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La responsabilité sociale des entreprises en Algérie. Cas de la Sonatrach.

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par Kéring et Youcef BASSE et KORCHI
Université Piérre Mendés France de Grenoble - Master 1 : Ingéniérie Economique et Entreprise 2013
  

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1-2- Situation sociale

Pour évoquer la situation sociale en Algérie, cela revient à analyser de plus prêt la question de l'emploi, des indices comme l'IDH (Indice de Développement Humain), de la santé, de l'éducation etc.

La question de l'emploi reste encore un défi pour l'économie algérienne. Au regard des populations, ce sont les jeunes qui sont les plus confrontés aux difficultés d'insertion sur le marché du travail. Selon M. Joël Toujas Bernaté, le chef de mission du FMI pour l'Algérie en 2011, « la population active augmente à un taux compris entre 2,5% et 3% par an. Pour stabiliser le chômage et absorber tous les nouveaux arrivants, il faudrait probablement une croissance d'emploi d'au moins 5% dans les secteurs autres que celui des hydrocarbures ». En plus, le bureau de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) en Algérie, voit l'évolution de l'emploi passer par trois périodes principales selon les réformes économiques :

V' La phase allant globalement de 1980 à 1994 : cette phase a vu la mise en oeuvre

progressive de nombreuses réformes jetant la base institutionnelle d'une économie de

marché. Pendant cette période, l'économie a été dominée par les entreprises étatiques.

Le pays a connu une progression du taux d'emploi jusqu'en 1986, année à laquelle le

prix du pétrole a chuté. Ce choc a provoqué une baisse des investissements publics, ce

qui a conduit à la suppression de plusieurs milliers de postes d'emploi.

V' La phase de 1995 à 1999 : celle-ci a vu la réalisation d'un plan d'ajustement structurel (PAS) en relation avec les organisations financières internationales (FMI, BM). Le pays accuse alors une forte perte d'emploi sous l'effet de ces opérations de restructuration.

V' La phase de 2000 à 2011 : le taux de chômage a amorcé une baisse continue passant de 29,3% en 2000 à 10% en 2011. C'est une baisse intéressante mais elle reste faible

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

par rapport au potentiel algérien. Elle est due principalement au programme de promotion de l'investissement réalisé par l'État, à la privatisation, au rachat des entreprises publiques déclarées en faillites et aux dispositifs d'aide à la création d'emploi3 comme l'Agence Nationale de l'Emploi (ANEM), l'Agence Nationale de Gestion des Microcrédits (ANGEM), etc. Cette phase est également marquée par l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail.

Ces trois phases ont permis de voir en claire l'évolution de la situation de l'emploi en Algérie. Il reste quand même intéressant de souligner que les hydrocarbures, contrairement au poids qu'ils regorgent dans la création de richesse du pays, ont une part très peu significative dans le processus de lutte contre le chômage. Le graphique proposé ci-après en est une parfaite illustration.

Graphique N° 4 : Comparaison de l'emploi global et l'emploi hors hydrocarbure 1984-2010

en milliers

Source : réalisé par nos soins à partir des données du Ministère de la prospective et des statistique L'enseignement qui peut être tiré de l'évolution de la situation de l'emploi en Algérie d'entre ces deux dates, en comparaison avec les emplois créés en dehors du secteur des hydrocarbures, est que les emplois créés dans le secteur des hydrocarbures sont peu représentatifs. Autrement dit, l'influence significative que les hydrocarbures ont sur la rentrée de devises ne reflète pas forcément qu'ils participent autant à la création d'emploi. La lecture de ce graphique révèle autre chose également qui mérite une attention particulière. Les emplois que les autres secteurs qui entrent dans la composition du produit intérieur brut, ont une très haute influence en matière de création d'emploi et permettent ainsi de résorber le

3 Les dispositifs d'emploi des jeunes ont été renforcés suite aux évènements dits « printemps arabes » dans la région. Bien que l'Algérie ait été épargnée par ces mouvements de renversement des régimes, les manifestations durant le premier trimestre 2011 dans le pays ont conduit les autorités à prendre des décisions importantes devant encourager l'emploi des jeunes. Beaucoup de facilités ont été accordées pour favoriser l'insertion des jeunes. (MUSETTE Mohamed Saïb, 2013.

