CHAPITRE II : LE MARCHE BANCAIRE CAMEROUNAIS : UN
MARCHE OLIGOPOLISTIQUE
Selon J. LECAILLON et C. PONDAVEN (1998), « l'oligopole
se définit comme une situation dans laquelle, la branche de production
se compose d'un nombre d'offreurs suffisamment faible, pour que la politique
adoptée par chacun d'eux exerce une influence sur le marché et,
par conséquent, sur le profit des autres vendeurs ».
Cette définition cadre avec la situation des
établissements bancaires installés au Cameroun, où une
dizaine voire, une douzaine d'établissements financiers se partagent le
marché bancaire camerounais sans que la politique de l'un puisse
influencer l'action de l'autre.
Ce caractère oligopolistique du marché bancaire
camerounais qu'on a pu noter depuis la période coloniale a
continué de prévaloir après l'indépendance du pays
en 1960 et après les réformes monétaires et
financières de 1990. La présentation de ce marché se fera
donc en distinguant deux périodes : celle qui part de
l'indépendance jusqu'à la fin des années 80, et celle qui
commence aux moments où ont lieu les réformes de 1990
jusqu'à nos jours.
II.I - LE MARCHE BANCAIRE CAMEROUNAIS AVANT LES
REFORMES MONETAIRES ET FINANCIERES DE 1990 : UN MARCHE CONCENTRE MALGRE UNE
RELATIVE DIVERSIFICATION DES INTERMEDIAIRES FINANCIERS
A l'accession du Cameroun à l'indépndance en
1960, son marché bancaire est dominé par les filiales des banques
françaises (BNP, Société Générale et
Crédit Lyonnais, BIAO) et anglaises (Barclays Bank et Lloyd bank)
jusqu'aux Accords monétaires et financières de Brazzaville des 22
et 23 novembre 1972. L'objectif général de ces Accords de
Brazzaville était d'amener le système monétaire et
financier à se mettre effectivement au servce du
développement.
Les Accords de Brazzaville visaient trois objectifs
spécifiques :
? faire de la BEAC, la Banque Centrale une
institution qui devait appuyer financièrement le développement
économique du Cameroun et des autres pays membres ;
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
V' le capital social des banques devait être
détenu par au moins 51 % des intérêts publics et
privés ;
V' Toutes les banques devaient être
dirigées par des cadres nationaux aux postes de responsabilité
les plus élevés.
Au regard de ce qui précède, on peut dire que
trois éléments ont caractérisé le système
monétaire et financier camerounais de novembre 1972 à août
1989 : le poids de l'Etat, le non respect des normes prudentielles et enfin, la
mise en place d'une politique de crédit laxiste.
II.I.1 - LA POLITIQUE DE CREDIT GENEREUSE DES BANQUES ENTRE
1972 ET
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