II - LA CONSTRUCTION DU MODELE, SA VERIFICATION
EMPIRIQUE ET L'INTERPRETATION DES RESULTATS
Un modèle peut être défini comme la
représentation schématique et partielle d'un
phénomène sous forme d'équation dont les variables sont
des grandeurs économiques. Ainsi un modèle bien construit permet
de valider la théorie économique à partir de l'observation
empirique des résultats suivant un processus bien défini. A ce
titre, il ressort que la
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
modélisation constitue une étape indispensable
pour la présente étude puisqu'elle nous permettra de confirmer ou
d'infirmer notre hypothèse à partir d'un modèle
économétrique. Mais avant de procéder à la
construction proprement dite du modèle, il est nécessaire d'en
faire une présentation succincte dans la mesure où il s'agit d'un
modèle linéaire.
II.1 - LA CONSTRUCTION DU MODELE
Un modèle est une représentation d'idées
ou de connaissances relatives à un phénomène. Sa
principale utilité est de donner des projections de l'activité
économique et de permettre de procéder à des simulations
alternatives des politiques économiques. Les résultats du
modèle sont obtenus à l'aide d'équations de comportements
qui décrivent l'évolution des variables. La variable
endogène se voit ainsi relier à des variables exogènes et
le modèle se
présente sous la forme linéaire suivante : Yi
= f (Xa, Xb, , Xi) avec Yi la variable endogène et
Xi les variables exogènes.
II.1.1 - LA FORMALISATION DU MODELE
Les variables retenues étant quantitatives et
étant constituées de telle manière qu'on ait une variable
expliquée pour plusieurs variables explicatives, alors le modèle
le plus adapté à notre cas est le modèle linéaire
générale ou encore modèle à régression
multiple.
En général, il est extrêmement difficile
voire impossible qu'un phénomène économique ou social
puisse être appréhendé à l'aide d'une seule
variable. Cette généralisation du modèle linéaire
simple se présente sous la forme suivant :
Yt = á0 + á1X1t +
á2X2t + ....+ ákXkt + £t
Avec :
Yt : la variable à expliquer observée à la
date t
X1t : la première variable explicative observée
à la période t X2t : la deuxième variable explicative
observée à la période t Xkt : la variable explicative k
observée à la période t
á0, á1, á2, , ák représentent
les paramètres du modèle ; £t le terme d'erreur et t =
{1,2,..., n} le nombre d'observations.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Tout modèle pour être fonctionnel doit être
construit sur la base de ses hypothèses. Celles-ci permettront dans la
suite de procéder aux différents tests statistiques. Pour le
modèle à régression multiple, ces hypothèses sont
à la fois stochastiques38 et structurelles :
y' Les hypothèses stochastiques
H1 : les valeurs Xit sont observées sans erreurs ;
H2 : l'espérance mathématique des erreurs est nulle
soit, E (£t)=0 ;
H3 : la variance de l'erreur est constante quelque soit t ;
H4 : les erreurs sont non corrélés ; E (£t,
£t')=0 si t # t' ;
H5 : l'erreur est indépendante des variables explicatives
; COV (Xit, £t)=0 ; y' Les hypothèses
structurelles
H6 : il y a absence de colinéarité entre les
variables explicatives ;
H7 : 1/n (xx') tend vers une matrice finie lorsque n tend vers
l'infini ;
H8 : le nombre d'observation est supérieur au nombre de
séries explicatives ; n>k+1.
L'objectif dans ce travail est de cerner l'influence de
certaines variables monétaires et financières sur la croissance
économique au Cameroun. Pour y parvenir, nous avons émis
après une revue de la littérature une hypothèse
fondamentale complétée de trois sous hypothèses à
savoir :
H : il existe un lien entre positif
l'intermédiation bancaire et la croissance économique telle que
:
H1 : les crédits accordés au
secteur privé influencent positivement le P11B réel.
H2 : la masse monétaire M2 influence
négativement le P11B réel.
H3 : Le taux d'intérêts
débiteur (TDM) Ti positivement influence positivement la croissance par
le biais des crédits accordés au secteur privé.
38 Les hypothèses stochastiques sont des hypothèses
liées à l'erreur.
Relation Banque-Entreprise et croissance
économique au Cameroun
77
Sur la base de ces hypothèses, un certain nombre de
variable ont été définies. Leur choix a été
justifié par des fondements théoriques. La variable
endogène représentative du concept de croissance
économique est le PIB réel noté : PIBr.
Les variables exogènes retenus sont les suivantes : - Les
crédits accordés au secteur privé noté Ccmlt ; - La
masse monétaire notée M2 ;
- Le taux d'intérêts TIR ;
A ces variables exogènes sera ajouté une autre
variable « Dummy » qui est la restructuration bancaire notée
DUM.
Par ailleurs, le modèle spécifié est un
modèle à séries temporelles de telle sorte que les
variables représentent le phénomène qu'elles traduisent en
étant observables à intervalle de temps.
A partir des variables retenues ci-dessus, nous obtenons deux
équations de régression :
La première équation est représentée
de la façon suivante, avant introduction de la variable dummy :
PIBrt = á0 + á1Ccmlt +á2 M2t + á3
TIRt + £t
La deuxième équation quant à elle est
représentée de la façon suivante, après
introduction de la variable dummy :
PIBrt = á0 + á1Ccmlt +á2 M2t + á3TIRt
+ á4DUMt + £t
Avec :
t = 1980, 1981,..., 2011; n = 32 observations
á0, á1, á2, á3, á4,
les paramètres du modèle assimilables aux coefficients de
régression affectés aux variables exogènes respectives
:
PIBrt : le PIB réel qui est la variable expliquée
à l'instant t ;
Ccmlt : les crédits au secteur privé qui est la
première variable explicative ;
78
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
M2t : la masse monétaire qui est la seconde variable
explicative ; TIRt : le taux d'intérêts qui est la
troisième variable explicative ; DUMt : la restructuration bancaire qui
est la variable dummy
|