La difficulté de la mise en application des droits sociaux économiques. Un exemple à travers le droit à l'alimentation.( Télécharger le fichier original )par Donald MARDY Faculte de droit et des sciences economiques des gonaives - Licencie en droit 2015 |
3-Le chômage et la pauvreté en HaïtiLa pauvreté et le chômage constituent les sources essentielles de la faim dans certains Etats parmi lesquels figure Haïti. La pauvreté a de tout temps été un fléau de l'humanité, au point de devenir une caractéristique acceptée de l'existence humaine qui ne suscite ni l'indignation ni la répulsion qu'elle devrait avoir. C'est un fléau de masse, à facette multiple, difficile à définir. En Haïti, la majorité des haïtiens ne jouissent pas pleinement de leur droit à l'alimentation du fait de leur situation précaire. La pauvreté d'Haïti, est plus présente en milieu rural qu'en milieu urbain; plus accentuée au Nord qu'au Sud' Est du pays et touche plus les femmes, les orphelins, les jeunes déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées, les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terre et les habitants des zones enclavées...etc. Dans ces conditions, les populations ont d'une part difficilement accès aux aliments car, ils n'ont pas les ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins élémentaires. D'autre part, ils mangent très mal et ne pourraient satisfaire à sa faim. Si certains n'ont pas accès aux trois repas minimum par jour, il s'en trouve un bon nombre qui mange à peine une fois par jour ou qui ne mange pas du tout. La grande majorité mange mal. La question préoccupe la Communauté internationale qui s'est réunie en septembre 2000 dans le cadre du Sommet du Millénaire des Nations Unies, réunion à l'issue de laquelle huit engagements avaient été pris et dont le premier est de « Réduire l'extrême pauvreté et la faim »53(*). Le chômage qui est l'une des causes de la pauvreté peut être défini comme l'inactivité d'une personne souhaitant travailler. C'est un fléau qui constitue aujourd'hui un défi majeur à relever par les gouvernants .En Haïti, le taux de chômage connaît un accroissement terrible. Près de 72% des chômeurs ont moins de 35 ans et représentent près de 45% de la population active. Le nombre d'étudiants qui finissent chaque année dépasse largement le nombre de places disponibles pour les concours de recrutement. Le taux est encore plus élevé chez les non scolarisés qui, faute de moyens non pas pu apprendre un métier. Reconnaissons ici les efforts des gouvernants actuels en vue d'éradiquer le chômage54(*); malgré cela, il reste beaucoup à faire car, à ce jour, ces mesures se révèlent faibles et insuffisantes face aux besoins réels de la population. S'il est vrai qu'au sein d'une famille, la situation précaire d'une seule personne ne peut engendrer l'insécurité alimentaire, il en résulte que le chômage a des conséquences très vastes. Il est source de faim, de sous alimentation, de malnutrition et de bien d'autres maux. En Haïti, le secteur privé essaie de suppléer l'Etat dans cette tâche en offrant plusieurs opportunités de travail pour les jeunes diplômés, et parfois même ceux non scolarisés. Mais la faiblesse des revenus et les conditions pénibles de travail restent à améliorer. Il importe donc que l'Etat offre un allègement fiscal à ces Etablissements et adopte des mesures incitatives et à leurs égards. * 53 - Objectif premier des objectifs du millénaire. * 54 - Idem Dictionnaires de la langue française E.L p.182.art.23 de l'Office de Protection du Citoyen. Etat de Droit en Haïti. Bilan des 50 dernières années. |
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