1.2.6. La famille
Elle est :
-l'ensemble formé par le père, la mère
(ou par l'un des deux) et les enfants.
- l'unité élémentaire fondamentale de la
vie en société.
- le premier groupe dans lequel les individus se socialisent
et apprennent à vivre en société.
Pour KAHOLA (2014 :144) la famille est un lieu de
socialisation. C'est en son sein que l'enfant découvre l'amour parental,
se sent protégé et apprend les normes, les valeurs et les
modèles de comportement de son groupe d'appartenance.
Pour MORRIS ZELDITCH, la famille est un groupe social
où le commerce sexuel est permis entre les membres adultes, où le
groupe est responsable, face à la société ; des soins et
de l'éducation des enfants, elle est de plus, une unité
économique, pour le moins de consommation.
En définitive, la famille est un groupe de personnes
qui sont unis par des liens de parenté, par une obligation de
solidarité matérielle et morale destinée à les
protéger et à favoriser leur développement social,
physique et affectif. Elle est à la fois une institution sociale,
juridique et économique. GISELA DA SILVA (2009 :p7).
Frédéric Le Play (1806-1882) a été
l'un des premiers à établir une typologie dans laquelle il
distinguait trois grands modèles familiaux : la famille patriarcale,
famille élargie où tous les fils mariés vivaient au foyer
; la famille instable où les enfants partaient dès qu'ils
pouvaient se suffire à eux-mêmes (équivalent de la famille
nucléaire) ; et la famille-souche dans laquelle un seul des enfants
mariés habitait avec ses parents et assurait la pérennité
du patrimoine familial. Le projet de F. Le Play était également
politique. Partant de cette classification, il voulait proposer une
réforme du mode d'héritage. Pour lui, la famille patriarcale,
soumise à la loi du père, était étouffante, et la
famille instable générait un individualisme destructeur. Seul le
modèle de la famille-souche permettrait de revenir à des
structures stables pour lutter contre la « désorganisation »
qui affectait la société... Tout un discours s'est construit sur
cette opposition schématique entre un groupe familial élargi
porteur de « bonnes » valeurs (présence éducative des
grands-parents, solidarités familiales) et la famille nucléaire
moderne n'assurant plus la transmission familiale, engendrant ainsi la
délinquance juvénile, l'individualisme égoïste, et
donc la décadence. Jean-François DORTIER (2013 :135).
La famille nucléaire monogame, où mari et femme
vivent toute leur vie une union stable et « sacrée », est
présente dans de nombreuses sociétés, à toutes les
époques.
Pendant longtemps, historiens et sociologues ont
partagé l'idée que la famille nucléaire aurait
progressivement remplacé les groupes domestiques plus nombreux pour
s'adapter aux transformations exigées par l'industrialisation,
l'urbanisation et l'action « modernisatrice » des États. Pour
É. Durkheim, cette évolution était le signe de la marche
du progrès.
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