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

chômage. D'où la nécessité d'accorder beaucoup plus d'importance à la diversification de son économie.

Sur le plan du bien être social, de la santé et de l'éducation, les autorités ne sont pas en reste. Selon le rapport sur le développement humain 2013 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) portant sur l'essor du Sud, ces dix dernières années, tous les pays ont connu des progrès en matière d'éducation, de santé et de revenus au titre de l'indice de développement humain. Cependant les progrès demeurent hétérogènes entre les régions et au sein de celles-ci. L'Algérie pour son compte, son indice de développement humain a considérablement augmenté entre 1990 et 2012 lui permettant de se classer parmi les pays qui ont un développement humain élevé. Au sein de la région maghrébine elle s'est parfaitement illustrée (0,173) en dépassant d'un rang la Tunisie classée 94eme et le Maroc.

Du point de vue de la santé, les efforts sont considérables. En 2012, 5,3% du PIB sont alloués aux dépenses totales consacrées à la santé. Le tableau suivant montre les différentes statistiques.

Tableau N° 1 : Comparaison sur certains critères de santé entre Algérie et France en 2012

Critères

Algérie

France

Population totale

38 482 000

63 937 000

Espérance de vie à la naissance H/F

70/73

79/85

Quotient de mortalité infanto-juvénile
pour 1000 naissances vivantes

20

4

Quotient de mortalité 15-60 ans H/F pour

1000

165/122

109/52

Dépense totale consacrée à la santé par
habitant ($ US)

439

4 260

Dépense totale consacrée à la santé en %

du PIB

5,3

11,8

Médecin par 1000 habitants

1,24

3,36

Source : Organisation Mondiale de la Santé (2012)

Ce tableau révèle d'énormes disparités entre ces deux pays sur le plan sanitaire. Cette situation s'explique par le fait que les structures sociales ne sont pas régies de la même manière d'une part, mais d'autre part la mise en place des politiques par les autorités étatiques pour promouvoir un cadre social favorable en Algérie, semble très difficile. Certes l'Algérie reste un pays en voie de développement ce qui pourrait également être un facteur explicatif de ce phénomène. Malgré cela, les efforts sont consentis pour lutter contre la mortalité maternelle et périnatale grâce à la mise en place du programme national de périnatalité en 2006. L'État se fixe pour objectif de réduire la mortalité maternelle et l'amélioration de la prise en charge de la santé maternelle et du nourrisson. La stratégie pour réaliser cet objectif est axée essentiellement sur le développement de l'infrastructure sanitaire lourde et légère, l'accès aux soins gratuits pour toutes les couches sociales, généralisation de l'alphabétisation, le programme d'espacement des naissances... En 2012, d'après l'UNICEF, la mortalité

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

maternelle était de 70,3 pour 1000 naissances vivantes, alors qu'en 1992, elle était de 215 pour 1000. Il y a eu donc une diminution de 67,3% ce qui est de prime abord un résultat positif.

Pour l'éducation et la formation, l'État algérien donne une priorité pour garantir la réussite des plans de développement économique et social. Les dépenses publiques totales dans ce secteur représentaient en 2008, 4,34% du PIB. Selon l'article 53 de la constitution, le droit à l'enseignement est garanti et gratuit dans les conditions fixées par la loi. Il est obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 15 ans. Au plan de l'alphabétisation, l'Algérie prévoit, dans le cadre de la stratégie nationale d'alphabétisation, de réduire de 22 % le taux d'analphabétisme auprès de la catégorie d'âge de 10 ans et plus, à l'horizon 2015. Elle est arrivée à généraliser l'accès à l'éducation notamment au niveau primaire où, le taux est passé de 85% à la fin des années 80 à plus de 97% en 2011. L'enseignement supérieur a connu aussi une progression remarquable illustrée notamment par plus de 1,9 million de diplômés universitaires en 2012, contre 63 en 1964. Ces efforts dans l'accroissement des structures physiques scolaires, se sont accompagnés d'une amélioration des indicateurs du genre. C'est ainsi que la proportion des filles dans l'enseignement secondaire a fortement augmenté (58.3 %) et au niveau supérieur, deux diplômés sur trois sont des filles (Perspectives Économiques en Afrique, 2013).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille