III.1.2.3 - LE COUT ELEVE DU CREDIT
Les réformes monétaires et financières des
années 90 ont également concerné le taux
d'intérêt. La réforme sur les taux d'intérêt a
abouti à la libéralisation financière au sens où
31 La politique laxiste du crédit pendant cette
période avait été telle que parfois, aucun dossier ne
sous-tendait la demande de crédit. Cette pratique s'est traduite par
l'accumulation d'importantes créances irrécouvrables qui ont mis
à mal la solvabilité des banques.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
MCKINNON ET SHAW (1973) l'ont analysé. Cette
libéralisation des taux a eu pour conséquence un mouvement
à la hausse continue des taux débiteurs ; ceux-ci vont atteindre
le point culminant avec la dévaluation du FCFA de 994, soit 16 % et 17 %
pour le taux de base et 24 % et 29 % pour le taux de sortie. Selon ATTOUH
(2006), des taux d'intérêt aussi élevés, ont conduit
les banques à développer un mécanisme
auto-répressif différent de celui de Mckinnon-Shaw. Tout
investisseur rationnel, refusera de s'endetter auprès d'une banque
à ces taux. En conséquence, des taux d'intérêt aussi
élevé ne sont pas sans conséquence négative sur
l'investissement. En effet, si on se réfère aux statistiques
monétaires de la BEAC, il apparaît qu'entre 1990 et 1997, les
crédits à l'économie ont enregistré une croissance
négative qui s'est répercuté sur l'investissement et
celui-ci a diminué d'environ 10 %. ATTOUH (2006) note avec pertinence
qu'il s'agit là d'une évolution contraire à ce qui se
passait entre 1973 et 1989, dans la mesure où pendant cette
période, le taux d'intérêt était un instrument de
stimulation de l'investissement et d'orientation sectorielle du
crédit.
III.1.2.4 - LES COUTS DE TRANSACTION ELEVES
Les coûts de transaction comprennent : les frais de
dossier et de mise en place du crédit, les frais de convention (frais de
notaire). Les frais de dossier et de mise place du crédit ne sont pas
réglementés par l'Autorité monétaire ; ils sont
fixés par chaque banque. Les frais de convention sont
déterminés par la réglementation en vigueur en fonction du
montant du crédit. Si les banques argumentent que les frais de dossier
et de mise en place du crédit sont nécessaires parce qu'ils
permettent d'amortir les coûts de gestion pendant l'instruction des
dossiers de crédit, les promoteurs des PME jugent ces frais trop
élevés. Ils peuvent par conséquent les dissuader de
demander les crédits.
|