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Entre trajectoire du patient et temps thérapeutiques. Analyse sociologique du monde de la psychiatrie à  partir de la chambre d'isolement.

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par Stéphane LE ROUZIC
Institut de Formation des Cadres de Santé de Sainte Anne Paris - Cadre de santé  2005
  

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I.5 « Le poids de la réglementation sur le monde de la psychiatrie »

Dans cette partie nous allons aborder plusieurs aspects règlementaires et architecturaux qui encadrent la prise en charge des patients hospitalisés sous la contrainte. Ils définissent le cadre d'application, les indications et les limites d'application des procédures d'isolement. Nous procèdons à une rapide analyse de ces textes et concluons par une synthèse.

Il est à noter que la chambre d'isolement est une contrainte qui existe ailleurs qu'en psychiatrie. Le préfet peut ordonner un isolement infectieux à l'hôpital selon l'article 17 du code de la santé publique pour des maladies telles que la variole ou le choléra. Deux autres lois d'hospitalisations sous la contrainte sont à signaler : la loi du 15 avril 1954 concernant les alcooliques dangereux, qui n'a jamais été mise en application, ainsi que la loi sur la toxicomanie du 31 décembre 1970.

I.5.1 « Le cadre architectural »

Par cadre architectural, nous entendons le lieu ou se passe l'hospitalisation. Il est conditionné par deux circulaires. La première est celle du 15 mars 1960. L'hospitalisation sous la contrainte ne peut être réalisée que dans un établissement sectorisé, en référence à la circulaire du 15 mars 1960. Ceci implique donc que le patient sera hospitalisé en référence à un secteur géographique défini.

La circulaire du 19 juillet 1993 ou circulaire Veil est une réponse du législateur suite à

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une série d'incendies qui causèrent la mort de plusieurs patients dont certains étaient restés dans leurs chambres d'isolement. Cette dernière réaffirme l'impossibilité d'enfermer en chambre d'isolement des patients en hospitalisation libre dans les établissements non régis par la loi de 1990.

12 Circulaire n°DGS-SP3 n°48

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I.5.2 « Le cadre règlementaire »

I.5.2.1 « Loi du 27 juin 1990 et Loi du 4 mars 2002 »

La loi du 27 juin 1990 fait référence aux droits et aux conditions des patients hospitalisés en service de psychiatrie. Elle succède celle de 1838 initiée par Esquirol. Elle ordonnance les modalités d'hospitalisations des hospitalisations libres (HL) et sous la contrainte (HO ; HDT).

La mise en chambre d'isolement nécessite un préalable légal pour conduire et placer un patient en isolement. Le patient doit être hospitalisé sous la contrainte. La quantification de cette contrainte repose sur une interprétation du comportement et la production d'un certificat médical circonstancié dans le cadre de la procédure d'hospitalisation sous la contrainte.

Selon les troubles, le patient sera hospitalisé sous le régime de l'hospitalisation d'office (ou HO), ou bien hospitalisé à la demande d'un tiers (ou HDT) (atteints de troubles qui rendent impossible son consentement et son état impose des soins immédiats assortis d'une surveillance constante en milieu hospitalier). Le patient en hospitalisation d'office, prononcée par le maire ou le préfet, tient de la mesure administrative pour faire cesser les troubles compromettant l'ordre publique ou la sécurité des personnes.

Que devons-nous retenir ? Il s'agit d'une loi d'exception en matière de liberté individuelle car le patient, hospitalisé sous la contrainte, ne peut pas refuser la prise en charge soignante. Néanmoins, il peut faire appel à la commission départementale des hospitalisations psychiatriques pour contester son hospitalisation.

La loi du 4 mars 2002, relative aux droits des patients et à la qualité du système de santé, encadre de manière plus stricte les modalités selon lesquelles sont prononcées les hospitalisations sans consentement. La liste des critères permettant au préfet de prononcer des hospitalisations d'office est modifiée dans un sens plus limitatif.

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Maintenant le critère de la nécessité de soin est indispensable et prioritaire pour prononcer l'HO. Cette loi permet, en s'appuyant sur les recommandations du conseil de l'Europe, permet de renforcer la protection des droits de l'homme et de la dignité des personnes atteintes de troubles mentaux. Elle insiste sur la nécessité de soin et introduit des représentants des usagers dans la composition de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld