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La responsabilité sociale des entreprises en Algérie. Cas de la Sonatrach.

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par Kéring et Youcef BASSE et KORCHI
Université Piérre Mendés France de Grenoble - Master 1 : Ingéniérie Economique et Entreprise 2013
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

La SONATRACH, entreprise d'État, est en fait la première entreprise qui a adopté une démarche de responsabilité sociale en Algérie, ne se limitant pas aux préoccupations sociales et environnementales de ses activités, mais bien élargie aux besoins sociaux et économiques des populations défavorisées. Cette spécificité s'explique en grande partie par les moyens financiers dont dispose l'entreprise.

Pour appréhender au mieux la problématique soulevée un peu plus haut, le mémoire, qui est autant théorique qu'analytique sera structuré comme suit :

Dans un premier chapitre l'émergence du concept RSE en Algérie à travers deux sections : la première qui sera consacrée à la présentation de l'Algérie pays sur lequel porte essentiellement ce mémoire. Et la deuxième consistera, après un bref rappel sur ce que c'est la RSE, à montrer bien que l'Algérie peine à mettre en place une véritable RSE, mais cela n'empêche pas de dire qu'elle commence à gagner du terrain et ce depuis le lancement du projet RS-MENA en 2011.

Puis dans un deuxième chapitre, faire une étude sur l'entreprise SONATRACH pour voir en quoi elle est leader en matière de RSE. Pour ce faire deux sections seront adoptées : une première qui fera l'objet d'une présentation de cette entreprise qui est un acteur central dans l'histoire des hydrocarbures en Algérie et enfin, une deuxième qui sera axée sur les engagements pris par rapport à ces démarches responsables.

PREMIER CHAPITRE

L'Algérie face au nouveau

concept : la RSE

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

Ce chapitre a pour objet de présenter la situation économique, sociale et environnementale de l'Algérie. L'objectif visé est de montrer bien que le concept de responsabilité sociale des entreprise est nouveau en Algérie, mais cela n'empêche pas de dire qu'il commence à gagner du terrain et ce depuis le lancement des projets comme RS-MENA en Algérie en 2011 et la récente plateforme « RSE Algérie » issue d'un partenariat entre l'institut algérien de la gouvernance et l'Observatoire français sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE).

Section 1 : Présentation socioéconomique et environnementale de l'Algérie

Cette section consiste à faire une présentation économique, sociale et environnementale de l'Algérien. L'objectif est de voir la situation du pays à travers ces trois pôles qui constituent fondamentalement le socle du Développement Durable.

1-1- Situation économique

La politique économique algérienne était une politique basée sur une économie fermée, super protégée. Il a fallu attendre jusqu'aux années 1990 pour voir l'émergence d'une nouvelle ère : l'ouverture. Cette ouverture, décidée par le gouvernement de Mouloud HAMROUCHE1 à l'époque, se poursuivra avec les encouragements du Fond Monétaire International (FMI). Elle est rendue possible également grâce aux exigences liées à la mondialisation.

La structure de l'économie algérienne est basée sur la rente pétrolière et gazière. L'Algérie est le sixième pays producteur de gaz et le douzième producteur de pétrole dans le monde. En 2012, 97% des exportations algériennes reposées sur ces deux sources (Dominique LAGARDE et al, 2012). Cependant même « si les premiers impacts du krach de 2007-2008 ont pu être maîtrisés grâce aux réserves de change accumulées et à une importante épargne budgétaire, mais aussi à la faible intégration à la sphère financière internationale » (Fatiha TALAHITE et Ahmed HAMMADACHE, 2010), l'économie algérienne reste restreinte dans sa diversification et vulnérable à l'instabilité des marchés d'hydrocarbures, chose qui explique l'importation d'une majeure partie des produits industriels et de consommation.

Parlant de la croissance économique, représentée ici par le Produit Intérieur Brut (PIB), elle reste fortement dominée notamment par les hydrocarbures (37% du PIB, 97 % des exportations et 60% des recettes fiscales pétrolières) et les services. En effet, selon le rapport du Service Économique Régional d'Alger, les projections du FMI révèlent que le taux de

1 Mouloud HAMROUCHE né en janvier 1943 à Constantine est un homme politique. Il a été chef du gouvernement entre septembre 1989 et juin 1991

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

croissance de l'économie algérienne, qui s'était établi à 3,3% en 2012, devrait légèrement s'affaisser en 2013, à 3,05%, mais devrait enregistrer un rebond en 2014, à 3,68% et en 2015, à 3,73%. A titre illustratif, ce graphique montre l'évolution du P11B entre 1986 et 2012.

Graphique N° 2 : Évolution du PIB entre 1986 et 2012

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PIB ($US courant) Algérie

1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Sources : réalisé par nos soins à partir des données de la Banque Mondiale

D'après l'allure de ce graphe, l'évolution du P11B algérien a connu deux phases. La première se situe entre 1986 et 2000. Cette phase est caractérisée par une stagnation du PIB due à la chute du prix du baril de pétrole liée au contre-choc pétrolier2. S'agissant de la deuxième phase, entre 2000 et 2012, le PIB algérien a considérablement augmenté de 54,79 Mds $ jusqu'à 207,95 Mds $. Ces résultats viennent confirmer ce qui a été dit un peu plus haut sur l'influence majeur des hydrocarbures dans la création de richesse du pays. Malgré la période de crise de 2007/2008 qui a sévi pratiquement toutes les économies mondiales, l'économie algérienne a su tirer son épingle du jeu.

Les services, ils représentaient pour leur part en 2012, 22% du Produit Intérieur Brut selon le même rapport du Service Économique Régional d'Alger. Cette représentativité permet de

2 Le contre-choc pétrolier est la situation connue au lendemain des deux chocs pétroliers 1973 et 1979. Il est caractérisé par une surproduction en vue de compenser le ralentissement de l'économie. Cette surproduction a engendrée une baisse brutale du prix du baril de pétrole (10$ en 1986). Cette situation est également qualifiée comme étant le résultat d'un accord entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite, visant à augmenter la production de pétrole, en vue de satisfaire les besoins occidentaux en énergie et diminuer les revenus de l'Union Soviétique.

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

qualifier ce secteur comme étant le deuxième pourvoyeur de richesses derrière les hydrocarbures (31%) et le premier en matière de création d'emploi. En ce qui concerne les autres secteurs, à savoir l'industrie hors hydrocarbure, les Bâtiments et Travaux Publics (BTP), droits de douanes et TVA, Services des Administrations Publiques (Services non marchands) et enfin l'agriculture, leur contribution est de 47%. Le graphique ci-dessous montre ainsi la part de chacun de ces différents secteurs.

Graphique N° 3 : Répartition sectorielle du PIB en 2012

6%

18%

22%

9%

9%

31%

5%

Agriculture

Hydrocarbure

Industrie HH

BTP et Construction Services Marchands Droits de Douanes et TVA

Services des Administrations Publiques

Source : Service Économique Régional d'Alger (Indicateur Économique et Financier de l'Alger, Novembre 2013).

Néanmoins, en dépit du Produit Intérieur Brut jusqu'ici utilisé pour analyser la situation économique de l'Algérie, il y a d'autres indicateurs tels que le PIB/habitant qui permet d'évaluer l'économie d'un pays. En effet le PIB/habitant reflète principalement le niveau d'activité économique. Il se détermine en faisant le ratio Production/Population totale. Pour ce qu'il est de l'Algérie, si l'on se fie aux données de la Banque Mondiale (BM), cet indicateur, a considérablement augmenté en 2013 (5438 $ US). Cependant, bien que cet indicateur témoigne d'une bonne santé de l'économie algérienne, sa dépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole pose toujours problème. En effet, l'expansion de certains secteurs ne parvient pas à masquer les difficultés de l'industrie hors hydrocarbures. La faiblesse du secteur privé, pénalisé par un climat des affaires peu propice à l'investissement étranger, reste le problème majeur. Le projet Doing Business qui mesure le climat des affaires et son application effective dans 189 économies et certaines villes au niveau infranationale et régionale place l'Algérie 153eme. En raison de ce résultat décevant, la législation s'efforce de rendre plus aisé

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Premier Chapitre : L'Algérie face au nouveau concept : la RSE

et plus attractif l'investissement en Algérie. Quelques exemples de mesures initiées pour encourager ces investissements peuvent être cités :

V' Une réduction de 5% en matière de droit de douane pour les équipements importés pour l'investissement,

V' La franchise de la TVA (17%) pour les biens et services entrants dans le cadre de l'investissement,

V' Une exemption des droits de mutation concernant les acquisitions entrant dans le cadre de l'investissement.

Mais malgré ces avantages et d'autres qui n'ont pas été énumérés, le volume des investissements étranger reste faible (de 2002 à 2011 il ne représentait que 1% du nombre de projets d'investissement global, selon l'Agence Nationale de Développement de l'Investissement (ANDI)).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo