III.2 DISCUSSION
La modélisation hydrologique du bassin versant du
Logone a donné un grand ensemble d'informations parmi lesquelles, les
caractéristiques physiques du bassin versant et les données sur
les paramètres hydrologiques et météorologiques de
celui-ci. Les résultats présentés montrent la
complémentarité qui existe entre les sous bassins de ce grand
bassin. Subdivisé en deux partie à cause des contraintes
climatiques (climat soudano-guinéen et soudano-sahélien) et
topographique (forte pente en amont, faible pente en aval), les sous bassins de
l'aval (moins de précipitations) sont essentiellement alimentés
par les sous bassin de l'amont (plus arrosés). Ces résultats
confirment les propos de Bouchardeau, 1952.
L'analyse statistique des paramètres hydrologiques et
météorologiques du bassin versant du Logone confirme les
hypothèses de départ. En effet, dans le cadre de cette
étude, aucun
53
paramètre ne confirme la cause des inondations de 2012
dans la région de l'extrême Nord au Cameroun. Tous les
paramètres simulés de l'année 2012 sont identiques avec
ceux de l'année 2008, une année sans inondation (excepté
le sous bassin du Mayo Tsanaga). Sur la base de ses résultats, il est
difficile de ce prononcé sur la cause naturelle des inondations de 2012
à l'extrême Nord du Cameroun. Les résultats de la
modélisation du bassin montrent une corrélation négative
entre les pluies et les débits. Cela veut dire en d'autres termes que
lorsque la fréquence des précipitations augmente, le débit
du fleuve Logone n'augmente pas. Il augmente lorsque la fréquence des
précipitations diminue : c'est la réponse hydrologique du bassin
versant du Logone. Ces résultats sont confirmés par les
données des relevés des stations hydrométriques où
l'on observe les pics des hauteurs limnimétriques au mois d'octobre et
non au mois de juillet et Août, qui sont les mois des inondations de 2012
à l'extrême Nord. On ne saurait parler du débordement du
fleuve en cette période alors que sa réponse hydrologique est
lente. Ni de la remontée de la nappe ou de ruissellement.
Figure 44: Les limites du bassin versant du Logone
à l' extrême-nord du Cameroun
La présentation des caractéristiques physiques
du bassin versant du Logone par le modèle réalisé
révèle que les zones de la région de l'extrême Nord
les plus touchées par les inondations de 2012, ne font par partir du
bassin versant du Logone figure 44.
54
Yagoua et Kousséri, les deux communes les plus
frappées par les inondations de 2012, sont partagées par trois
sous bassins du bassin versant du lac tchad : le bassin versant d'EL-BEID, le
bassin versant de SEH-BOWEL et le bassin versant du Logone. Kousséri et
Logone Birni sont traversés en quasi-totalité par une zone
inondable du bassin versant d'El-BEID. En plus la figure 56 montre la partie
des communes de Kousseri et Logone Birni dans le bassin du Logone. Moins de la
moitié de la commune de Yagoua est couvert par le bassin versant du
Logone alors que les inondations de 2012 avait couvert toute la commune. Pour
conclure, les inondations de 2012 dans la région de l'extrême nord
du Cameroun seraient causées par le bassin versant d'El-BEID qui est un
sous bassin du bassin versant du lac Tchad.
Figure 45: Délimitation du bassin versant du
Logone dans les communes de Kousséri et Logone Birni
55
|