Chapitre II : Déterminants physiques et humains
de l'aménagement de la commune de Libreville
L'étude des déterminants de l'aménagement
permet non seulement de décrire les aspects du site, de la population,
mais aussi d'expliquer son influence sur l'organisation et les formes
d'occupation et d'aménagement de l'espace.
2.1. Situation géographique
La ville de Libreville est située au Gabon, plus
précisément dans la province de l'Estuaire à
l'intérieur d'une presqu'île. Elle s'étend sur près
de 16 km entre sa limite avec le département de la Noya au-delà
de l'aéroport international Léon Mba au nord-ouest, et le pont
Nomba au sud, et sur près de 11 km du port-Môle (façade
maritime) à l'ouest à la zone de Melen à l'est.
Elle est délimitée à l'ouest par
l'Estuaire du Komo et à l'est par la baie de la Mondah qui lui
confère une situation de façade maritime. Cette façade
maritime prédispose la ville à jouir des infrastructures
portuaires et cela exige un aménagement approprié.
La ville de Libreville est comprise entre 0°20'et
0°30' de latitude nord et entre 9°25' et 9°30' de longitude est
et s'étend sur une superficie d'environ 24.656 ha dont 12.496 sont
urbanisés (Atlas de l'Afrique, 2004). Ce site où réside
41% de la population gabonaise est un agencement de bassins versants
drainés par les rivières qui se déversent dans l'estuaire
du Gabon. Au sud, elle est également délimitée par la
lagune Lowé qui lui sert de frontière naturelle avec la commune
d'Owendo (PAPSUT, vol 9, 2001).
Capitale et principale ville du pays, Libreville est
subdivisée en six (6) arrondissements (figure 1).
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Figure 1 : Situation géographique et
découpage administrative de la commune de Libreville
Comme le montre cette figure, la superficie des arrondissements
varie d'un arrondissement à un autre. Mais un fait est à
souligné, le 6eme
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arrondissement est le plus grand et c'est le seule qui ne
dispose pas d'un littoral. Du point de vue de la superficie, il est rejoint par
le 1er arrondissement.
2.2. Déterminants physiques
Les déterminants physiques sont présentés
suivant une démarche analytique. Celle-ci permet d'élaborer un
tableau de bord environnemental du milieu d'étude.
2.2.1. Relief et morpho-pédologie
Le relief de la rive droite de l'estuaire du Komo sur laquelle
s'est bâtie Libreville explique en partie l'aspect complexe de la ville
(Ekome, 2003). En effet, Libreville présente un relief assez complexe
constitué essentiellement de collines et d'éperons
séparés par de vastes vallées à fond plat (Monda,
2000). La juxtaposition de collines et de vallées à fond plat,
créent de fortes contraintes physiques ayant guidé l'occupation
du sol.
Hormis une bande étroite le long du littoral large de
500 m à 2 km selon les endroits relativement plane, la ville offre
partout un paysage de collines dont les sommets, généralement
arrondis avoisinent les 100 mètres d'altitude. Ces collines s'abaissent
régulièrement vers l'estuaire du Komo à l'ouest entre 15
et 40 mètres, s'élèvent vers le centre est où elles
atteignent une altitude de 104 mètres à Bisségué,
126 mètres à Nkol-Ngoun et Mont-Bouët (Mba, 1997).
A Libreville, les versants sont formés de deux parties
distinctes. Les hauts versants et les parties sommitales ont des pentes
relativement faibles (moins de 5 %). La moitié inférieure par
contre, dont la raideur augmente vers l'aval, présente de très
fortes déclivités pouvant excéder 50 %. Dans leur partie
inférieure (vers le talweg) les pentes sont généralement
plus douce, elles dépassent rarement 10 % (Mouanda, 2000).
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La localité de Libreville se situe sur des terrains
sédimentaires récents, constitués par une succession
d'épisodes régressives et transgressives fluvio-lagunaire,
lacustre continental et fluvio-marin étroitement imbriqués dense
(Mombo cité par Mouanda, 2000).
Les sols que l'on rencontre appartiennent à la «
famille du Komandji-Namimo et calcaire de Sibang ». Il s'agit des sols
ferralitiques fortement lessivés, très
hétérogènes à altérites argileuses et /ou
sableuses épaisses.
Nous distinguons principalement trois types de sols à
Libreville : les sols ferralitiques, les sols hydro morphes et les sols
argileux (Ekome, 2003).
- Sols ferralitiques, ils sont
localisés au niveau des collines, sur les sommets et les versants .Ce
sont des sols profonds, très peu structurés, à
cohésion faible et de couleur ocre jaune ou jaune claire. En profondeur
(2 à 5 m), on rencontre des gravillons ferrugineux. La texture est
dominée par les sables fins ;
- Sols hydro morphes, ils se retrouvent dans
les bas-fonds humides et mal drainés. Ils se caractérisent par
leur position basse, subissant l'influence de la nappe phréatique. Leur
texture est sablo-argileuse à argilo-sableuse ;
- Sols argileux, on les rencontres dans les
étendues de mangroves. Ils disposent généralement de deux
horizons noirs : l'un parsemé de petites taches de rouilles mal
délimitée (0-30 cm) et l'autre argilo-limoneux (30-120 cm).
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