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3.2. Rôle des acteurs dans la mise en oeuvre des
plans successifs
Le tableau ci-après présente de manière
synthétique les différents plans, les acteurs et leurs niveaux de
responsabilité dans l'élaboration et l'exécution de ces
différents plans sus cités.
Tableau II : Les acteurs et leurs
responsabilités dans les échecs des différents plans
Plans
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Acteurs
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Responsabilités dans la non
application
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1939
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Administration coloniale
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Non maîtrise de la croissance urbaine
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Extension tous azimut des quartiers africains
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1962
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Expert
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Démarche méthodologique inappropriée
Méconnaissance du milieu d'étude
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Absence de vision à long terme
Contradictions politiques
Réalités techniques
Disponibilités financières (Faible mobilisation
des
ressources)
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1965
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Expert
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Sur dimensionnement des projets Programme ambitieux et trop
onéreux
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Contradictions politiques Réalités techniques
Disponibilités financières
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2005
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Expert
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Lenteur dans la collecte des données
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Lourdeur administrative
Retard dans le financement
Méconnaissance du milieu d'étude
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2010
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Expert
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En cours de réalisation
|
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Source. Travaux de terrain (2011)
A la suite de ce tableau, on constate que, outre le laxisme
des acteurs (Etat, experts) notamment, l'absence de vision prospective,
l'incohérence des actions avec les besoins ou les réalités
ainsi que la faible mobilisation des ressources surtout financières sont
les principales raisons qui justifient tant pour l'Etat que pour la commune,
l'inexistence de document de planification devant
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régir l'occupation de l'espace urbain de Libreville. Il
s'ensuit pour la présente étude que l'hypothèse 2 qui
énonce que le laxisme des acteurs et l'inexistence de documents de
planification sont les principales raisons de l'occupation anarchique ou
spontanée de l'espace de Libreville est vérifiée.
La conséquence est manifestement l'occupation
anarchique de l'espace urbain a été le principal mode
d'occupation. Elle laisse au paysage urbain une image peu reluisante telle que
le présente la commune de Libreville.
3.3. Conséquences de l'occupation
anarchique
L'occupation anarchique dans la commune de Libreville induit
deux conséquences majeures que l'aspect désordonné et
insalubre du paysage urbain et les problèmes fonciers ou ceux
liés à l'insécurité foncière.
3.3.1. Etat des lieux du paysage urbain
Cet état des lieux porte sur la structuration de
l'espace urbain, d'une part et sur la description des types d'habitats dans la
ville.
3.3.1.1. Structuration de l'espace urbain à
Libreville
Du point de vue de la structuration de l'espace urbain, on
peut affirmer qu'en dehors des quartiers modernes ayant fait l'objet de
quelques précautions en matière de gestion de l'espace, il
n'existe aucune norme en matière du parcellaire tant dans les
arrondissements, que dans l'ensemble de la ville. En effet, les parcelles ne
disposent pas de clôtures, sont de tailles variables et sont
orientées dans toutes les directions. Elles sont implantées sans
aucun ordre, sans laisser d'emprises, ni pour la voirie et encore moins pour
les infrastructures sociocommunautaires dont les populations ont tant besoin.
Elles ne sont desservies que par des pistes le plus souvent inondables et
impraticables ou par des sentiers le plus souvent ravinés par
l'érosion.
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Dans ce contexte, où la promiscuité est la
règle, il se pose avec acuité, de nombreux problèmes qui
découlent de l'absence d'une quelconque organisation de l'espace. Ces
problèmes se résument entre autres :
· à l'insuffisance voire l'inexistence
d'infrastructures et équipements socio-collectifs (routes, voies
secondaires, etc.) ;
· à l'inexistence d'équipements sportifs
et de loisirs, des parcs et jardins publics, etc.
Aussi, est-il important de mentionner que dans les rares cas
où ces infrastructures tant, indispensables pour donner aux populations
de meilleures conditions de vie et favoriser leur épanouissement
existent, il faut parcourir de longues distances pour les atteindre.
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