, l'existence du compartiment interbancaire ne suffit
pas à transformer une économie en une économie
d'endettement dans la mesure où déficits et ecédents se
compensent sur le marché monétaire. Pour qu'une économie
soit considérée comme une économie d'endettement, les
banques doivent pouvoir se refinancer auprès de la Banque Centrale.
Dès lors, le problème de refinancement se pose ici en terme de
contrainte qui pèse sur la Banque Centrale. En effet, face à une
forte pression de la demande de crédit des
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
entreprises, les banque qui dans un premier temps vont se
refinancer sur le compartiment interbancaire, feront appel en dernier ressort
au au refinancement de la Banque centrale. Celle-ci assure ainsi dans son
intervention, le bouclage du système et donc, l'équilibre des
bilans des banques. Autrement dit, une économie d'endettement ne peut
être considérée comme telle que si la demande de
refinancement des banques structurellement déficitaires n'est pas
couverte par l'offre émanant des banques structurellement
excédentaires sur le marché interbancaire. Les banques
structurellement déficitaires doivent alors s'adresser à la
Banque Centrale qui bouclera le système entant que prêteur en
dernier ressort contraint.
Le sytème tel qu'il fonctionne, fait donc de la Banque
Centrale la clé de voûte du sytème. Cependant, comme le
souligne RENVERSEZ, « ce n'est pas la pratique de bouclage en dernier
ressort par la Banque Centrale qui détermine l'appartenance à
l'économie d'endettement ; toute Banque Centrale possède cette
possibilté qui est l'un des fondements de son statut. Ce qui est en
cause (....) en cause, c'est le déséquilibre du côté
de l'offre du côté du marché interbancaire ».
L'intervention de la Banque Centrale est importante car sans elle, les banques
structurellement déficitaires ne pourront pas satisfaire la demande de
crédit émanant des entreprises. De plus cette structure de
financement devraient répondre à l'endettement des entreprises
parce qu'elles sont à la base du système d'économie
d'endettement.
Comme le refinancement de la Banque Centrale est la clé
de voute d'une économie d'endettement, ici, l'offre de crédit est
alors, pour un taux d'intérêt donné, parfaitement
élastique à la demende. Mais le fait que l'offre de crédit
dans une éconmie d'endettement soit parfaitement élastique
à la demande ne signifie pas que tous les projets d'investissement
compatibles avec le taux d'intérêt en vigueur par les banques
seront financés par les banques et il y a deux raisons à cela :
premièrement, les banques ont une gestion prudente du risque, ce qui les
amène à exiger de leur clientèle des garanties sur leurs
fonds propres on reviendra plus loin sur cet aspect du problème;
deuxièmement, étant donné que la banque la Banque Centrale
ne peut refuser de boucler le système, elle va par conséquent
assurer la régulation du crédit par l'encadrement du
crédit, lequel peut influencer négativement l'endettement
bancaire des entreprises, surtout lorques les opportunités
d'investissement existent. Il apparaît donc que dans une économie
d'edettement, la politique monétaire de la Banque Centrale a un
caractère ambivalent car d'un côté, elle se
préoccupe de la nécessité d'une augmentation
régulière du
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
volume du crédit pour permettre le financement des
investissements des entreprises, de l'autre, elle essaie de maintenir ce volume
de crédit en fixant le taux de progression.
Le schéma ci-dessus présente les différentes
articulations de l'endettement bancaire dans une économie d'endettement
tel qu'elles viennent d'être analysées
Graphique 1 : Articulations de l'endettement bancaire dans une
économie d'endettement
REFINANCEMENT DES BANQUES AUPRES DE LA
BANQUE CENTRALE
BANQUES
STRUCTURELLEMENT EXCEDENTAIRES
REFINANCEMENT DES BANQUES SUR LE
MARCHE INTERBANCAIRE
BANQUES
STRUCTURELLEMENT DEFICITAIRES
DEMANDE DE CREDIT DES ENTREPRISES
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Au regard de ce schéma, on voit que les banques
structurellement excédentaires peuvent non seulement satisfaire la
demande régulière de crédit des entreprises, mais surtout,
sont en mesure d'alimenter le marché interbancaire en liquidité.
Du côté des banques structurellement déficitaires, elles
ont deux niveaux de refinancement :
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
? Il y a d'abord le marché interbancaire ; si les banques
structurellement
déficitaires trouvent la liquidité
nécessaire pour satisfaire la demande de crédit des entreprises,
elles ne feront pas appel au refinancement de la Banque Centrale ;
? Il y a ensuite la Banque Centrale ; si les banques
structurellement déficitaires
ne trouvent pas sur le marché interbancaire la
liquidité nécessaire pour satisfaire la demande de crédit
des entreprises, elles s'adresseront à la Banque Centrale pour boucler
leurs enveloppes de financement des entreprises
Il reste maintenant à présenter un aspect non
moins important de l'économie d'endettement et qui concerne
l'endettement public. En général, celui-ci dans une
économie d'endettement est faible.
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