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Entre trajectoire du patient et temps thérapeutiques. Analyse sociologique du monde de la psychiatrie à  partir de la chambre d'isolement.

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par Stéphane LE ROUZIC
Institut de Formation des Cadres de Santé de Sainte Anne Paris - Cadre de santé  2005
  

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I.4.3 « Troubles mentaux et représentations de la population »

Dans les représentations sociales de la santé mentale, les termes de « fou », « malade, sous-entendu mental», « demeuré » reviennent fréquemment pour désigner les individus n'ayant pas un comportement normé. Pour autant, ces dénominations renvoient à des images sociales variées. On retrouve essentiellement deux types de réactions face à la folie : l'handicapé mental Ð celui qui est considéré comme non responsable, « ce n'est pas sa faute, il est simplet », et le malade dangereux Ð celui que l'on ne contrôle pas, « attention, il peut être dangereux et agressif ». L'évènement de Pau a remis sur la scène publique « ce fou incontrôlable » qui reste le plus souvent associé à un comportement violent. Par exemple, l'enquête Santé Mentale en Population Générale (SMPG), réalisée par le Centre collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en (2004); révèle que 45% des personnes interrogées pensent que commettre un meurtre est associé au fait d'être « fou », 30% d'entre elles associent cet acte au fait d'être un « malade mental ». Dans ce cas, le malade mental apparaît comme ayant un problème médical tandis que le « dépressif » est considéré comme accessible aux soins et à la guérison par 94% des personnes. Les représentations sociales de la maladie mentale ne se limitent pas à la simple désignation d'un « fou », elles possèdent un fort regard sur les attentes d'un retour à la « normale » après avoir « subi » ou « réalisé » un suivi Ð traitement thérapeutique. En effet, 55% pensent que l'on peut guérir un « fou » et 69% un « malade mental ». Le rapport à la maladie mentale est ainsi radicalement différent de celui à la maladie en général. L'amélioration des techniques et des savoirs médicaux est supposée permettre la guérison. Concernant la maladie mentale, il ne s'agit pas nécessairement de guérir les individus Ð les « ramener à un état normal » mais bien

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souvent de les contrôler et espérer qu'ils puissent vivre en Société malgré leurs apparences « anormales ».

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